JOURNEE MONDIALE DE LA PECHE : DES PAYS AFRICAINS SOTENU PAR LA FAO ET GREENPEACE POUR LA GESTION DURABLE DE LEUR ACTIVITES
AGM-Dakar Certains
pays comme le Sénégal et la Côte d’ivoire ont bénéficiés de la présence de la
FAO et de Greenpeace lors des activités de la célébration de leur journée de la
pêche le 21 novembre 2020. La FAO qui a pour ambition de sensibiliser les
femmes mareyeuses de la Côte d’ivoire dans leur pratique, et l’ONG Greenpeace
qui met la pression sur le gouvernement sénégalais face à la problématique des
licences de pêche, ont tenues à marquer de leur présence lors cette célébration.
Pour le
cas de la Côte d’ivoire, la FAO s’est directement adressée aux femmes
mareyeuses de Sassandra, une localité située au sud-ouest du pays. A cet effet,
le gouvernement et l’organisation des nations unies pour l’alimentation et
l’agriculture (FAO) ont l’ambition de réduire l’impact écologique des activités
post-pêche à Sassandra. A l’occasion de la journée de la pêche, le thème choisi
portait sur l’impact des mangroves sur la pêche artisanale à Sassandra. Lors de
cette cérémonie, il a notamment été question d’introduire des pratiques et outils
écoresponsables dans l’activité des mareyeuses (les femmes qui achètent les
produits de pêche dans les débarcadères pour les revendre auprès des marchands
de poisson, Ndlr) et fumeuses de poisson, deux catégories qui constituent 60 %
des près de 70 000 emplois générés par le
secteur de la pêche
artisanale en Côte d’Ivoire.
Par
contre, les deux partenaires trouvent qu’il est urgent d’inclure la
préservation de l’écosystème dans la chaine de valeur du poisson qui fournit
les deux tiers de toutes les protéines animales. Selon les lignes d’Afrik21,
des études réalisées par une équipe de chercheurs de l’Université
Félix-Houphouët-Boigny d’Abidjan Cocody ont montré que l’usage abusif de
combustibles constitués pour l’essentiel du bois coupé dans les mangroves a un
impact considérable sur l’écosystème et par ricochet la durabilité des
ressources naturelles. Ce dernier détruit les zones de reproduction du poisson
car par exemple, fumer 1 kilogramme de poisson requiert 5 kilogrammes de bois,
sans compter l’émission massive du CO2. Cela s’ajoute aux hydrocarbures
aromatiques polycycliques, composés cancérigènes pour le consommateur qui se
déposent directement sur les poissons fumés de façon traditionnelle.
Contrairement
à la cote d’ivoire, les acteurs de la pêche Sénégalaise se soucient
actuellement de la question des licences de pêche. Cette année, les communautés
de pêcheurs artisanaux commémorent la Journée mondiale de la pêche au Sénégal,
dans un contexte marqué par plusieurs crises qui affectent leurs moyens de
subsistance. Depuis avril 2020, le secteur de la pêche fait face à une mauvaise
gestion des ressources sans précédente, allant des licences de pêche octroyées
dans des circonstances douteuses à l'émigration irrégulière avec des pertes en
vies humaines. A cet effet, l’ONG Greenpeace demande à la tutelle de publié la
liste des licences accordées et de faire preuve de transparence à l’image des
autres pays comme la Mauritanie.
Greenpeace/Afrique
a encore une fois de plus saisie cette occasion pour attirer l'attention des
autorités et de l'opinion publique pour une meilleure protection des ressources
et des professions de la pêche.
Selon le conseiller politique pour les
questions océan de Greenpeace, Dr Aliou Ba, cet appel s’explique par le fait
qu’il y a un manque de transparence dans la gestion des pêches au Sénégal et en
Afrique de l’Ouest. Il avance qu’il a été identifié un certain nombre de
sociétés mixtes qui ont été créées pour pouvoir délivrer des licences de
pêche. De peur de la souffrance des
pécheurs artisanaux locaux, il n’a pas manqué d’évoquer la surexploitation des
ressources halieutiques au Sénégal par des chinois. C’est pourquoi,
poursuit-il, ils ont invité le ministre de la Pêche à beaucoup plus de
transparence, tout en impliquant davantage les acteurs du secteur dans le
processus, en publiant la liste des navires de pêche qui ont des licences de
pêche au Sénégal.
Les problèmes
liés à la pêche sont présents presque partout en Afrique. Une fois de plus,
l’éducation écologique des mareyeurs et autres acteurs de la pêche est nécessaire.
C’est en raison de cela que les mareyeuses de Sassandra sont impliquées dans la
phase exécutive du Projet initiative pour les pêches côtières — Afrique de
l’Ouest (Ipcao). Ce projet est mis en œuvre dans trois pays d’Afrique de
l’Ouest (Cap-Vert, Sénégal et Côte d’Ivoire) pour l’amélioration de la gestion
des pêches et la protection de la biodiversité marine dans les zones côtières.
Amélia DACOSTA
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