Investir davantage dans le Sahel pour stimuler le développement et la résilience des populations rurales
Rome/Ndjamena,
le 13 février 2021 – Environ un million de ruraux de la
région du Sahel bénéficieront d'un nouveau programme conjoint, le premier du genre,
a annoncé aujourd'hui le Fonds international de développement agricole (FIDA).
Le Programme conjoint régional de 180,4 millions d'USD redynamisera les
activités économiques et les systèmes alimentaires dans le Groupe de cinq pays
du Sahel et en République du Sénégal.
Le
projet est connu sous le nom de Programme conjoint régional Sahel en réponse
aux défis COVID-19, conflits et changements climatiques (SD3C) - G5 Sahel + 1
(Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger) et la République du
Sénégal.
Les
accords de financement ont été signés à Ndjamena lors du Sommet ministériel du
G5 Sahel par Lassané Kaboré, Ministre de l'économie, des finances et du
développement du Burkina Faso, Alousséni Sanou, Ministre de l'économie et des
finances du Mali, Mamadou Diop, Ministre des Finances du Niger, Issa Doubragne,
Ministre de l'économie et de la planification du développement et de la
coopération internationale du Tchad, Maman Sidikou, Secrétaire exécutif du G5
Sahel, et Nadine Gbossa, Directrice régionale de la Division Afrique de l'Ouest
et du Centre du FIDA. Ousmane Mamoudou Kane, Ministre des affaires économiques
et de la promotion des secteurs productifs de la Mauritanie, et Nadine Gbossa
du FIDA ont également signé une lettre d'intention. Enfin, Amadou Hott,
Ministre de l'économie, de la planification et de la coopération du Sénégal et
le FIDA ont aussi signé l'accord de financement.
Sur
une période de mise en œuvre de six ans, le programme comprendra des activités
financées par le FIDA qui seront exécutées en deux phases de trois ans chacune,
dont les montants respectifs sont estimés à 55,7 millions d'USD et 53,3
millions d'USD. En plus de l'enveloppe de 43,3 millions d'USD approuvée par son
Conseil d'administration en décembre dernier, le FIDA apportera des
financements d'un montant de 65,6 millions d'USD par l'intermédiaire des futurs
cycles de financement ou de partenaires de développement. Le Fonds vert pour le
climat contribue à hauteur de 71,4 millions d'USD au programme conjoint.
Ce
programme conjoint régional sera mis en œuvre avec les organisations sœurs des
Nations Unies, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), ainsi qu'avec le
G5 Sahel et le Fonds vert pour le climat. Leur action concertée permettra de
renforcer la résilience des populations rurales touchées par les conflits, les
changements climatiques et la pandémie actuelle de COVID-19.
L'expérience
des trois organisations des Nations Unies ayant leur siège à Rome sur le
terrain au Sahel permettra une mise en œuvre rapide des activités. Grâce à
leurs synergies, les trois organisations et leurs États membres visent à
intensifier la collaboration pour soutenir les objectifs de développement
durable. Ce programme conjoint mené de concert avec le G5 Sahel+1, s'inscrit à
l'appui du pilier "résilience" de la stratégie intégrée des Nations
Unies pour le Sahel et contribue à l'axe "résilience et développement
humain" du programme prioritaire d'investissement du G5 Sahel.
À
quelques exceptions près, la plupart des pays visés par le programme SD3C se
trouvent en situation de conflit, en particulier dans les zones
transfrontalières, ce qui accroît leur fragilité. Les attentats terroristes
sont fréquents et touchent souvent des cibles non militaires, comme les
populations civiles, notamment dans les zones rurales reculées. Les
déplacements de population ont créé d'immenses vagues de déplacés et de réfugiés,
dont la vulnérabilité économique est exacerbée par la pandémie de COVID-19.
Le
programme SD3C renforcera les partenariats commerciaux entre les agriculteurs
et les éleveurs, grâce à des activités de formation et à la consolidation des
marchés transfrontaliers d'intrants et produits agricoles. Les marchés et les
infrastructures rurales, notamment les routes et la petite irrigation, seront
développés. La promotion des systèmes d'information sur le marché et des
échanges en monnaie scripturale (paiements électroniques), à l'aide de
plateformes informatiques, permettra de sécuriser les transactions aux
frontières.
Les
femmes, pour qui en règle générale l'accès à la terre et à des financements est
plus difficile, représenteront 50% des participants au programme. Environ 40%
seront des jeunes, confrontés à des taux de chômage élevés. Ils recevront une
aide pour lancer des activités productives afin d'obtenir des revenus décents.
Les paysans sans terre et les éleveurs transhumants ont aussi à gagner des activités
du programme. Compte tenu de la pandémie du COVID-19, les bénéficiaires
apprendront les bonnes pratiques de gestion du marché et d'hygiène en vigueur,
ainsi que les mesures sanitaires appliquées pour atténuer la propagation du
virus.
Pendant
son séjour au Tchad, Nadine Gbossa du FIDA rencontrera également de hauts
responsables gouvernementaux pour discuter des partenariats et des nouveaux
investissements du FIDA dans le pays. Elle visitera également le Projet de
renforcement de la productivité des exploitations agropastorales familiales et résilience
appuyée par le FIDA, pour constater de première main l'impact des
investissements du Fonds sur les petits producteurs des zones rurales du pays.
Le
FIDA a financé 93 projets dans les pays du G5 Sahel et au Sénégal, d'une valeur
totale de 3,37 milliards d'USD, dont 1,66 milliard d'USD apportés par le Fonds,
et qui ont profité directement à près de 4 millions de ménages ruraux.
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