Sénégal : L’érosion côtière à Bargny gagne du terrain
AGM/ La ville de Bargny située à une trentaine de kilomètres de
Dakar, fait partie de l'une des régions du Sénégal les plus touchées par
l'érosion côtière. D’après Swissinfo, en quelques années, la
mer a emporté des dizaines de maisons et sa progression semble irrésistible.
Les
prévisions de la Banque mondiale en
2013 sont inquiétantes. Si le niveau de la mer continue à monter, deux tiers du
littoral pourraient avoir disparu d’ici 2080.
Aujourd’hui, 60% de la population, soit 7,8 millions d’habitants, vivent sur
les côtes, qui génèrent 68% du Produit intérieur brut.
Un
phénomène lié principalement au changement climatique, qui conduit à une
augmentation de la température de l’eau et à une élévation du niveau de la mer.
Mais il y
a aussi un facteur humain, explique Fadel Wade, figure éminente de Bargny et membre d'une ONG de défense du climat.
«Au Sénégal, on utilise le sable de la mer pour la construction. Et ceci a
aggravé l’érosion des côtes. Aujourd’hui, nous essayons de sensibiliser les
gens pour qu’ils utilisent le sable des dunes. Mais ce n’est pas facile, parce
qu’ils sont persuadés que le sable marin, qui a de plus gros grains, est
meilleur».
Cette ville comptant 70000 habitants est
aujourd’hui, prise en étau entre les conséquences de la montée des eaux liées
au changement climatique et son basculement forcé vers l’industrie, elle est
aussi, peu à peu, en train de disparaître.
Bargny est aujourd’hui menacée sur ses quatre
points cardinaux : au sud, par l’érosion côtière qui emporte les habitations ;
à l’ouest, par l’activité d’une des plus grandes cimenteries d’Afrique de
l’ouest et ses carrières ; à l’est par la construction d’une centrale
électrique à charbon contre laquelle les habitants luttent depuis 2008 ;
au nord, par l’arrivée d’un pôle urbain de développement à destination des
classes supérieures dakaroises et des investisseurs étrangers. Terres
confisquées, ressources décimées, loin de voir leur niveau de vie s’améliorer
depuis plusieurs dizaines d’années, les habitants voient leur économie locale
et leur organisation sociale mises à mal.
Penda DJIGO/AGM
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