COVID-19 : L’AFRIQUE FACE A LA SECONDE VAGUE DES CONTAMINATIONS
Le virus
refait surface en Afrique avec une allure inquiétante et un mois de décembre marqué
par des évènements festifs de fin d’année. A l’échelle africaine, le Centre de
contrôle et de prévention des maladies (CDC) de l’Union africaine (UA) a
indiqué que de nouveaux cas augmentent en Afrique de l’Est, du Nord et Australe,
mais ils ont plutôt tendance à baisser en Afrique de l’Ouest et du centre.
L’organisation mondiale de la santé (OMS),
par le biais de son docteur
Nsenga Ngoy a alerté qu’au moins, vingt-cinq pays africains ont
enregistré une augmentation de plus de 20 % des cas le mois dernier, avec
désormais 11 000 nouveaux cas par jour.
Alors que
le nombre de cas confirmés de COVID-19 en Afrique dépasse 2,66 millions et
62.799 décès, l’Afrique du sud a enregistré plus de 50.000 infections du
COVID-19 depuis la nuit de Noël. Une situation qui a poussé le président Cyril
Ramaphosa a annoncé que son pays retournerait en confinement de niveau trois
avec effet immédiat. De ce fait, un couvre-feu dans tout le pays sera imposé de
21h à 6h du matin a-t-il annoncé. Les restaurants et bars fermeront à 20h. Ces nouvelles mesures resteront en vigueur jusqu'au
15 janvier 2021.
Selon les
informations données par l’agence de presse Xinhua, à la date du 28 décembre,
le nombre total de cas confirmés de COVID-19 en Afrique du Sud s'élevait à
1.011.871, et le nombre total de décès à 27.071.
Au
Sénégal, pays qui comprend environ 5% de chrétiens, les fêtes de Noël ont été
célébrées dans un contexte de crise sanitaire ou le respect des mesures
barrière ont étés observées. Le pays fait face à une recrudescence des cas de
Covid-19 (157 nouveaux cas et 3 nouveaux décès jeudi 24 décembre). Pour les
fidèles, la traditionnelle veillée de Noël était bien particulière
contrairement aux années précédentes.
En
Ouganda, toutes les régions sont touchées. Le Rwanda voisin a enregistré
presque autant de nouveaux cas en décembre (722) que depuis le début de la
pandémie (797).
Actuellement
en Tunisie, vingt personnes meurent du virus chaque jour, alors que la première
vague n’avait fait que cinquante morts. Dans la médina de Tunis, désertée par
les touristes, des commerçants tentent de se reconvertir en sandwicheries pour
la clientèle locale.
Au Kenya,
où une seconde vague dès septembre a conduit à maintenir un couvre-feu et les
écoles fermées, certains professionnels de santé attendent déjà « la troisième
vague ». Depuis plusieurs semaines, le CDC et l’OMS appellent à se préparer à
une deuxième vague « inéluctable » en Afrique, dans le sillon de l’Europe.
Relativement
épargnée jusqu’ici par la pandémie, l’Afrique s’arme contre une seconde vague
de Covid-19, qui force les pays les plus touchés du continent de plus d’1,2
milliard d’habitants à revenir vers des mesures sanitaires strictes.
Apparue
sur le continent il y a neuf mois, la pandémie n’a toutefois pas été aussi
dévastatrice que redouté, dans une région pauvre et largement dépourvue de
structures sanitaires. L’Afrique enregistre 2,4 millions de cas, selon un
comptage réalisé par l’AFP, soit seulement 3,6 % du total mondial. Et plus de
57 000 morts, soit moins que la France seule (59 072).
La
directrice des opérations chez médecin sans frontière(MSF) averti les
populations sur la recrudescence du virus dans les capitales africaines mais
aussi des cas dans des zones rurales jusqu’ici épargnées, notamment au Tchad.
Une augmentation des cas sévères qui nécessitent de l’oxygène a été notamment
constaté à Bamako, ce qui n’etait pas le cas lors de la première vague.
A ce
jour, le tableau de la pandémie sur le continent reste contrasté et si le
faible niveau de dépistage peut remettre en cause la fiabilité des
statistiques, aucun pays n’a observé de pic de surmortalité qui serait le signe
d’une propagation du virus passée sous les radars. Mais, la bataille des pays
africains pour l’accès aux vaccins est loin d’être gagnée car Seul un quart de
ces pays a les ressources pour payer la facture globale estimée à 4,7 milliards
de dollars, selon l’OMS.
Amélia DACOSTA
Journaliste AGM
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