Journée dédiée aux Oiseaux d’eau… des Bio-indicateurs par excellence de la Santé des Écosystèmes Humides
AGM-Dakar La
journée du Vendredi 15 Janvier 2021 était la « Journée internationale du
dénombrement des oiseaux d’eau ». Journée marquée par la
présence sur le terrain des agents de la Direction des Parcs Nationaux, structure
organisatrice de cette journée. Pour mieux nous édifier sur cette journée, le
Lieutenant-Colonel Paul Moïse DIEDHIOU, Directeur Adjoint à la Direction des
Parc Nationaux réponds à nos questions.
Lieutenant-Colonel Paul Moïse DIEDHIOU / Image: @AGM |
Quelles est la pertinence de cette Journée ?
Il est
important de souligner que les zones humides abritent plusieurs espèces
endémiques ou à statut particulier et leur importance pour les communautés
riveraines est largement reconnue. En plus de leur rôle de support pour la
biodiversité, ces zones humides sont utilisées par les populations locales et
nationales afin d’y accomplir diverses activités domestiques, économiques,
récréatives, de recherches ou éducatives. Or, ces milieux naturels uniques sont
généralement menacés par divers facteurs tels que l’exploitation anthropique
des ressources naturelles.
La
préservation de l’intégrité de ces écosystème unique nécessite impérativement
un programme de suivi : d’abord pour évaluer l’impact réel des facteurs de
perturbation présumés et ensuite, pour orienter les actions de gestion à mettre
en place. Les ressources humaines, matérielles et financières étant toutefois
limitées, le programme de suivi proposé doit être basé sur des indicateurs
simples et peu exigeants à mesurer. C’est pourquoi le programme de suivi de ces
écosystèmes humides passe principalement par des indicateurs liés aux oiseaux
aquatiques ou oiseaux d’eau.
« Cette
journée pour nous les gestionnaires des Parc Nationaux est réservée au
dénombrement international des oiseaux d’eau qui sont des espèces migratrices
qui font un parcours à travers l’Asie, l’Europe et l’Afrique. En ce jours ces
gestionnaires font un suivi de l’état de santé des zones humides et le
dénombrement des oiseaux constitue le meilleur moyen, scientifiquement prouvé, pour
le faire » indique le Lieutenant-Colonel.
En quoi le suivi des oiseaux d’eau est-il important ?
« Cette période coïncide avec l’arrivé des espèces Migratrices au niveau de l’Afrique et donc les résultats du suivi de ces espèces dont le dénombrement servirons non seulement de plaidoyer en faveur de la préservation des écosystèmes humides mais aussi, permettront d’améliorer les démarches ou actions limitantes. Par exemple, si dans un site, les oiseaux d’eau y sont très abondants et diversifiés et tout d’un coup ils disparaissent, cela annonce généralement un danger d’où le nom de Bio indicateur des écosystèmes donnés ces oiseaux d’eau. Des études sont ainsi menées pour établir les causes probables de ce changement et par la suite prendre des mesures afin de rétablir l’équilibre de l'écosystème. Les oiseaux sont de fait des indicateurs par excellence de l'état de santé des écosystèmes. »
@AGM |
De plus, il
précise que les oiseaux d’eau migrateurs font généralement escales dans les
chapelets de zones humides le long de leur trajet afin de s’alimenter, de prendre
des forces et ainsi continuer le voyage. Ils jouent un rôle très important dans l'identification des Zone importante pour la
conservation des oiseaux (ZICO) et sont très déterminant dans la valorisation éco-touristique de certains sites. Par exemple au Sénégal, des entrées touristiques très importantes sont observés au niveau des sites ornithologiques, qui génèrent au passage des devises non négligeables pour le pays.
Cependant,
certaines zones humides cibles se trouvent hors des aires protégées tels que
les parcs et réserves, etc or ces zones ont besoin d’être protégées car elles
alimentent non pas seulement les oiseaux mais aussi toute l’écosystème y
compris les êtres humains.
A quelle fréquence se déroule ces dénombrements et sont-ils toujours internationaux ?
« Aujourd’hui, le dénombrement des espèces se fait dans tous les pays au niveau international. Le comptage se fait sur les différents sites en même temps pour éviter un double comptage. Seulement pour le cas spécifique du Sénégal, le dénombrement et le monitoring mensuel sont organisés dans le cadre du suivi quantitatif de l'évolution de ces espèces » explique-t-il.
A chaque
fois, sous la coordination de la Direction des Parcs Nationaux, des équipes
sont constitués et les sites de dénombrement sont reparties entre les équipes.
Et le décompte se fait au même moment à partir d’une heure bien précise. Dans
chaque équipe il y a des observateurs (spécialistes des oiseaux, ornithologues)
et des rapporteurs et parfois des stagiaires pour des expériences pratiques.
@AGM |
Quelles sont les structures impliquées dans ces dénombrements ?
La Direction des Parcs Nationaux et la Direction des Aires Marines Communautaires Protégées sont les 2 structures dépositaires de la politique de l’Etat par rapport à la conservation de la biodiversité. Bien entendu la Direction des Parc Nationaux est au premier plan car c’est elle qui organise ces journées au niveau national en tant que gestionnaire des parcs et aussi en tant que point focal des zones humides ainsi que de la biodiversité au Sénégal.
« D’autres
structures de l’Etat et des organisations de la société civile sont
généralement invitées à participer au dénombrement des oiseaux d’eau à l’instar
de la Direction des Eaux et Forêts, structure
de recherches, des amoureux de la nature, organisations diverses, etc… » indique
t’il.
Et quelles sont les dispositions particulières prises cette année par rapport à la Pandémie à Covid-19 ?
« Chaque année, l’effectif qui appuie l’exercice du dénombrement sur tous les sites suivis est importante. Cette année cependant, le nombre de participants a été réduit au stricte minimum et le port de masque est obligatoire sur instruction du Ministre de l'Environnement et Développement durable au sujet de la deuxième vague de la pandémie signalée, afin de limiter ainsi la propagation du virus » répond-il.
En conclusion, après tous ces éléments de réponse du Directeur Adjoint des Parc Nationaux, veillons à préserver les oiseaux d’eau afin de s’assurer de la bonne santé de notre garde mangé « la nature ».
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