LE BRT, POTENTIEL SOLUTION A LA POLLUTION URBAINE DE DAKAR ?
En 2018, Dakar a été reconnu comme la
deuxième ville la plus pollué du monde après New Delhi par l’OMS. Si la qualité
de l’air s’améliore dans les pays de l’UE, la pollution est responsable
aujourd’hui de près de 9 millions de morts dans le monde. En effet,
l’OMS présente Dakar comme la deuxième ville avec la plus forte
concentration de particules fines PM10 avec un taux moyen de 146 microgrammes
par mètre cube. La capitale sénégalaise est un lit de poussière pour les
asthmatiques qui doivent se confiner et prendre des traitements afin de
respirer correctement.
Cependant il y a plusieurs facteurs qui
hissent la ville africaine à la deuxième place du classement divulgué par
l’organisation mondiale de la santé. Selon l’ancien ministre sénégalais
de l’Environnement et du Développement durable, Mame Thierno Dieng, le rapport
de l’OMS "n’a utilisé que les données de 2016 que seul le Sénégal a
fournies", ce qui fait qu’il y a "très peu d’éléments de
comparaison par rapport à d’autres villes africaines ‘’. Fait qui n’est pas
totalement faux, le pays est l’un des rares de l’Afrique à fournir des données
sur la qualité de l’air de sa métropole.
Néanmoins, la réalité reste que Dakar est une
ville polluée, les déchets industriels sont mal gérés, les incinérations, les
déforestations et les vents poussiéreux qui nous arrivent du désert pendant la
période d’harmattan sont quelques-unes des origines de cette pollution. Cette
nappe de poussière provenant du désert du Sahara favorise les maladies
respiratoires telle que l’asthme, la bronchite chronique, l’emphysème et
d’autres maladies respiratoires. Ces maladies constituent la première cause de
mortalité chez les enfants. L’appareil respiratoire est hypersensible à la
pollution atmosphérique, qui produit des pollens occasionnant des risques
d’allergies respiratoires », explique le professeur de médecine
Nafissatou Touré, chef du service de pneumologie du CHNU de Fann, à Dakar. Selon
l’ingénieur environnementaliste Madeleine Diouf Sarr, l’Etat devrait
« encourager les populations à planter davantage d’arbres pour boiser leur
lieu d’habitation et contenir les particules de sable provenant du
désert ».
A cette liste de facteurs s’ajoute
la vétusté d’une partie de son parc automobile, d’après un
rapport de 2018, Dakar comptait 300 000 véhicules pour 3,3 millions d’habitants. Ce parc
(70% des voitures du pays) s’agrandirait chaque année de 8000 autos et de
camions de deuxième voir de troisième main. La situation s’est aggravée depuis le relèvement de
cinq à huit ans de l’âge des véhicules importés. Un rapport de la BBC révèle que le ’’ carburant africain
contient des taux de soufre beaucoup
plus élevés que ceux en vigueur en Europe ou aux Etats-Unis" c’est ce
souffre que l’on retrouve dans l’atmosphère pollué.
Dans le but de faire de dakar une ville plus saine, le gouvernement sénégalais a lancé une série de projet. Parmi eux, le BRT, appelé aussi " Bus rapide sur voies réservées". Afin de réduire la pollution engendrer par les transports et du même coup apporter une solution au besoin de déplacement de sa population. Le BRT est un système de transport moderne, capacitaire et écologique qui permettra de relier efficacement la banlieue au centre-ville de Dakar. Le projet devrait s'étendre sur 18 km de voies réservées, traversant 14 communes avec 23 stations, et pourra transporter jusqu'à 300 000 voyageurs par jour. Ce projet de grandes envergures, risquant d'avoir un impact sur notre environnement, le CETUD s'engage à :
- faciliter la circulation des usagers,
- organiser et sécuriser la zone de travaux et ses abords,
- limiter les nuisances causées aux riverains,
- préserver le patrimoine archéologique et naturel,
- limiter la pollution environnementale
- réduire, réutiliser et recycler les déchets.
Ces mesures prises visent à
réduire considérablement la pollution de la capitale sénégalaise. On voit par-
là, de la part du gouvernement, la volonté de renverser la vapeur au niveau de la pollution des transports urbains. Cependant il y a un fossé entre ce qui est dit et ce qui est
fait. Le chantier du BRT ralenti du fait de la pandémie de la covid-19, les
travaux reprennent petit à petit ; c'est certainement le moment pour nous de
voir cet engagement écologique.
Notre équipe y reviendra.
PAMOUANDE Princesse D.
Journaliste stagiaire AGM
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