Les énergies renouvelables en expansion au Burkina Faso
AGM/ Au Burkina Faso, moins d’un million de personnes sont
connectées au réseau électrique et la pénurie d’approvisionnement touche
également des institutions comme les écoles. Pour y remédier, le pays investit
désormais dans des sources d’énergie renouvelables.
À Zagtouli, au sud-ouest de Ouagadougou, la plus grande centrale solaire d'Afrique de l'Ouest et la première du Burkina Faso est créée récemment.
Située à une quinzaine de kilomètre de la capitale,
financée par l'AFD (Agence Française
de Développement) et l'Union européenne, cette centrale dernier cri permettra
de produire environ 5% de la
consommation du pays.
Aujourd’hui
au Burkina Faso, les panneaux solaires peuplent de plus en plus le décor des
campagnes du Sahel. Il faut dire que le
taux d'électrification du pays est très bas… La Sonabel (Société Nationale d’électricité du Burkina Faso) le
reconnaît volontiers : « On arrive à 22 % de ménages raccordés à
l'électricité, avec l'aide de l'Aber
(l’Agence Burkinabé d’Electrification Rurale) et des réseaux électriques tirés
du Ghana,
du Nigeria et
de la Côte d'Ivoire », explique son secrétaire général, Daniel Sermé.
La capitale n'est électrifiée qu'à 60 %, laissant environ 40 % des
ménages dans une situation bien inconfortable.
D’après
le site Energies-renouvelables, si
la carte énergétique fournie par la Sonabel donne l'impression de quadriller
presque la totalité du pays, ce sont encore 78 % des Burkinabés qui
attendent d'y être raccordés. L'explication à cela ? « Un
investissement trop important pour un taux de rentabilité trop faible »,
résume simplement Daniel Sermé. Ce n'est pourtant pas faute de renouveler
son parc énergétique, avec des centrales hydroélectriques, thermiques mais
aussi solaires.
Bertrand,
électricien dans la ville souligne « que la plupart des personnes ont leur
panneau, en plus de leur connexion au réseau classique. Depuis environ sept
ans, on s'y est mis. Il y a souvent des délestages, ça permet de
compenser », résume-t-il.
L'énergie solaire pour les particuliers, c'est la spécialité de
Marcellin Drabo, créateur de Africa Energy Solaire (AES), fondée en 2006.
La petite entreprise de 17 employés équipe des ménages en panneaux
solaires, batteries au lithium, pompage solaire pour l'agriculture,
dans tout le pays. C'est le « meilleur moyen de développer l'Afrique
en milieu rural », explique son patron. Ils ont mis en place un système
qui permet aux maisons équipées de panneaux d'injecter l'énergie solaire dans
le système classique, afin de ne pas utiliser le réseau de la Sonabel tant
qu'il y a du soleil. En cas de délestage, la maison récupère ce qu'elle a
injecté, de sorte qu'à la fin du mois seule la redevance du compteur reste à
payer.
Pendant ce temps, AES s'engage à entretenir
les batteries et les panneaux et à les remplacer en cas de problème. Trois
options à coûts variables sont proposées, avec un investissement de base entre
100 000 (150 euros) et 200 000 (300 euros) francs CFA.
Ensuite, le tarif est dégressif d'année en année.
L'endroit
le plus éligible du Burkina Faso à cette technologie est le nord du pays. Le
Sahel bénéficie d'un fort ensoleillement, idéal pour l'énergie solaire,
explique Marcellin Drabo d'AES. Beaucoup de ses clients s'y trouvent.
Penda
DJIGO/AGM
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