Décryptage : Le Smartphone, Ce qu’on ignore...
Doté de plusieurs fonctionnalités, cet
outil qui a pour but premier la communication, nous simplifie considérablement la
vie. Il apparaitra sur nos marchés en 2007 avec la marque d’équipements
électroniques Apple. Depuis, c’est la folie : tous les géants de la
téléphonie se sont lancés dans une course à la performance et au design sans
merci. Les sorties des derniers modèles se vendent comme des petits pains, et
même en précommande. L’inventivité des concepteurs n’est point limitée au grand plaisir des
adeptes de l’électronique. Du simple réveil à la camera, en passant par la
calculatrice, notre Smartphone est certainement l’un des outils informatiques le
plus complet que nous ayons à notre disposition. Ces appareils dotés d’une
intelligence artificielle sont bien loin des premiers téléphones portables qui
ne nous servaient qu’à communiquer. GPS intégré, applications pour presque
tout, nous ne nous en séparons presque plus ; ils sont souvent présents
même dans les moments les plus intimes de nos vies : le Smartphone est
clairement devenu addictif pour le grand nombre.
@africagreenmagazine.com |
A l’instar de tous les appareils
utilisant des composants électroniques, la production des Smartphones à un impact
important sur l’environnement, qui augmente avec leur diffusion. Les
Smartphones sont des appareils sophistiqués, dont la fabrication nécessite
l’usage de métaux rares : plus de 45 métaux en ce qui concerne la carte
électronique, par exemple. Notre environnement est ainsi négativement impacté,
par la création de déchets dangereux, et par une forte demande d’énergie.
L’empreinte environnementale du Smartphone est supérieure à celle de son
prédécesseur : le téléphone mobile classique.
Chaque année, des centaines de millions
de nouveaux Smartphones encore et toujours plus performants sont proposés par
les fabricants. Derrière cet attrait pour la technologie se cachent de lourdes
pollutions et des conséquences sociales dramatiques. En effet, depuis 2007, 10
milliards de téléphones intelligents ont été vendus à travers le monde.
Ces objets qui nous aident au quotidien
nous sont devenus presque indispensables ; mais que savons-nous vraiment
d’eux ? De leur fabrication ? Que deviennent-ils quand on n’en veut
plus et qu’on les trouve trop démodés ? Le fait de toujours vouloir le
dernier Smartphone à la pointe du High-tech conduit à une surconsommation ;
celle-ci est à l’origine de la hausse de production qui, elle, a un impact sur
l’environnement.
L’un des principaux minerais utilisés pour le
fonctionnement du Smartphone, le coltan et le cobalt, se trouvent au Congo,
dans la province du Kivu. Cette zone connait depuis plusieurs années des
tensions dues à l’exploitation de ces minerais, sans lesquelles nos Smartphones
ne prendraient pas vie. Un reportage de BRUT
nous révèle qu’environ 4000 enfants travaillent dans ces mines au Congo. Les dégâts qui s’en accompagnent sont
manifestes : « la violation des droits humains, l’épuisement des
ressources non renouvelables, les rejets toxiques dans la biosphère, et des
émissions de gaz à effet de serre », énumère Françoise BERTHOUD,
ingénieure au Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) et fondatrice
de ECOINFO, groupement pour l’informatique éco responsable. La
constante demande d’optimisation de cet outil digital en augmente les exigences
de performance. Par ricochet, le besoin de plusieurs matières premières est en
perpétuel accru.
Image : @leparisien.fr |
Quelques exemples…
La Bolivie connait sa plus grande
sécheresse depuis 25 ans en effet, les zones d’exploitation du Lithium
nécessitent beaucoup d’eau et les réserves du pays peinent à combler les
besoins en eau de la population.
L’Ile de Banka en Indonésie produit à
elle seule plus de 1/3 de la demande mondiale d’Etain, cette poussière dont on
a absolument besoin pour le fonctionnement de nos appareils électroniques. Ayant
remué toute l’ile, les mineurs écument les côtes de plage à la recherche de la
poudre magique, et par conséquent, font fuir les poissons.
Pour l’Etain, on note près de 125 morts
par an Selon Envoyé Spécial.
En Asie, les solvants chimiques utilisés pour l’extraction du Thungsten sont
déversés dans la nature après utilisation. En Mongolie intérieure, ces eaux
toxiques finissent même par former des lacs. A proximité vivent des populations
composées de centaines, voir de milliers de personnes. Ces zones d’habitation
sont appelées « les villages du cancer », car les résidants y meurent
les uns après les autres de cancer. Ce phénomène s’appelle, la « délocalisation
de la pollution ».
Les problématiques liées à la
fabrication de nos Smartphones sont sociales, économiques mais surtout
environnementales. Face à cette grande exploitation des ressources non
renouvelables, à la création des décharges et des lacs toxiques, ainsi qu’à l’exploitation
humaine, ne devrait-on pas davantage sensibiliser les populations mondiales au
détriment des intérêts des grands noms de l’électronique ?
Princesse PAMOUANDE D.
Journaliste stagiaire AGM
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