Le déballastage sauvage plus dangereux qu’une marée noire ?
Appelé
communément pétrolier, un Tanker est un navire citerne qui sert à transporter
du pétrole mais aussi ses dérivés. Les tailles varient selon les besoins et
certains peuvent atteindre des dimensions gigantesques représentant, un réel
challenge pour les techniciens de maintenance ou ouvriers chargés d’entretenir
les citernes.
L’entretien
d’un navire-citerne ou tanker, consiste à nettoyer les citernes du pétrolier.
En effet, les tankers nécessitent un entretien particulier réalisé
régulièrement après chaque transport de liquide, ici en l’occurrence, du
pétrole, carburant et dérivés.
Le
pétrole et le carburant sont reconnus comme des substances dangereuses
particulièrement toxiques. Par conséquent, il est conseillé de prendre
d’énormes précautions concernant le nettoyage des citernes via des produits
spécifiques et des méthodes adaptées.
Navire Pétrolier |
Le
dégazage est la première étape dans l’entretien d’un navire. Il s’agit d’une opération
qui a pour but d’éliminer les gaz inflammables, issus des produits d’hydrocarbures
des pétroliers. Dans les faits, les citernes des pétroliers sont souvent
ventilées dans le but d’éliminer les gaz dangereux. Cette technique de dégazage
est effectuée au préalable, avant toute sorte de maintenance ou de nettoyage
pour permettre
de limiter les risques provenant des produits hydrocarbures et des gaz
inflammables qu’ils contiennent. Après cette étape s’en suit la maîtrise du
système de pompage, le traitement des déchets, et le nettoyage de la citerne à
haute pression (le déballastage).
Bien
souvent, les pétroliers sont nettoyés au large et les rejets sont déversés en
pleine mer sans traitement préalable. Cet acte est qualifié de « déballastage
sauvage » qui est interdit car très toxique, il engendre pollution
des eaux mais également des dangers sur la faune et la flore. Il est estimé à
un milliard de kilos par an, l'ensemble des déballastages dans toutes les mers
et océans du monde, soit plus de trente fois la cargaison de l'Erika.
Malheureusement,
c’est une pratique courante le long des routes maritimes, représentant une
pollution insidieuse et constante, quantitativement plus importante que celle
des marées noires : 1 million de tonnes de pétrole sont ainsi déversées annuellement,
soit 6 fois plus que les catastrophes pétrolières. Ceux qui le pratique, en
général les pétroliers, font d’énormes marges d’économie sur les frais de
nettoyage ainsi que sur la redevance environnementale et le coût de traitement des
déchets et rejets.
Les
pratiques de déballastages sauvages sont des pratiques de délinquance
maritime grave encadré par l’alinéa 4 de la Convention des Nations Unies sur le
droit à la mer (Convention de Montego Bay). En nettoyant leurs cuves
illégalement en pleine mer, les navires sont la cause d'une pollution des
océans 8 à 10 fois plus importante que celle des naufrages.
D’autres
textes légaux d’intérêt sont en autre, la Convention Cadre des Nations Unies
sur les Changements Climatiques (CCNUCC), le protocole de Kyoto, Convention
Internationale OILPOL et la Convention de la création de l’Organisation
Maritime Internationale (OMI) et la convention MARPOL (Marine Pollution).
Une
sensibilisation large sur ces activités peu connues s’impose afin d’éveiller
les consciences des toutes les acteurs impliqués et d’œuvrer ensemble pour plus
de vigilance et la préservation de notre santé et celle de l’environnement.
Par Nadia TIH
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