Le Mercure dans la vie quotidienne
AGM/ Nous entendons souvent parler du Mercure et de ses risques pour la santé et l’environnement mais savons-nous réellement de quoi il s’agit ?
Le Mercure
Au même
titre que le plomb, le cuivre, … le mercure est un métal dit lourd et le seul
métal liquide à température ambiante (entre -10° et + 40°C). De cette caractéristique
est tiré son symbole chimique « Hg », du mot grec latinisé
« hydrargyrum », qui signifie « argent liquide » ou
« vif
argent ». De plus, c’est le seul métal dont la température
d'ébullition soit inférieure à 650° (357°),
D’après
certaines sources, il serait appelé Mercure à cause de son extrême volatilité
(se transforme facilement en gaz) en référence au dieu grec Mercure, le messager
des dieux. Cette propriété rends le mercure très toxique puisqu'il peut être
facilement respiré et du fait qu’il peut être facilement transporté dans le
corps car il est soluble dans l'eau et les graisses, et de sa capacité à se
lier avec d'autres molécules qu'il va modifier ou dont il va transformer les
fonctions.
Sources de Mercure
Savoir
quelles sont les conséquences des métaux lourds sur l'environnement peut
paraître à certains égards déplacés dans la mesure où les métaux lourds sont
des éléments naturels, présents dans tous les compartiments de notre
environnement, l'air, l'eau, les sols.
Les
métaux lourds, comme tout minerai, sont présents dans les roches et sont
diffusés avec l'érosion. Les métaux lourds en surface ne viennent cependant pas
tous de la roche, puisqu'il peut y avoir cumul entre ce qui vient du sous-sol
et ce qui est apporté par l'air, qui peut provenir de très loin.
Quelques textes régissant le mercure
La
Convention sur la pollution atmosphérique transfrontière à longue distance
(CPATLD) ou « Convention on
long-range transboundary air pollution (CLRTAP) » de 17 novembre 1979,
est une convention internationale ouverte sous l'égide l'Organisation des
Nations unies à la signature. Elle fait suite aux constats scientifiques faits
dans les années 1960 d'impacts distants d'émissions polluantes, acides
notamment, à la Conférence des Nations Unies à Stockholm (1972) qui a lancé la
coopération internationale contre l'acidification de l'air, des sols, des eaux
et des pluies. Elle reconnait le besoin de transparence, de communication entre
États et de coopération.
La
convention tient compte des liens existants entre les compartiments eau, air et
sol de l'environnement et insiste sur « la nécessité d'assurer la surveillance
continue des composés chimiques dans d'autres milieux tels que l'eau, le sol et
la végétation et de mettre en œuvre un programme de surveillance analogue pour
enregistrer les effets sur la santé et l'environnement » en proposant de
s'appuyer sur les « réseaux nationaux de l'EMEP » en les élargissant pour les
rendre opérationnels à des fins de lutte et de surveillance à échelle
transnationale. Les métaux lourds principalement d’intérêt sont : l’Arsenic
(As), Cadmium (Cd), Chrome (Cr), Cuivre (Cu), Manganèse (Mn), Mercure (Hg),
Nickel (Ni), Plomb (Pb), Sélénium (Se), Zinc (Zn).
A l’heure
actuelle la Convention de Minamata est la convention qui traite de manière
pointue les questions liées au Mercure sur tout son cycle. Elle est une
convention internationale développée sous l'égide du Programme des Nations
Unies pour l'environnement, et qui vise à limiter au maximum les émissions et
les rejets de mercure et la menace qu’il fait peser à l'environnement et à la sante
de millions d’individus à travers le monde. Elle a été adoptée à Kumamoto au
Japon le 10 octobre 2013. La Convention est baptisée en référence à la ville de
Minamata où des milliers de personnes ont été empoisonnées par des effluents
industriels contaminés au mercure.
Usages du mercure
@pixabay |
Pendant longtemps, le mercure était utilisé dans la production de nombreux objets à usage quotidien tels que des lampes fluorescentes, des piles et accumulateur, amalgame dentaire, appareil de mesure de la température et de la pression, métallurgie, en pharmacie comme désinfectant, en industrie chimique et dans l’extraction et le plaquage de minerai (or, argent). Les activités humaines sont la cause principale des rejets de mercure, provenant notamment des centrales électriques au charbon, de l’utilisation domestique de ce minerai pour le chauffage et la cuisine, des processus industriels, des incinérateurs de déchets et de l’extraction minière du mercure, de l’or et d’autres métaux. L’exposition au mercure peut entrainer un niveau de toxicité et des effets variables sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire, et sur les poumons, les reins, la peau et les yeux (OMS, 2017).
Par ailleurs, un de ses dérivés, le thiomersal, composé approximativement de 49 % de mercure a été synthétisé en 1926 par Morris Selig Kharasch (qui en obtint le brevet en 1928) et utilisé étant que biocide surtout comme antibactérien et comme fongicide. A partir des années 1930, les producteurs de vaccins ont notamment utilisé du thiomersal comme agent conservateur dans les vaccins antigrippaux.
@pixabay |
Cependant,
à la fin des années 1990, en raison de préoccupations concernant la possibilité
d'effets neurologiques secondaires graves, les autorités sanitaires américaines
et européennes se sont engagées à éviter le recours au thiomersal dans les
vaccins.
Toutefois,
le thiomersal a été réintroduit dans les vaccins multidoses contre la grippe
A(H1N1) pandémique de 2009. La dose utilisée est « infime » selon l'Agence
française de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) qui estime
qu'un risque neurotoxique n'est pas établi à ces doses.
Paradoxe …
Selon la
convention de Minamata, « il n'existe pas de niveau d’exposition au mercure
élémentaire qui soit sans risque pour le corps humain, des effets pouvant être
constatés même à de très faibles concentrations ». Les fœtus, les
nouveau-nés et les enfants sont parmi les plus vulnérables et les plus
sensibles aux effets nocifs du mercure.
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