EDITORIAL : LA GEOMATIQUE : OUTIL AU CŒUR DES DECISIONS STRATEGIQUES
Par Gilles TOUNSI
Le mot géomatique est formé du préfixe
-géo- : la Terre venant du diminutif de géographie et du suffixe -matique-
provenant d'informatique. Cette discipline désigne l'ensemble des utilisations
techniques de l'informatique par la géographie ou l'analyse et le traitement
des données spatiales assistés par ordinateur. Elle intègre un champ de
pratiques et de savoirs qui encapsule d'autres disciplines: topographie,
géodésie, cartographie, topométrie, mathématiques, physique, informatique, photogrammétrie,
etc.
La géomatique s'appuie sur la géographie (espace/territoire/centres/périphérie
/localisation/acteurs...) et créé l'information géographique à référence
spatiale reliée à l’acquisition, au stockage, au traitement et à la diffusion.
Le métier de géomaticien a connu des
« déclinaisons » depuis la première utilisation du mot
« géomatique » par le Géomètre-Photogrammètre Bernard Dubuisson à la
fin des années 60, l'une des déclinaisons est le « Spécialiste de
l'Information Géographique » préférée à celui de SIGISTE (Spécialiste des
SIG -Systèmes d'Information Géographique-). La géomatique va s'implanter
ensuite au Canada au début des années 80 pour se propager aux Etats-Unis avant
de revenir en France dans les années 90 et en Afrique dans les années 2000. Au
cours de son « tourisme linguistique », marqué par l’invention des
systèmes de positionnement par satellites avec le GPS (USA), GLONASS (Russie),
BEIDOU (Chine), Galileo (Union Européenne) et le développement de
l’informatique par l’apparition des micro-ordinateurs dans les années 80-90,
plusieurs logiciels libres et gratuits vont de plus en plus être facilement
accessibles (QGIS, Orfeo Toolbox, PostgreSQL, Mapserver...) aux côtés des
logiciels commerciaux (ESRI, Mapinfo, ERDAS, ENVI ...). Ces logiciels appelés
SIG permettent d’acquérir, de gérer, de traiter et de restituer des données
géographiques sous forme de plans et de cartes thématiques.
L'application de la géomatique passe par
l'utilisation d'outils informatiques que l'on nomme les SIG. La géomatique
étant donc liée aux SIG est adoptée dans plusieurs domaines d’activités tels
que l'agriculture, l'hydrologie, la foresterie, le transport, le tourisme, le
géomarketing, la sécurité, la démographie, l'aménagement du territoire, la
santé publique, la prévention des risques naturels, la gestion des ressources
naturelles et de plus en plus l'humanitaire avec les services comme
OpenStreetMap, Google Maps et surtout Google Earth pour la représentation de la
planète entière et de ses phénomènes sous la forme 3D.
Alors que la maîtrise des outils de la
géomatique est aujourd’hui un fait pour les occidentaux, qui les utilisent pour
prendre les décisions stratégiques et opérationnelles, les africains ne les ont
pas encore totalement intégré dans leurs prises de décisions. L’appropriation
de la géomatique permettrait ainsi d’affiner les décisions relatives aux
domaines ci-dessus cités, du fait qu’elle conduit à la représentation, la
modélisation, l'intégration, l'analyse et la visualisation de données
géographiques.
L’appropriation de ces outils par les
africains, passe par la formation et la sensibilisation des décideurs en
présentant à ces derniers le bien-fondé des produits et des services dérivés de
l'utilisation de la géomatique. Des unités de formation en géomatique ont été
introduites depuis une dizaine d'années dans les cursus universitaires d'une
part et d’autre part, des unités de traitements de l'information géographique
ont été également mises sur pied dans les municipalités, les administrations
publiques et les Organisations Internationales.
La géomatique est donc l’outil par
excellence d’aide à la décision, du fait qu’elle intègre entre autre, la
cartographie et le Webmapping. Vivement que les africains se l’approprie et
l’intègre sans exception, dans tous les secteurs d’activité.
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