LITIGE FONCIER : POPULATION OTOCTONE ET MILITAIRE DU FARDC SE SONT AFFRONTE AU VILLAGE DE CABAMBA EN RDC
L’évènement
s’est déroulé le lundi 30 novembre 2020 dans le territoire de Kabare à la
limite avec le territoire de Kalehe (Sud-Kivu). Alors qu’ils revendiquaient des
droits ancestraux sur des territoires classés réserves naturelles qui leurs
sont désormais interdits, un affrontement a finalement eu lieu entre les et les
militaires des FARDC.
Le bilan
fait état de 4 morts dont 3 pygmées et un militaire à coup de machette. Les
autres éléments des FARDC et pygmées blessés ont été transféré dans les hôpitaux
de Fomulac Katana et de Kabumbiro dans le territoire de Kalehe" indique
Delphin Birimbi président du cadre de concertation de la société civile et territoire
de Kalehe.
Selon
toujours la société civile locale, des pygmées auraient barricadé la route pour
réclamer la libération de l'un des leurs dénommé Douze, arrêté depuis le mois
de septembre pour insécurité dans le parc national de Kahuzi Beiga. Ils veulent
en plus récupérer des terres dont ils estiment avoir été spoliés par le PNKB.
Depuis
2018, un conflit oppose les pygmées aux éco gardes du PNKB, avec des tentatives
de médiation et d’apaisement de la part des autorités. Classé au patrimoine
mondial de l’Unesco, le PNKB a fêté lundi ses 50 ans d’existence, en se
félicitant d’être « un sanctuaire et refuge des gorilles de Grauer », gorilles
des plaines de l’est.
Cependant,
les pygmées sont accusés de couper illégalement des arbres à l’intérieur des
limites du Parc naturel de Kahuzi-Biega (PNKB). Mais Ce qui s’est passé le
lundi 30 novembre dans le village de Kabamba, en bordure du parc national de
Kahuzi-Biega, est symptomatique. Ils ont voulu récupérer de force des sacs de
charbon de bois saisis par des militaires.
Ces
ethnies marginalisées, stigmatisées de génération en génération, font les frais
de cette perte de territoire. Faute d’accès au monde du travail, trop pauvres
pour vivre en ville, les Pygmées du Kivu n’ont pas d’autre choix que de
conserver leurs vies ancestrales de cueilleurs-chasseurs. Ils sont fréquemment
accusés de couper des arbres dans la forêt toute proche, afin de produire du
charbon de bois. Des pratiques qui, aux yeux de l’administration, s’apparentent
désormais à du braconnage quand elles se déroulent dans des parcs naturels,
explique Jacques Deveaux de France télévision.
Ainsi, le
sort des peuples autochtones n’est toujours pas réglé. « Cinquante ans après,
l’existence du parc égale 50 ans de souffrance de nos frères et sœurs Pygmées
», a protesté la société civile du territoire de Kabare dans une lettre à
l’Unesco. Et pendant ce temps à Kinshasa, l’Assemblée nationale a adopté un
projet de loi garantissant les droits fondamentaux des peuples Pygmées, ainsi
que la reconnaissance de leur culture. On inscrit également leurs droits sur
leur terre ancestrale. Mais sur ce point, aucune proposition n’est avancée.
Amélia DACOSTA
Journaliste AGM
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