SOUDAN, L’INTERDICTION D’EXPORTATION DE L’ARACHIDE FÂCHE LES PROFESSIONNELS DU SECTEUR
Classé cinquième au rang mondial avec
14 % de part du marché en 2019, le soudan avait réussi à cultiver 1,5 million
de tonne d’arachide qui lui ont rapporté une somme de 175 millions d’euro. Ces
chiffres ont été révélés par la banque centrale soudanaise.
Cependant, l’interdiction des ventes des
cacahuètes à l’étranger a suscité des débats au sein du pays, en particulier chez
les exportateurs et les producteurs. En effet, ces derniers ont du mal à croire
que cette décision vient de l’ensemble du gouvernement et s'interrogent de son bien-fondé,
car n’ayant pas eu de mesure de transition, ils considèrent que le secteur n'y est
pas préparé.
Les exportateurs considèrent l’arachide
comme un produit phare du pays au même titre que la gomme arabique notamment par
ce que le Soudan fait parties des pays plus grands exportateurs d’arachide au
monde et aussi du fait que la cacahuète se dit « sudani » en arabe.
Selon les professionnels du secteur de
l’exportation, ils ont perdu d'importants marchés. Face à cette levée de
boucliers, le ministre du commerce et de l’industrie, M. Madani Abbas Madani, assure qu'il
s'agit d'une décision qui s'inscrit dans le cadre de la politique
gouvernementale. Il précise que « la mesure est dans le but de maximiser
la valeur marchande de l’arachide et la valeur ajoutée des produits soudanais, à
la valeur du changement climatique. »
Rappelons que le soudan a interdit son
exportation depuis le 1er avril 2020 et qu’il souhaite développer la
production de produits dérivé plus lucratif comme l’huile d’arachide, le beur
de cacahuète, les produits cosmétiques ou les détergents. Cette politique est dans
l’espoir de relever économiquement le pays après 30 années de crise.
« La décision prise par le
ministre peut être bonne pour le pays, mais nous ne sommes pas du tout préparés
et nous avons perdu d’importants marchés. », explique Abnaa Sayed, l’un des
principaux exportateurs agricoles du soudan. Pour lui, il faut du matériel et
du savoir-faire alors que cela prendra du temps.
La
balance commerciale du Soudan était déficitaire de 4,7 milliards de dollars en
2018. Or, avant cette interdiction, l'arachide brute était la cinquième source
de revenus du pays au niveau international, après l'or, le sésame, le pétrole
et le bétail. Ainsi, l'arrêt des exportations risque d'avoir de lourdes
conséquences pour les agriculteurs soudanais qui sont encore nombreux à ne pas
être au courant de la nouvelle réglementation. Certains projettent même d’augmenter
leur production prochainement.
Par Amelia DACOSTA
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