La Riziculture se met en mode Climato-intelligente dans la Vallée du Fleuve Sénégal
AGM-Sénégal Le Global Green Growth
Institut (GGGI) lance le projet
« Irrigation solaire pour une Agriculture Intelligente face au Climat
dans la Vallée du Fleuve Sénégal » lors d’un atelier tenue ce
jeudi 08 Avril 2021 à l’hôtel Radisson Blu à Dakar Sénégal.
L’atelier de lancement visait la présentation et le partage
officiel du contenu du Projet, l’identification des articulations et des
synergies avec les partenaires dans la zone d’intervention, la mise au point du
calendrier de mise en œuvre du Projet, la mobilisation des principales parties
prenantes autour du Projet et le coup d’envoi officiel des activités du Projet.
Ce projet vient en appui au développement de la production
rizicole qui est une préoccupation ancienne des pouvoirs publics et l’objectif
poursuivi a toujours été et demeure la satisfaction des besoins nationaux
toujours croissants et dépendants du marché international.
En termes de constat, la consommation apparente de riz par habitant qui varie entre 60 et 70 kg/tête/an, dont à peine 20 à 30 % sont couverts par la production nationale fait du Sénégal un des plus gros importateurs de riz en Afrique de l'Ouest. La riziculture irriguée est essentiellement pratiquée dans la vallée du fleuve Sénégal où les surfaces mises en valeur et exploitées tournent autour de 60 000 hectares sur des potentialités de 240 000 hectares. De plus, cette culture irriguée implique une consommation énergétique importante augmentant ainsi le coût de production. Par ailleurs, les rizières émettent principalement deux gaz réchauffant la planète : le méthane (CH4) et le protoxyde d'azote (N2O). Les deux ont un pouvoir réchauffant très supérieur à celui du dioxyde de carbone (CO2).
Le GGGI est une organisation internationale
inter-gouvernementale créée en 2012 par traité qui soutient les pays en voie de
développement et a revenus intermédiaires vers un modèle de croissance
économique durable environnementalement soutenable et socialement inclusive. Il
a pour mission d’accompagner les Etats, dans la mise en œuvre de politique et
stratégies nationales de développement vert et la mobilisation de financements
verts et climatiques.
Cadrant avec l’un des objectifs poursuivis dans le Plan
d’Actions Prioritaires du Plan Sénégal Emergent (PSE) à l’horizon 2023, le
Programme national d’autosuffisance en riz (PNAR) porté par la SAED (Société
nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal)
et le Plan d’Actions Prioritaires ajusté et accéléré (PAP2A) pour
l’autosuffisance en riz au Sénégal, GGGI a signé un accord de convention avec
le Fonds du Qatar pour le Développement (QFFD) pour la mise en œuvre dudit
projet. Les objectifs du projet étant de contribuer à la réduction de la
pauvreté et des émissions de GES, améliorer les conditions de vie des
riziculteurs de la vallée particulièrement les femmes et les jeunes à travers
l’introduction de pratiques d’agriculture intelligente face au climat,
permettant l’accroissement de la résilience et de la productivité des
exploitations rizicoles.
Le projet va au cours de la phase pilote, apporter un soutien à travers :
- La solarisation de 16 stations de pompage.
- L’introduction d’un mécanisme de mise à l'échelle pour intégrer l'utilisation de l'énergie solaire pour le riz irrigué dans la région.
- L’introduction de pratiques d’Agriculture climato-intelligentes pour la riziculture irriguée.
- Le développement d’un programme dit cash-for-work de résilience communautaire à la COVID-19 affectant fortement les revenus des agriculteurs.
- La mobilisation de financements pour la mise à l'échelle des
pratiques d’agriculture climato-intelligentes avec le soutien de la Banque agricole du Sénégal.
- La formation de 3000 agriculteurs aux pratiques d’agriculture climato-intelligente et Le renforcement des capacités des institutions financières sur les mécanismes d’accès à la finance climatique notamment le développement de projets bancables.
En termes d’impacts, le Projet va contribuer in fine à l’amélioration de la sécurité alimentaire au Sénégal à travers : (i) Une augmentation des rendements agricoles jusqu’à 50% dans les sites pilotes ; (ii) Un accroissement de 10% des revenus de 5833 riziculteurs ; (iii) Une réduction d'au moins 27 080 tCO2e, sur une période de 20 ans, des émissions de GES dans la riziculture ; (iv) La création d’environ 20 166 emplois directs, indirects et induits dont 460 emplois à court terme.
Princesse Difira
Journaliste/AGM
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