SÉNÉGAL : L’ÉTAT CHERCHE DES SOLUTION POUR PROTÉGER LE SABLE DU LITTORAL - Africa Green Magazine

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SÉNÉGAL : L’ÉTAT CHERCHE DES SOLUTION POUR PROTÉGER LE SABLE DU LITTORAL

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SÉNÉGAL :  L’ÉTAT CHERCHE DES SOLUTION POUR PROTÉGER LE SABLE DU LITTORAL



AGM-  Le phénomène d'extraction du sable et de l'érosion côtière ne sont pas nouveaux au Sénégal. Le pillage du sable est une véritable inquiétude dans ce pays où plusieurs côtes ont été touchées par l'avancée de la mer. Les côtes et les écosystèmes sont menacés tandis que les mafias du sable se développent à des échelles disproportionnées.

 

Les risques liés à l’exploitation minière doivent être mesurés à l’aune de la montée du niveau de la mer, résultant du réchauffement climatique. Comme ailleurs au Sénégal, les conséquences de cette montée sont déjà perceptibles dans le secteur de Niafrang en casamance. La pénétration de la langue salée entraîne une salinisation et une acidification des eaux et des sols de toute la zone, que facilite la faible profondeur de la nappe phréatique. Conséquence plus inquiétante, l’accélération de l’érosion marine depuis le début des années 2000 : la plage disparaît et la dune littorale recule. A terme, c’est la mangrove et la dune intérieure qui sont menacées.

 

Le ministère des Mines et de la géologie tente de trouver des solutions qui répondent à la demande croissante pour la construction d’infrastructures et pour une exploitation durable de cette ressource dans le pays. Le Sénégal, c’est 700 kilomètres de côtes le long de l’océan atlantique. Mais depuis 2009, le code minier interdit toute extraction du sable marin, rappelle Roseline Mbaye Carlosse, directrice générale des Mines.

 

« Nous faisons face à l’érosion côtière, à l’avancée du niveau de la mer et l’exploitation du sable marin peut avoir un effet d’accélération dans les conséquences des changements climatiques, comme la perte d’habitat, la destruction des infrastructures, la modification des écosystèmes qui sont autour du littoral. » La gendarmerie de l’environnement est chargée de lutter contre l’exploitation frauduleuse du sable sur le littoral. De son côté, le ministère des Mines fait des études régulièrement pour trouver de nouvelles carrières et des alternatives au sable marin.

 

« On a pu orienter les exploitants vers des sables de dune qui se trouvent sur le continent. Ce sable dont nous parlons, il y a beaucoup de pression liée au développement, à la construction des infrastructures, qui s‘accroit d’année en année. Il est donc important de trouver d’autres sites, mais toujours en dehors des écosystèmes marins, qui puissent répondre à ce besoin d’approvisionnement en sable pour le développement du Sénégal. »

Plus d’une soixantaine de carrières sont autorisées à l’intérieur du pays, qui ont produit 2 millions 500 mille mètres cubes de sable en 2021.

 

Cependant, en Inde, au Cambodge, au Sénégal, en Chine, les réglementations pour protéger les plages et les côtes des extractions sont toutes contournées. Des mafias très organisées continuent inlassablement de fournir le précieux matériau que des entreprises du BTP mélangent au ciment pour bâtir toujours un peu plus. Corruption des administrations, guerre de territoires, exploitation des travailleurs, dégradation environnementale, mise en danger des populations : le sable est au cœur d'un vaste problème mondial dont aucune autorité ne semble vouloir prendre la mesure.

 

 


Amélia DACOSTA / AGM

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