Elevage biologique : Enjeux, acquis et développement - Africa Green Magazine

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Elevage biologique : Enjeux, acquis et développement

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Elevage biologique : Enjeux, acquis et développement

L’agriculture biologique -un mode de production regroupant un certain nombre de pratiques agricoles visant à respecter les équilibres écologiques- repose sur la diversité des ressources et leurs combinaisons dans le but de produire en mobilisant le minimum d’intrants externes à l’exploitation.

 Elle s’appuie sur une bonne connaissance des cultures et des animaux, l’utilisation de techniques innovantes ainsi que sur une approche globale de l’activité agricole. Au niveau de l’élevage, il s’agit d’organiser la conduite du troupeau, d’adopter un mode d’alimentation qui repose essentiellement sur les ressources disponibles au sein même des exploitations et de favoriser un lien étroit entre productions animales et végétales.

Dans une exploitation biologique, l’élevage est complémentaire aux cultures. Ainsi, la présence des animaux est nécessaire pour optimiser les systèmes de cultures, diversifier les rotations et restituer la matière organique. Il s’agit de permettre à tous les animaux d’élevage d’accéder à l’extérieur et de veiller à ce que le nombre d’animaux soit proportionnel aux unités de surface permettant d’en nourrir et d’en épandre leurs déjections. Ceci contribue à la durabilité et l’équilibre du système de production.

Conduite d’élevage et logement


Afin de conduire un élevage biologique, il faut prendre en compte les besoins physiologiques, le bien-être des animaux en plus des contraintes éthologiques.
Les animaux naissent et sont élevés dans les exploitations biologiques. Les races rustiques sont privilégiées, vu leur aptitude à la mobilisation des réserves corporelles, leurs qualités maternelles, leur aptitude à la reproduction à contre saison ainsi que leur résistance au parasitisme.

Au sein des bâtiments d’élevage, les conditions d’hygiène et de confort doivent être optimisées, notamment l’espace, le chauffage, la ventilation et la lumière. Tous les animaux doivent avoir accès à des espaces de plein air et aux pâturages dès que les conditions le permettent. Il est recommandé que la taille des troupeaux n’affecte pas l’aptitude et le comportement des animaux. Ceci permet de réduire au minimum le surpâturage, le tassement du sol, l’érosion ou la pollution causées par les animaux ou par l’épandage de leurs effluents.

L’attache et l’isolation des animaux sont interdits, sauf pour des raisons de sécurité et de bien-être animal. L’enfermement des animaux à l’engraissement doit être limité dans le temps, et conditionné par la liberté au sein des bâtiments.

Alimentation


Il est nécessaire de se procurer des aliments issus de l’agriculture biologique, notamment ceux produits sur l’exploitation. Cependant, une partie de la ration peut contenir des aliments émanant d’exploitations en conversion vers l’agriculture biologique. Ces aliments doivent répondre aux besoins nutritifs des animaux aux différents stades de leur développement.

Les fourrages grossiers doivent constituer la plus grande part de la ration distribuée quotidiennement. L’ensilage est accepté mais en moindres quantités. Il est strictement interdit d’utiliser des facteurs de croissance et d’acides aminés de synthèse. Les additifs autorisés sont :

  • Les vitamines de synthèse (non OGM)
  • Les micro-organismes (non OGM)
  •  La farine de poisson (pour les monogastriques)
  •  Certains minéraux
L’alimentation des jeunes mammifères repose principalement sur le lait naturel* (maternel de préférence), sur des périodes plus longues par rapport à l’élevage conventionnel.
*lait biologique, liquide ou en poudre, sans additif.

Santé animale


L’usage de traitements préventifs et la vaccination ne font pas partie des règles de la gestion sanitaire en élevage biologique. Ils peuvent être considérés comme une attitude médicale préventive et un moyen utilisé afin de réduire le risque contre un certain nombre de pathologies. Ainsi, en passant par un choix de races appropriées, une alimentation adéquate, un équilibre entre les animaux et leur environnement, on respecte la règle de base essentielle qui se résume dans « la prévention des maladies ».
La phytothérapie, l’homéopathie, l’aromathérapie et la métallo-thérapie sont les traitements thérapeutiques privilégiés. En parallèle, aucune substance stimulant la croissance, la production et la reproduction, notamment les hormones, les produits de synchronisation des chaleurs et les antibiotiques, n’est utilisée.
Qualité des produits de l’élevage biologique

Qualité nutritionnelle


L’AGPI oméga-3 (acides gras polyinsaturés oméga-3) et le CLA (conjucated linoleic Acid) sont recommandé pour l’Homme, vu leur apport nutritionnel.
Les différences qui existent entre les rations alimentaires font que la viande du poulet élevé en agriculture biologique est plus riche en AGPI, par rapport à celle issue de l’élevage conventionnel. Par ailleurs, l’élevage biologique en permettant aux ruminants d’accéder au pâturage, rend les conditions d’élevage favorables pour l’intérêt de la santé humaine. Le lait et la viande sont, par conséquent, plus riches en 1GPI oméga-3 et en CLA.

Qualité sensorielle


La qualité sensorielle des produits est fortement influencée par le pâturage en agriculture biologique. L’alimentation à l’herbe rend la flaveur de la viande plus intense, et sa couleur plus sombre. Cet effet sur la flaveur, jugé plutôt indésirable, revient à la teneur élevée en AGPI, et plus particulièrement en oméga-3. Plus la prairie est riche en légumineuse, plus cet effet est important, surtout chez les ovins.

Qualité sanitaire


Le risque de retrouver les résidus de substances chimiques dans les produits d’élevage biologique est limité. Et ce, vu l’interdiction de l’usage de pesticides et des traitements vétérinaires. En parallèle, détecter des résidus de produits sanitaires s’avère rare, puisque les animaux consomment des aliments issus des exploitations pratiquant l’élevage biologique (Il est à noter que le niveau de contamination chimique des végétaux en agriculture biologique par les pesticides autorisés ne doit pas dépasser 2 à 6%).
On peut conclure qu’il n’y a pas de réponse catégorique en termes de qualité des produits issus de l’élevage biologique. En effet, plusieurs facteurs de variations sont mis en jeu.
Références :
·  AFSAA, 2003. Evaluation nutritionnelle et sanitaire des produits issus de l’Agriculture Biologique. Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSAA), 164p.
·  nier M., 2007. Agriculture Biologique horizon 2012. Grand Conseil d’Orientation de l’Agence Bio. 12 septembre 2007. Ministère de l’Agriculture et de la Pêche, 14p.
·   Bennedsgaard T.W, Thamsborg S.M., Vaarst M., Enevoldsen C., 2003. Eleven yearswithorganicdairy production in Denmark – herdhealth and production related to time of conversion and compared to conventional production. Livest. Prod. Sci., 80, 121-131.
·   Bellon, S, S Prache, M Benoit, et J Cabaret. « Recherches en élevage biologique : enjeux, acquis et développements », 2009, 14.
·   Standards CCPB de production biologique, 2014. Bologna (Italy).

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