Le Président du FIDA affirme que les peuples autochtones sont des partenaires essentiels à l’établissement d’un monde meilleur après la pandémie de COVID-19
Rome / New York, le 14 juillet 2020 – Les peuples autochtones et leurs savoirs uniques sont
essentiels à la lutte contre la COVID-19 et à l'établissement d'un monde qui
sera plus viable et résilient lorsque nous nous relèverons de la pandémie, a
déclaré aujourd'hui le Président du Fonds international de développement
agricole (FIDA).
"La pandémie de COVID-19
montre que nous devons reconsidérer nos interactions avec la nature, ainsi que
nos modes de production et de consommation alimentaires. La poursuite des
pratiques agricoles insoutenables, la destruction des forêts et de la faune,
font partie des raisons mêmes de notre forte exposition au virus à l'origine de
la COVID-19" a déclaré Gilbert F. Houngbo, Président du FIDA. "Les
peuples autochtones nous mettent depuis longtemps en garde contre les
conséquences de ces pratiques."
M. Houngbo a fait cette déclaration avant la réunion organisée
aujourd'hui en marge du Forum politique de haut niveau des Nations Unies pour
le développement durable, qui sera consacrée à l'importance que revêt la constitution
de partenariats avec les peuples autochtones en vue de la réalisation des
objectifs de développement durable et de la mise en place des conditions
nécessaires à un avenir plus résilient. Cet évènement a été organisé
conjointement par le Canada, la Finlande, le grand groupe des peuples
autochtones pour le développement durable et l'Organisation des Nations Unies
pour l'alimentation et l'agriculture.
"Nous devons reconnaître et saluer l'importance du rôle
que jouent les peuples autochtones au regard de l'appui et de la protection de
moyens d'existence durables. Ils donnent l'exemple de ce qu'est une bonne
gestion de l'environnement et contribuent à renforcer la biodiversité et la
pérennité de nos systèmes alimentaires", a déclaré la Ministre canadienne
du développement international Karina Gould à l'ouverture de la réunion.
Cette réunion permettra d'examiner comment les savoirs, les
valeurs et les systèmes durables des peuples autochtones peuvent contribuer à
éliminer la faim ainsi que la pauvreté sous toutes ses formes
d'ici à 2030. Elle traitera également des raisons pour lesquelles il
est essentiel d'accorder la priorité à la protection des droits de ces peuples,
et d'accroître leur accès à la terre, aux ressources productives et aux
services de santé de manière à les aider à faire face aux répercussions de la
pandémie, tout en assurant leur participation aux processus de développement
pertinents.
"Il nous faut, dans le contexte des efforts concertés que
nous déployons pour lutter contre la COVID‑19 à l'échelle mondiale, reconnaître
les contributions effectives et possibles des peuples autochtones au
développement durable", ajoute M. Houngbo. "Ces peuples sont trop
souvent victimes d'une marginalisation systématique et de violations de leurs
droits fondamentaux et sont exclus des processus de développement – qui, de
fait, leur portent préjudice. Cela n'est pas acceptable et nous devons
changer notre approche à l'égard des peuples autochtones."
Quelque 476 millions d'autochtones vivent dans plus de
90 pays. Ils constituent plus de 6% de la population mondiale, mais
environ 18% des pauvres. Ils courent des risques disproportionnés dans les
situations d'urgence sanitaire et sont encore plus vulnérables durant cette
pandémie.
Les peuples autochtones sont les gardiens d'environ 80% de la
biodiversité à l'échelle mondiale et sont parmi les plus touchés par les
changements climatiques en raison de leurs liens étroits avec les systèmes climatiques
et naturels dont ils sont tributaires.
Le FIDA collabore depuis sa création avec les peuples
autochtones, qu'il considère comme faisant partie des groupes prioritaires dans
la lutte contre la pauvreté rurale. Il fait bénéficier de son action plus de
6 millions d'autochtones dans 31 pays dans le cadre de
63 projets financés à hauteur de 660 millions d'USD. Le FIDA tient le
Forum des peuples autochtones à Rome tous les deux ans.
AGM
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