Protection de l'environnement : changer nos modes de vie, repenser notre relation à la nature
A
l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement (5 juin), les Nations
Unies ont appelé à des changements radicaux dans nos modes de vie et dans notre
rapport à la nature pour protéger cette dernière.
Ajuster
le temps des hommes à celui de la nature. C’est l’appel cette année de l’ONU
pour cette Journée mondiale de l’environnement, alors que l’humanité entière
est confrontée à une menace pressante : le coronavirus.
Pour António Guterres, la survie de l’espèce humaine ne
va pas par quatre chemins. « Si nous voulons prendre soin de l’humanité, nous
DEVONS prendre soin de la nature », a déclaré le Secrétaire général des Nations
Unies.
« Il est
temps d’écouter les avertissements lancés par la planète », a, pour sa part
déclaré Inger Andersen, la Directrice exécutive du Programme des Nations Unies
pour l’environnement (PNUE), rappelant que les principaux dégâts causés aux
femmes et hommes - changement climatique, insécurité alimentaire et de
nouvelles maladies telle que la Covid-19 - sont le fait des femmes et des
hommes.
Un avis
partagé par Audrey Azoulay. La Directrice générale de l’Organisation des
Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) estime que la
crise sanitaire du coronavirus « est un avertissement qu’il nous faut
collectivement entendre ».
Le thème
de la journée mondiale de l’environnement, cette année, est la biodiversité. A
cette occasion, l’ONU appelle à agir pour lutter contre la perte accélérée
d’espèces et la dégradation du monde naturel. Un million d’espèces végétales et
animales sont menacées d’extinction, en grande partie à cause des activités
humaines.
«
Aujourd'hui, nous devons reconnaître que les déclins irréversibles de
l'environnement naturel constituent une menace majeure pour les progrès
accomplis au cours des deux dernières décennies », a, de son côté, déclaré,
Tijjani Muhammad-Bande, le Président de l’Assemblée génerale des Nations Unies
- l’organe onusien où sont représentés tous les Etats membres de l’organisation
mondiale.
Protéger la nature pour mieux atteindre les Objectifs de développement durable
Pour
cette Journée mondiale de l’environnement, les différents responsables onusiens
appellent l’humanité à changer son mode de vie.
M.
Guterres estime que « le moment est venu pour la communauté mondiale d’opérer
un tournant radical ». « Nous devons repenser nos manières d’acheter et de
consommer. Adopter des habitudes et des modèles agricoles et commerciaux durables.
Protéger les espaces sauvages et la faune qui existent encore », a déclaré le
chef de l’ONU.
La crise
du coronavirus rappelle que « nous devons changer nos habitudes », a souligné
Mme Andersen en réduisant les risques de maladies, en ralentissant le changement
climatique et en achevant les Objectifs de développement durable (ODD) d’ici
2030. « Dans le monde de l’après-Covid19, nous devons reconstruire en mieux »,
a déclaré la Directrice exécutive du PNUE.
M.
Muhammad-Bande a, lui, invité tous les États à prendre des décisions
fondées sur des données probantes en faveur de « trajectoires
transformationnelles pour l'environnement » afin d'atteindre tous les ODD. «
Les investissements bleus (respectueux de l’air) et verts (respectueux de la
nature) au cours de la prochaine décennie peuvent créer 100 millions de
nouveaux emplois », a rappelé le Président de l’Assemblée générale des Nations
Unies « Nous ne pouvons plus considérer l'action environnementale comme étant
contraire au programme de développement », a-t-il ajouté.
Pour Mme
Azoulay, le temps est venu de « repenser complètement » notre relation au
vivant, aux écosystèmes naturels et à leur diversité biologique. « Construire
ensemble un nouveau pacte avec le vivant et avec le monde est un chantier immense,
qui nécessitera un large consensus, technique autant qu’éthique », a prévenu la
Directrice générale de l’UNESCO, précisant que son organisation est un des
lieux où ce consensus peut s’élaborer.
Le
Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme et
l'environnement, David Boyd, a, également, déclaré que des « actions
transformatrices » étaient nécessaires de toute urgence pour protéger
l'environnement et les droits de l'homme et que la réponse à la crise actuelle
du coronavirus offre l’opportunité de les concrétiser.
« Les
milliers de milliards de dollars investis dans la reprise économique
post-pandémique pourraient dynamiser les efforts visant à réaliser les ODD
d'ici 2030 », a-t-il souligné. « Si (ces ODD étaient) atteints, ils
constitueraient l'une des plus grandes réalisations de l'histoire de l'humanité
».
AGM
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