Cap-Vert : les parcs éoliens de Cabeólica ouvrent de nouvelles perspectives pour le mix énergétique
Helder Andrade est ingénieur mécanique, spécialisé dans
l'énergie éolienne. Il a fait ses études supérieures loin du Cap-Vert mais a
décidé ensuite de mettre son savoir-faire au service de l’archipel. Son projet,
financé par la Banque africaine de développement, vise à renforcer l'autonomie
énergétique du Cap-Vert en développant ses capacités.
« Je suis né au Portugal. Je suis arrivé au Cap-Vert à
l’âge de deux ans et j'ai grandi à São Vicente dans une famille modeste,
raconte Helder. Mon père qui a toujours été un travailleur, nous a inculqué le
sens de l’effort. Après mes études primaires et secondaires au Cap-Vert, je suis
parti au Brésil pour apprendre le génie mécanique. » Alors qu’il est
encore étudiant, il a appris l’existence du projet Cabeólica ; il est
rentré par la suite au Cap-Vert pour y prendre part. Il en est aujourd’hui le
directeur technique.
Cabeólica exploite quatre parcs éoliens sur les îles
capverdiennes de Santiago(9,35 MW), São Vicente (5,95 MW)), Sal(7,65 MW) et Boa
Vista (2,55 MW). Son objectif : diversifier la matrice énergétique du
Cap-Vert, stabiliser le réseau et réduire la facture d’importation d’énergie de
l’archipel.
« Les quatre parcs totalisent environ 25,5 MW de capacité
installée. Grâce à ce projet, le taux de pénétration des énergies renouvelables
est passé de 2% à 20% au Cap-Vert, relève Bruno Lopes, directeur financier de
Cabeólica.
Le projet occupe environ 28% de part marché national en termes
de production d’énergie. Le taux de pénétration global est estimé à 15% en 2019
contre 18% en 2018. Le taux de disponibilité du projet est de l’ordre 97,5% en
2019 et 98,88% en 2018 contre une disponibilité contractuelle de 95%. Sur
le plan environnemental, les impacts sur les émissions de gaz à effet de serre
ont été significatifs ainsi que sur les ressources énergétiques
durables. ». En termes d’emplois générés, les résultats de développement à
fin 2018 font ressortir environ 40 emplois dont 06 féminins.
Pour la mise en œuvre du projet, la Banque africaine de
développement a apporté une garantie de prêt à long terme de 15 millions
d’euros, soit près d’un quart de son coût total, qui s’élève à 64 millions
d’euros. Bruno Lopes souligne aussi que l’expertise de la Banque s’est révélée
fondamentale pour la conduite du projet. Du point de vue social, Cabeólica a eu
un impact direct sur la création d’emplois : toutes les tâches de
maintenance des parcs éoliens sont assurées par des équipes locales et de
nouvelles opportunités commerciales ont été associées au projet lui-même.
Par ailleurs, le projet dispose d’un programme d’enseignement
dédié à l’enseignement des sources d’énergie propre et de l’efficacité
énergétique aux élèves de quatrième année dans le but d'améliorer la valeur des
ressources naturelles existantes de Cabo Verde. Le programme a été mis en œuvre
dans six des îles du pays, touchant plus de 4 800 étudiants cabo-verdiens.
Cabeolica a parrainé un certain nombre de programmes et d'initiatives
importants alignés sur les valeurs environnementales de l'entreprise, ainsi que
des programmes axés sur le développement et l'inclusion des communautés.
À l’échelle de son territoire, le Cap-Vert a doublé sa
capacité installée à quelque 200 MW, contribuant ainsi à la réduction des
coupures d’électricité et à un accès augmenté pour les populations par
l’extension du réseau électrique.
Ana Monteiro est responsable environnement, social et
administration de Cabeólica. Cette native de l’île de Santiago est partie aux
États-Unis à l’âge de huit ans lors du déménagement de ses parents à New-York.
« Pendant mon stage de fin d’études, j'ai contacté le développeur du
projet, et de retour au Cap-Vert, j’ai pu l’intégrer. Je voulais revenir
ici, dans mon pays et le projet Cabeólica correspondant vraiment à mes
aspirations. »
Pour Ana Monteiro, travailler chez Cabeólica a représenté une
« opportunité très importante ». Avec une progression tant
professionnelle que personnelle. « Je travaille pour mon pays. Je
développe un projet d’avenir, dans lequel je suis impliquée à 100% »,
conclut-elle avec satisfaction.
AGM
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