Le
rétablissement de la couche d’ozone influence les vents
La plupart des gens l’ont oublié, mais la guérison de la couche d’ozone se poursuit : le « trou » continue de se résorber au-dessus de l’Antarctique, et on commence à pouvoir en mesurer l’influence sur… la direction des vents.
Il
faut d’abord rappeler que c’est un lent processus : 31 ans après le traité
international appelé Protocole de Montréal, qui bannissait les
chlorofluorocarbures (CFC), des gaz à effet de serre utilisés comme gaz
réfrigérants et qui endommageaient la couche d’ozone, les « trous » au-dessus
de l’Arctique et de l’Antarctique ne se sont pas encore complètement refermés.
Le processus est nettement engagé, mais les experts débattent sur la
possibilité de parler d’un rétablissement complet en 2050 ou après, et à des
rythmes différents au Nord et au Sud.
Or,
selon un chercheur de l’Université du Colorado, les changements observés sur
deux courants atmosphériques circulant autour de l’Antarctique, entre les
années 1990 et aujourd’hui, pourraient être associés au rétablissement de la
couche d’ozone. L’un d’eux, appelé le courant-jet (jet stream) des latitudes
moyennes, s’éloignait progressivement, avant l’an 2000, de sa région
habituelle, glissant vers le pôle Sud ; l’autre, appelé la cellule Hadley,
devenait plus large.
Ces deux tendances avaient déjà, dans le passé, été
associées au rétrécissement de la couche d’ozone. Elles se sont légèrement
inversées depuis 20 ans, un changement qui ne peut apparemment pas être
attribué aux seules fluctuations du climat.
Ces
altérations, écrivent Antara Banerjee et ses collègues dans la revue Nature,
influenceront en retour la météo, entraînant davantage de précipitations dans
une région couvrant à la fois le sud de l’Amérique du sud et l’Australie.
La
couche d’ozone est ce qui protège la Terre de la plupart des rayons UV du Soleil.
La vie sur Terre serait en grande partie impossible sans cette protection.
Depuis toujours, elle fluctue au rythme des saisons, mais les observations à
partir des année 1970 avaient révélé un rétrécissement particulièrement
inquiétant, qui avait reçu ce surnom de « trou ». Le Protocole de Montréal fut
le premier traité international sur un enjeu environnemental.
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