LA VALORISATION DES SOUS PRODUIT DE L’ASSAINISSEMENT
Le
secteur de l’assainissement prend une nouvelle tournure depuis ces dernières
décennies. En effet, la valorisation de la filière des boues de vidange est au
plan énergétique et biologique une innovation prometteuse. Le monde a compris
que les boues issues de l’assainissement ne doivent plus faire l’objet de simples
résidus mais plutôt l’objet d’une ressource à part entière.
Le
traitement de la boue donne accès à plusieurs filières de traitement dont le gain est conséquent.
Valorisation biologique
La
croissance économique entraîne une forte demande en eau. Les ressources en eau
de la planète diminuent d’où la nécessité de développer des technologies
permettant leur réutilisation : en conséquence, quelques secteurs très
consommateur d’eau essayent de s’adapter au contexte pour optimiser la gestion
de l’eau sur le plan économique.
De prime abord, les eaux
usées sont de plus en plus utilisées dans l’agriculture dans les pays en
développement et des pays industrialisés. Cette utilisation est motivée
principalement par :
- la rareté grandissante des ressources en eau
- la dégradation des sources d’eau douce résultant de la variabilité climatique
- la croissance démographique
- la prise de conscience grandissante de la valeur en tant que ressource des eaux usées et la valeur nutritive de ces eaux
- les Objectifs du Développement Durable (ODD).
Les
eaux issues de l’assainissement sont épurées et distribuées aux maraichers qui
d’après eux sont plus productives que l’eau potable au plan agronomique. En
effet, la boue d’épuration est composée d’eau, de matière organique et matière
minérale. Ces éléments constituent des
ressources nutritionnelles pour les cultures.
Au Sénégal, la réutilisation des
eaux usées épurées et des boues stabilisées est une pratique assez acceptée par
les agricultures. Dans les villes les agriculteurs
installés aux alentours des STEP utilisent les eaux épurées issues des stations
pour irriguer leurs champs, et les potentialités de l’utilisation atteignent de
grandes surfaces.
A Dakar, le maraîchage périurbain, comme celui pratiquée dans les Niayes, est une pratique en
expansion dans les grandes villes africaines. Le maraîchage périurbain dans les
Niayes de Pikine, représente une surface de 16 ha. Ainsi, 32% de l’irrigation
des cultures maraîchères y est réalisée avec des eaux usées. Les Niayes de
Pikine comptent aujourd’hui 5000 exploitations et 1500 producteurs appartenant tous
à une économie informelle. Ces derniers préfèrent utiliser cette ressource
ayant constaté que leurs cultures arrivaient à maturité plus rapidement.
Produits issus de la valorisation des boues de vidange par
DELVIC
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La
valorisation des boues de vidanges fait aussi l’objet de compostage avant
d’être épandues sur les terres dans le but d’amender le sol. Le compostage de
la matière organique comme fertilisant est utilisé pour le conditionnement des
sols. De plus, la matière organique augmente la capacité de rétention de l’eau dans
les sols et lutte contre l’érosion des terres. Donc, il est bien apprécié par les
agricultures, les horticoles… Elle fait l’objet de commerce et donc génératrice
de revenu.
Enfin,
les lits de séchage plantés servent de fourrage aux bétails, de compostage ou
de plantes ornementales. Par conséquent, ils constituent une valeur marchande
et génèrent des recettes.
Valorisation énergétique (le bio gaz, le bio carburant, bio charbon)
L’énergie
verte peut être produite à partir de la digestion anaérobique des boues de vidange
et constituer ainsi une source d’énergie alternative. La boue séchée peut également
être utilisée en tant que combustible et en fonction de ces composants, peut
remplacer une part importante des ressources fossiles très couteuses. Les boues
d’épuration après séchage représentent des valeurs énergétiques :
Le
biogaz présente un potentiel énergétique lié au méthane. Au Sénégal le biogaz
est produit dans 13 régions sur les 14 que compte le pays. La production a
commencé à Cambéréne depuis 1989 et permet ainsi de réduire le cout de la consommation
de l’énergie fournie par la SENELEC. Il est aussi utilisé comme combustible pour
la cuisson.
Le
biocarburant est produit à partir d’huiles et de graisses qui sont extraites
des boues de vidanges (Diésel) par fermentation ou par réaction chimique. Les
composés produits sont des esters alkylique d’acides gras autrement dit, du
méthyle, du propyle ou de l’éthyle qui constituent le biodiésel. Ce dernier, a les mêmes
caractéristiques que le diésel classique à base de combustibles fossiles.
Le
bio charbon est une valorisation par voie thermique au moyen de la gazéfaction.
Le potentiel énergétique est présenté par la matière organique contenue dans
les boues de vidange. Il est une solution pour l’accès à l’énergie domestique
des ménages.
Bio charbon
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La valorisation de cimenterie
L’incinération
des boues d’épuration dans les cimenteries est une filière peu connue. Le
traitement de la boue séchée en cimenterie ne génère pas de résidu ultime. Il
élimine directement les déchets grâce notamment à la température élevée des
fours d’incinération. À cet effet, les boues séchées sont utilisées en
tant que combustible et présentent en générale des valeurs énergétiques de 10 à
12 MJ/kg. Donc les cimenteries présentent un profil idéal pour les contraintes
de boues d’épuration.
Produits issus de la valorisation des boues de vidange par
DELVIC
|
Par
ailleurs, les entreprises de BTP chargé des travaux publics s’approvisionnent
pour la plupart de l’eau issue des stations d’épuration pour la construction de
leurs infrastructures.
Il
faut noter aussi que la boue séchée est utilisée comme matériaux de construction
par incorporation dans la construction.
Joséphine
B.L TINE
Géographe
environnementaliste
AGM
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