Le charbon de bois : une question brûlante
Des
études (en anglais) ont identifié la production de charbon
de bois comme l'un des principaux moteurs de la déforestation et de la
dégradation des forêts en Zambie. Les méthodes traditionnelles de fabrication
du charbon de bois entraînent de fortes émissions de carbone et constituent un
gaspillage des ressources en bois.
"Évidemment,
je préférerais ne pas produire de charbon de bois. C'est mauvais pour ma
santé, mais c'est aussi nocif pour les femmes qui l'utilisent pour cuisiner et
cela détruit la forêt", regrette l'un des membres de l'Association
Choma Charcoal en Zambie. "Mais que pouvons-nous faire d'autre ? La
réalité est que nous en dépendons encore, surtout maintenant que nous
connaissons une grave sécheresse. L'un des barrages est vide et l'électricité
se fait rare, si bien que plus de gens dépendent du charbon de bois que jamais
auparavant. Moi-même, je ne peux pas cultiver à cause du manque d'eau
et j'ai besoin de survivre et donc, donc j'ai recommencé à produire du
charbon de bois."
Sous
la direction de Mercy Mupeta Kandula, l'agent forestier provincial de Choma, en
collaboration avec le Département forestier du Ministère des terres et des
ressources naturelles de Zambie et le Forest and Farm Facility (en
anglais), les producteurs de charbon de bois ont été sensibilisés à
l'illégalité de la combustion du charbon de bois et formés à des méthodes
améliorées.
Photo : Mercy Mupeta Kandula |
"
Nous avons impliqué les producteurs de charbon de bois dans les programmes
d'établissement et de régénération des parcelles boisées, et nous avons
également mis en place un système de garantie participatif pour certifier la
production durable de charbon de bois. Le lien avec REDD+ est clair : nous
aidons à réduire l'un des moteurs de la déforestation en améliorant les
méthodes de production durable, en réduisant la nécessité de couper des arbres
et en réduisant les émissions de carbone", explique Mercy Mupeta
Kandula.
Le Programme ONU-REDD
est le Programme de collaboration des Nations Unies sur la
réduction des émissions dues au déboisement et à la dégradation des forêts
(REDD+) dans les pays en développement (en anglais). Le
Programme a été lancé en 2008. Il s’appuie sur le rôle fédérateur et
l’expertise technique de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation
et l’agriculture (FAO), du Programme des Nations Unies pour le développement
(PNUD) et du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Le
Programme soutient les processus REDD+ menés au niveau national et encourage la
participation éclairée et significative de toutes les parties prenantes, y
compris les peuples autochtones et autres communautés dépendantes des forêts, à
la mise en œuvre nationale et internationale de la REDD+. En outre, le
programme soutient les efforts nationaux de préparation à la REDD+ dans 65 pays
partenaires, en Afrique, en Asie-Pacifique et en Amérique latine.
Photo d'un four amélioré |
"Nous
avons introduit un four amélioré dont la cheminée est faite de tambours",
affirme le formateur Kelvin Phiri. "La façon traditionnelle de
produire du charbon de bois consiste à couper de grosses bûches de bois dur, à
les sabler et à les mettre au feu. Ensuite, elles brûlent sans oxygène pendant
quelques jours et produisent du charbon de bois. Grâce au système
amélioré, nous nous contentons d'élaguer les arbres, de ne prendre que les
petites branches, de les mettre dans le four amélioré, de le sceller avec du
sable et de le laisser brûler. La grande différence est que dans l'ancienne
méthode, le carbone est retenu dans le charbon de bois, alors qu'avec le four à
cheminée, le carbone reste dans les tambours, ce qui est moins nocif pour le
producteur et l'utilisateur. Lors du nettoyage des tambours, nous reversons le
carbone dans le sol".
Sur la photo : Kelvin Phiri |
"Le
soutien de la Forest and Farm Facility est unique en Zambie", se
réjouit George Okech, le représentant de l'Organisation pour
l'alimentation et l'agriculture en Zambie. "Cette façon durable de
produire du charbon de bois permet de réduire les émissions en plus d'être
bénéfique à l'environnement. Cette approche mérite d'être
également étendue à d'autres provinces".
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