Gaspillage alimentaire en Afrique : entre mythe et réalité
L’Agriculture
est la principale source de revenus de 80% de la population mondiale, elle est
un levier puissant pour réduire l’extrême pauvreté. En effet, en 2010, 25
millions de personnes étaient régulièrement engagées pour des travaux agricoles
dans l'UE, près de 10 millions (9,8 millions) d'UTA (unités de travail
annuelles), soit 5 % de l'emploi total de l'UE.
Comparativement
selon une étude de International Policy Centre for Inclusive Growth, il
y aurait « plus de 100 millions d’exploitations familiales » dans 47 pays de la
sous-région de l’Afrique subsaharienne. L’effectif de la population travaillant
dans l’agriculture est beaucoup plus élevé, puisqu’il faut ajouter au chef
d’exploitation les membres du ménage qui participent aux travaux des champs et
les salariés agricoles. Soit au total, 232 millions de personnes en 2015, selon
la base de données du département américain de l’Agriculture.
L’Afrique et le gaspillage
Selon la
FAO, environ 1,3 milliard de tonnes, soit près d’un tiers de toutes les denrées
alimentaires produites dans le monde, sont perdues ou gaspillées chaque année,
les pertes alimentaires en Afrique subsaharienne s'élèvent à 4 milliards de
dollars par an. Si on considère l'Afrique dans son ensemble, on constate que la
grande majorité des pertes de nourriture se produisent entre la récolte et le
point de vente, car le gaspillage de nourriture par les consommateurs après
l'achat est très faible. Cela signifie qu’avant même que les denrées ne
parviennent aux consommateurs, des pertes significatives sont enregistrées,
tant en quantité qu’en qualité.
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Image: news.un.org |
Ces
énormes pertes sont notamment dues à de sérieux problèmes techniques et
d’infrastructures tels que les routes pour l’acheminement des denrées, le manque
de machines ou de main d’œuvre qualifiée, du manque de chambres froides et
espaces de stockage. Mais également des aléas métrologiques, des maladies, de l’abondance
sur le marché des mêmes produits alimentaires, la difficulté à obtenir des
financements qui pourraient aider les agriculteurs à combattre certains
obstacles rencontrés.
Ce
gaspillage entraine d’énormes coûts environnementaux notamment à travers de
grandes pertes en eaux pour arroser les cultures. Le gaspillage alimentaire
contribue grandement à l’émission de gaz à effet de serre. En effet, les
aliments jetés se retrouvent souvent dans les sites d’enfouissement et à mesure
qu’ils pourrissent, ils produisent un gaz à effet de serre appelé méthane (CH4).
Gaz également émis pendant la production et le transport de ses aliments. A
ceci s’ajoute la surexploitation et la dégradation des sols. A chaque
fois que des denrées alimentaires sont perdues, toutes les ressources
naturelles utilisées pour les cultiver, les emballer et les transporter l’ont
été également.
Paradoxalement, un cinquième de la population vivant en Afrique subsaharienne souffre de la faim en 2016, soit 200 millions de personnes. L'ONU indique que par rapport à 2015, on y compte 32,6 millions de personnes sous-alimentées.
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Image: @lapresse.ca |
Cette
répartition devrait nous alarmer sur le rationnement inégal des denrées
alimentaires dans la sous-région de l’Afrique subsaharienne mais également de
l’impact environnemental et sanitaire que cela peut entrainer.
En résumé
à chaque fois qu’on jette de la nourriture, c’est du CO2 émis en plus dans la
nature.
Pour
éviter ce gaspillage, nous devons nous poser les bonnes questions et prendre des
décisions efficaces et efficientes afin d’assurer la sécurité alimentaire des populations
africaines.
A cet
effet, quelles techniques et méthodes doivent se doter les agriculteurs pour
produire des quantités suffisantes pour répondre à la demande mais également
pour limiter au maximum le gaspillage alimentaire ?
Quels
rôles les Etats doivent-ils jouer pour assurer une production répondant à la
demande du continent ?
Florence OZENGA
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