Éliminer la faim et la pauvreté est en tête des priorités mondiales au moment où les différents pays annoncent leurs contributions financières au FIDA
Rome, le
8 décembre 2020 – Alors que la faim et la pauvreté gagnent
du terrain en raison des conflits, des changements climatiques et de la
pandémie de COVID‑19, certains pays parmi les plus pauvres au monde sont les
premiers à annoncer leur intention d'apporter une contribution financière au
Fonds international de développement agricole (FIDA) des Nations Unies afin de
soutenir l'action qu'il mène pour faire en sorte que les populations rurales
les plus vulnérables puissent avoir durablement accès à des aliments nutritifs
et à des revenus décents.
Le
Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et le Mali se sont engagés à multiplier par
deux, voire plus, leur dernière contribution au FIDA, tandis que la Gambie,
l'Ouganda et la Sierra Leone ont également annoncé des contributions en forte
hausse à l'appui de la Douzième reconstitution des ressources du FIDA – à
l'occasion de laquelle les États membres s'engagent à apporter des fonds à
notre organisme pour financer son action durant la période 2022-2024.
L'Argentine, l'Égypte, El Salvador, la Mongolie, le Myanmar et le Nicaragua
sont également parmi les premiers pays à avoir annoncé leur contribution.
"Compte
tenu des défis considérables auxquels nous sommes tous aujourd'hui confrontés,
ces annonces de contribution sont un hommage à l'impact de l'action du FIDA sur
la vie des populations rurales. Nous nous félicitons de l'engagement de ces
États, qui reçoivent eux-mêmes un appui du FIDA, à donner la priorité aux
ruraux et à investir en faveur de leurs populations les plus vulnérables", a
déclaré Marie Haga, Vice-Présidente adjointe du FIDA, qui dirige la
mobilisation des ressources en faveur de notre organisme.
"Ces
pays du monde du Sud ont envoyé un puissant signal indiquant qu'ils sont prêts
à se lever et à aider les autres à relever les immenses défis de mettre fin à
la pauvreté et à la faim. À présent, il est temps que d'autres États membres du
FIDA prennent eux aussi des engagements ambitieux. La crise de la COVID-19 nous
a montré qu'aucun pays ne peut faire face à ces immenses difficultés seul.
L'heure est venue d'intensifier nos efforts et de travailler tous ensemble à
mettre un terme à la faim et à la pauvreté et revitaliser les économies
rurales, bâtir un monde plus prospère, plus pacifique et plus résilient pour
nous tous", a ajouté Marie Haga.
Le 11
décembre, le FIDA tiendra la première séance d'annonces officielles des contributions
et il appelle les États membres à accroître sensiblement leurs contributions et
participer ainsi à la réalisation de l'objectif d'un monde libéré de la
pauvreté et de la faim d'ici à 2030.
Le Fonds
ambitionne de doubler son impact d'ici à 2030, notamment dans le cadre du
nouveau programme de participation du secteur privé au financement et de
l'amplification d'un programme précurseur dans le domaine de l'adaptation aux
changements climatiques (le programme ASAP+). Durant la période couverte par la
reconstitution des ressources (2022-2024), cela permettrait d'aider quelque
140 millions de ruraux à accroître leur production et leurs revenus grâce
à un plus large accès aux marchés, ce qui contribuerait à créer des emplois et
à améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition des personnes les plus
vulnérables au monde. Cela inclut les femmes, les jeunes, les peuples
autochtones et les personnes handicapées.
Les trois
quarts des personnes les plus pauvres au monde vivent dans des zones rurales.
La plupart d'entre elles travaillent dans l'agriculture, au sein de petites
exploitations. Alors qu'elles produisent 50% des calories consommées dans le
monde sur seulement 30% des terres agricoles de la planète, nombre d'entre
elles vivent dans la pauvreté et ne parviennent pas à nourrir leur famille.
La
pandémie de COVID‑19 a amplifié ces difficultés puisqu'elle a entraîné des
restrictions des échanges et des déplacements, empêchant les agriculteurs de
planter et de récolter, mais aussi d'accéder aux marchés pour écouler leur
production et acheter des intrants. De surcroît, les filières nationales et
internationales d'approvisionnement en produits alimentaires sont perturbées ou
interrompues, ce qui met en péril les moyens d'existence de millions de ruraux.
"La
pandémie révèle les failles de nos systèmes alimentaires et nous donne
l'occasion de rebâtir un monde plus durable et plus résilient en améliorant les
moyens d'existence des populations rurales", a déclaré Marie Haga.
"Il nous faut investir dans les zones rurales et faire en sorte que les
personnes qui produisent une part si importante de notre alimentation puissent
avoir des revenus décents. En outre, compte tenu de l'aggravation du risque de
voir des pays en développement basculer dans le surendettement sous les effets
de la crise, nous devons faire en sorte d'être prêts à apporter un soutien
approprié."
Les
études montrent que la croissance économique du secteur agricole contribue à
réduire la pauvreté deux à trois fois plus efficacement que celle des autres
secteurs. Investir dans les zones rurales favorise la prospérité, la sécurité
alimentaire et la résilience face à des chocs comme les changements
climatiques, les catastrophes naturelles ou les hausses de prix. Actif dans
près de 100 pays du monde entier, le FIDA est l'un des plus importants
bailleurs de fonds multilatéraux de la planète dans le domaine de l'agriculture
et du développement rural.
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