LES ALTERNATIVES AU PLASTIQUE FONT EXPLOSER LA CONSOMMATION D’EAU
Une
nouvelle étude du WWF et du cabinet EY a passé au crible un panier de produits
ne contenant que des alternatives aux emballages en plastique. Si le bilan carbone
est bien meilleur, la consommation d'eau quant à elle explose de + 169 %. En
cause, le système des consignes qui nécessite d'être standardisé et optimisé.
Achats en
vrac ou à la coupe, savons solides, flacons réemployables et bouteilles
consignées, les alternatives au plastique commencent à trouver leur place dans
les rayons de nos magasins. Mais si elles permettent effectivement une
réduction notable des déchets en plastique (- 96%) et des émissions de gaz à
effet de serre sur l'ensemble du cycle de vie (- 48 %), elles sont en revanche
beaucoup plus gourmandes en eau (+ 169 %). Ce sont les résultats d’une étude
menée par le WWF et le cabinet EY, publiée récemment (1).
Un panier
de neuf produits emballés avec du plastique a été comparé aux alternatives
existantes. Les gâteaux, les surgelés, la lessive et les pâtes ont été choisis
en vrac, le jambon à la coupe, l’eau remplacée par celle du robinet, le gel
douche par un savon solide, et le lait et les yaourts ont été vendus dans des
contenants consignés. Les bénéfices environnementaux les plus importants sont
réalisés par l’eau, la lessive et les yaourts, grâce à la suppression du
transport et du processus de fabrication des emballages plastiques.
Standardiser les contenants consignés
Mais deux
produits plombent le bilan carbone du panier alternatif : les yaourts et
le lait en raison de l’utilisation des consignes. En effet, les contenants
consignés nécessitent un nettoyage régulier et une grande quantité d'eau. Pour
progresser, les experts appellent à une standardisation des contenants
réemployables et à un maillage des sites industriels (production,
conditionnement et nettoyage) qui permettrait de raccourcir les distances de
transport, simplifier l’organisation des chaînes logistiques et limiter l’effet
du poids plus important des contenants réemployables.
Et les
industriels vont devoir s'y mettre. Car la loi anti-gaspillage pour une
économie circulaire prévoit la fin de tous les emballages plastiques à usage
unique d'ici 2040, alors que seuls 4 % d’entre eux sont aujourd’hui recyclés.
Pour les aider à opérer cette transition, L’Oréal et une vingtaine
d’entreprises internationales viennent de lancer Spice Tool, un outil de mesure
visant à réduire l'impact environnemental des packagings cosmétiques à travers 16
indicateurs environnementaux. Il a pour visée de s'étendre à d'autres secteurs.
De son
côté, l’association Foodwatch a lancé une campagne contre les emballages
surdimensionnés et à moitié vides. Lipton, Léa Nature, Sojasun, Monoprix,
Barilla, Carrefour et Leclerc : sept grandes marques françaises ont été
épinglées avec des emballages vides parfois à 68 %. Certaines ont déjà réagi et
promis de faire des efforts. Car au-delà de la tromperie sur la quantité
effectivement vendue, c’est aussi un énorme gaspillage de plastique.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire