L'Afrique du Sud encore un peu plus plongée dans le noir
La
crise de l'électricité s'est encore aggravée lundi en Afrique du Sud après la
décision de la compagnie nationale d'intensifier les rationnements de courant
imposés depuis plusieurs jours à ses usagers à cause des intempéries.
Ces
"délestages" sont les plus graves subis par la première puissance
industrielle du continent africain depuis dix ans.
Depuis
jeudi, le groupe public Eskom, qui fournit 95% de l'électricité du pays, est
contraint de suspendre par roulement l'approvisionnement en électricité d'une
partie de ses usagers en raison, selon l'entreprise, des précipitations qui ont
mouillé des stocks de charbon alimentant ses centrales.
Lundi,
un problème technique survenu dans une centrale l'a contraint à réduire son
approvisionnement de 6.000 mégawatts, sur une capacité totale de production de
44.000 mégawatts.
"Les
pluies incessantes ont commencé à inonder des centrales, ce qui a encore accru
la baisse de nos capacités de production", a justifié, penaud, le groupe
public.
Lundi,
la compagnie diamantifères Petra Diamonds a annoncé la suspension de ses
activités en Afrique du Sud, faute d'électricité.
L'essentiel
de l'électricité produite par Eskom provient de centrales à charbon mal
conçues, vieilles et mal entretenues, une situation provoquant régulièrement
des coupures.
Le
groupe croule également sous une dette abyssale de 26 milliards d'euros et a annoncé
en juillet une perte nette record de 20,7 milliards de rands (1,3 milliard
d'euros) pour l'exercice qui s'est achevé en mars dernier.
Plusieurs
entreprises publiques sud-africaines traversent de graves difficultés,
conséquences d'années de mauvaise gestion et de corruption sous la présidence
de Jacob Zuma (2009-2018).
La
semaine dernière, la compagnie aérienne South African Airways (SAA), sous
perfusion d'argent public depuis des années, a été placée en redressement pour
lui éviter la faillite.
"Nous
ne laisserons pas tomber ces entreprises stratégiques", a une nouvelle
fois promis lundi le président Cyril Ramaphosa, "nous prendrons toutes les
mesures nécessaires, y compris les plus drastiques, pour les remettre sur
pied".
Les
pannes d'électricité pèsent sur l'économie au ralenti du pays, sous la menace
d'une nouvelle dégradation de sa note financière.
mgu-pa/sd
A.G.M
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