Gestion de la transhumance : le Benin à la croisée des chemins
Le Bénin à l’instar des pays de la sous-région est
confronté depuis des années aux conflits transfrontaliers liés à la
transhumance causant chaque année d’énormes pertes en vie humaines et de
nombreux blessés. Le gouvernement a adopté un nouveau plan de gestion de la
transhumance afin de réorganiser la transhumance des animaux à l’intérieur du
territoire national pour un élevage plus sécurisé et moins traumatisant.
L’élevage un grand contributeur au PIB du Benin
Eleveur
transhumant à Adakplamè (Commune de kétou)
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L’élevage pastoral joue un rôle prépondérant dans
l’économie des pays de l’Afrique tropicale. Au Bénin, l’élevage, surtout celui
du gros bétail, est essentiellement transhumant. Le pastoralisme transhumant en
Afrique de l’Ouest reste confronté à de graves contraintes qui menacent sa base
productive. Il en est de même au Bénin où l’élevage est la seconde activité
économique après l’agriculture. Il y contribue pour 6,2 % au PIB (FAO, 2010).
L’élevage transfrontalier un couloir de la mort
Transhumance à kétou
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En Afrique de l’Ouest,
l’intégration régionale est en marche depuis 1975 avec la création de la
CEDEAO. Dans cet espace, il est prôné la libre circulation des personnes et des
biens. Ce principe favorise entre autres le développement de la transhumance transfrontalière.
Mais au-delà de la simple activité d’élevage,
celle-ci est devenue un réel problème
de sécurité dans la sous-région avec la montée en puissance des conflits.
Au Bénin, les morts et les blessés de la transhumance se comptent en des
dizaines chaque année. C’est la conséquence des conflits devenus fréquents
entre agriculteurs et éleveurs. Les agriculteurs reprochent aux éleveurs de
conduire leurs bovins sur leurs champs de culture pour détruire leurs
récoltes ; ce qui leur cause d’énormes manques à gagner. Les éleveurs
quant à eux estiment avoir déjà payé les taxes qui s’élèvent à 5000 francs CFA
par tête de bétail pour les bœufs, 1 000 francs CFA pour les petits
ruminants et donc ayant plein droit d’exercice sur le territoire. Ce qui
intensifie les mécontentements de chaque côté.
Nouveau plan de gestion de la transhumance pour réduire les conflits
La définition des couloirs de transhumance depuis les
années 50 n’ont pas permis de juguler les crises de conflits meurtriers. Et
pour cause le non-respect des couloirs de transhumance aussi bien par les éleveurs
que par les agriculteurs entraînant des conflits meurtriers avec des dégâts
matériels énormes. D’où l’urgence de prendre des mesures pour éviter ces
affrontements qui se font récurrents chaque année.
C’est fort de cela, que le gouvernement du Bénin a
adopté en décembre 2019 un nouveau plan de gestion de la transhumance. Ce plan
qui sera mis en application très bientôt va permettre de mieux gérer le passage
des animaux sur toute l’étendue du territoire national.
Ainsi, le pays est
subdivisé en deux zones. La première zone regroupe les localités situées entre
la côte et la latitude nord de la commune de Dassa-Zoumè. Cette zone est
exclusivement réservée aux animaux appartenant aux éleveurs béninois. La
seconde zone part de la latitude nord de la commune de Glazoué pour échouer à
la frontière nord du Bénin. Ce couloir est également réservé aux cheptels
d’éleveurs établis au Bénin. Le gouvernement, en procédant ainsi, vise à mettre
fin aux accrochages réguliers enregistrés entre éleveurs et agriculteurs.
Vivement que ce nouveau plan soit le meilleur pour que notre pays tourne
définitivement cette page qui, depuis des décennies, ternit l’image du pays.
DOSSOU Ayékotchami
Jacques
Journaliste
Environnementaliste
Correspondant AGM
Bénin
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