L’IMPORTANCE DE L’EGALITE DES SEXES DANS LES INITIATIVES DE REPONSE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE : UN APPEL A L ‘ACTION
Un dossier récemment publié souligne le rôle
des femmes et l'importance de l'inclusion dans la réduction des risques de
catastrophe et l'atténuation des effets du changement climatique.9 novembre
2021, Accra
Avec la
Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 26) sous les
projecteurs et des nouveaux plans d’action climatique sur la table, l’égalité
et l’inclusivité sont remis au centre comme pièces clés dans les actions
climatiques et la réduction des risques de catastrophes (RRC). Les populations
vulnérables, ayant un accès et un contrôle limités aux ressources essentielles,
sont les plus affectés par les catastrophes associées au climat. L'accès limité
à la sécurité sociale, aux services et au crédit rend plus difficile
l'atténuation des chocs climatiques, l'adaptation et le rétablissement. Les
femmes, par exemple, constituent 80 pour cent des personnes déplacées en raison
du changement climatique. Malgré leur rôle dans la gestion des ressources
naturelles, la restauration des paysages et la conservation de la biodiversité,
les filets de sécurité pour les catastrophes climatiques des femmes et filles
sont, souvent, plus faibles ou inexistant.
Les équipes du
Genre et Changement Climatique du Bureau régional de la FAO pour l’Afrique, en
collaboration avec l’Équipe genre de l’African Risk Capacity, ont publié une
note d'orientation qui met en avant les obstacles que les
politiques et programmes pour la lutte contre le changement climatique et la
RRC devront surmonter afin d’exploiter tout le potentiel du leadership féminin
et parvenir à l’égalité femmes hommes dans ce contexte. Ces obstacles sont les
suivants :
- le manque d’accès et de contrôle sur les
ressources, les services et les technologies par les femmes;
- la faible participation féminine à la prise de
décision et au leadership;
- le faible niveau d’alphabétisation et d’éducation
parmi les femmes et filles; et
- le manque de capacités institutionnelles et de
politiques qui soutiennent l’égalité femmes-hommes dans la lutte contre le
changement climatique et la RRC.
Les obstacles
font part de la réalité globale, mais peuvent être accentués en Afrique, où la
fréquence et la gravité des catastrophes climatiques et des conditions
météorologiques extrêmes ont augmenté de manière disproportionnée au cours des
dix dernières années, reléguant donc des groupes déjà vulnérables en marge de
la société. Les dirigeants africains sont en cours d’élaborer des plans de
réaction audacieux, et ont une occasion sans précédents de construire des
économies plus résilientes et équitables en investissant dans des programmes,
plans et politiques de lutte contre le changement climatique et de RRC qui
soient inclusifs et tiennent compte de la dimension Pour réaliser ce potentiel,
la transformation des normes sociales et de genre discriminatoires doit être
intégrée dans l'action politique, ce qui se traduit par une série
d'initiatives. Le soutien et la promotion de l'engagement des femmes dans les
processus décisionnels liés au climat, par exemple, contribuent à accroître le
leadership et l'influence des femmes, facilitant ainsi l'intégration de la
dimension de genre dans le dialogue connexe.
Le renforcement
des capacités institutionnelles et individuelles pour intégrer le genre dans la
lutte contre le changement climatique est aussi essentielle pour
l’enrichissement de ces dialogues. Des dialogues complets et transformateurs
faciliteront, à leur tour, l'élaboration de cadres politiques tenant compte de
la dimension de genre et capables de s'attaquer aux inégalités existantes.
Il est également
recommandé aux gouvernements et aux institutions financières d'allouer - et de
contrôler - des ressources dédiées à l'autonomisation des femmes dans l'action
climatique. Pour maximiser l’impact du financement du climat sensible à la
dimension du genre, il est conseillé de concevoir des programmes/plateformes de
financement dédié axés sur l’amélioration des moyens d’existence et de la
résilience des femmes, et augmenter le soutien financier aux organisations
gérées par les femmes. Les femmes doivent avoir aussi la possibilité d’accéder
aux informations et aux technologies pertinentes en garantissant que la
communication sur le changement climatique et les catastrophes soit
culturellement appropriée et permette un retour d’information de la part des
hommes et des femmes, en comblant le fossé
numérique entre femmes et hommes, et en promouvant l’utilisation des outils
de communication low-cost et conviviales.
Pour le
développement réussi et l'amélioration continue de ce qui précède, un système
systématique de suivi et évaluation doit être mis en place pour la collecte de
données et l’amélioration des systèmes statistiques nationaux. Une base de
données bien établit est essentielle pour le déroulement des processus de
formulation de politiques. L’utilisation et exploitation des connaissances
locales et traditionnelles des femmes et communautés autochtones sur le terrain
est aussi avantageux pour alimenter les programmes et stratégies locaux et
nationaux de lutte contre le changement climatique et de RRC.
Lorsqu'elles
sont engagées de manière significative, les femmes peuvent contribuer de
manière significative à la création conjointe de stratégies et de solutions de
résilience et d’adaptation. L’amplification des voix féminines et la
reconnaissance de leurs rôles dans les actions pour le climat sont clés pour
l’enrichissement des dialogues globales associés et pour la conception et
progrès de plans d’action climatique efficaces, multidisciplinaires et
inclusifs.
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