Coronavirus : le "jour du dépassement de la Terre" recule de trois semaines
La date à
laquelle l’humanité aura épuisé toutes les ressources de la Terre que les
écosystèmes peuvent produire pour l’année a reculé de trois semaines selon le
Global Footprint Network, un institut de recherches international basé aux
Etats-Unis.
Le "jour
du dépassement de la Terre" devrait avoir lieu le 22 août
cette année, soit trois semaines plus
tard qu’en 2019, selon le Global
Footprint Network, un institut de recherches international établi en
Californie.
Ce recul
est lié aux mesures de confinement, en réponse à la crise sanitaire
mondiale du Covid-19, qui a considérablement ralenti la
production et la consommation. Il s’agit d’un "renversement
historique", par rapport à la tendance d’augmentation de
l’empreinte écologique mondiale depuis les années 1970. "Cela
montre que des changements importants et rapides sont possibles. Mais cette
réduction de notre empreinte écologique est imposée et non voulue, et comme
elle ne s’accompagne pas d’un changement systémique dans nos modes de
production et de consommation, elle ne va pas durer", explique Mathis
Wackernagel, le président du Global Footprint Network.
Un calcul entre l’empreinte écologique et la biocapacité de la Terre
Selon
l’institut, il faudra en 2020 l’équivalent de 1,6 planète pour assouvir
nos besoins vitaux et nos déplacements. Le "jour du
dépassement de la Terre" est calculé chaque année grâce à
l’observation de 15 000 données des Nations Unies, complétées par
d’autres indicateurs, en croisant l’empreinte écologique de l’activité humaine
avec la "biocapacité" de la Terre. Mais cette année,
ces données font face à certaines incertitudes liées à l’impact de la
crise sanitaire.
Une baisse de l’empreinte carbone et forestière
En
s’appuyant sur les chiffres de l’Agence internationale de l’énergie,
l’institut anticipe une baisse de 14 % de l’empreinte
carbone pour 2020. Ces conclusions sont faites d’après une
estimation de la diminution de la consommation d’énergie de
9,5 % sur la période allant du 1er janvier au "jour du
dépassement" de 2019, entraînant également une baisse des
émissions mondiales de CO2 de 12,5 %.
"C’est un chiffre optimiste", rappelle le climatologue Philippe Ciais. "Cela va dépendre de la façon dont se fait la relance économique. Or, les dernières données provenant de Chine montrent que les émissions issues de l’industrie sont reparties à la hausse depuis la fin du confinement en mars, dépassant légèrement les niveaux de 2019".
Le Global
Footprint Network prévoit notamment une diminution de 8,4 % de
l’empreinte forestière, grâce à la réduction du taux d’abattage des arbres.
En ce qui
concerne l’empreinte alimentaire, pas de changement : la production
est restée constante, malgré une diminution de la consommation (en
préparant sa nourriture soi-même, on ajuste les proportion spour éviter le
gâchis), entraînant ainsi un important gaspillage à plus haute échelle.
AGM
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