L’Asie du Sud-Est, région la plus menacée par le changement climatique (ONU)
« L’urgence
climatique est le problème le plus important de notre époque », a rappelé
dimanche le chef de l’ONU lors du sommet de l’Association des nations de l’Asie
du Sud-Est (ASEAN) à Bangkok, la capitale de la Thaïlande.
L’Asie,
et plus particulièrement l’Asie du Sud-Est, est la région du monde la plus
menacée par le changement climatique. La sous-région sud-est asiatique – plus
de 620 millions d’habitants - connaît bien les liens entre la crise climatique,
le développement durable, la paix et la sécurité humaine.
« Quatre
des 10 pays les plus touchés par le changement climatique sont des États
membres de l'ASEAN », a souligné le Secrétaire général des Nations
Unies, António Guterres, en référence à
l’Indonésie, au Myanmar, aux Philippines et au Viêt Nam.
Ces
quatre pays, tout comme l’ensemble de l’Asie du Sud-Est, sont régulièrement
confrontés aux cyclones et aux inondations.
« Comme
le montrent les recherches récemment publiées, cette région est extrêmement
vulnérable, en particulier face à l'élévation du niveau de la mer, avec des
conséquences catastrophiques pour les communautés vivant à faible
altitude », a rappelé M. Guterres lors de son intervention devant les
dirigeants de l’ASEAN qui réunit Brunei, le Cambodge, l’Indonésie, le
Laos, la Malaisie, le Myanmar, les
Philippines, Singapour, la Thaïlande et le Viêt Nam.
70%
de la population mondiale qui sera davantage touchée par l'élévation du niveau
de la mer vivent dans des pays de l'ASEAN et plus largement dans les pays de la
région Asie-Pacifique.
A
Bangkok, le chef de l’ONU a rappelé que si notre monde veut éviter les
catastrophes climatiques, il doit faire beaucoup plus pour répondre à l'appel
de la science : réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d'ici
2030, atteindre la neutralité carbone d'ici 2050 et limiter l'élévation de la
température à 1,5 degré Celsius d'ici la fin du siècle.
« J’ai
plaidé avec force pour plus de progrès dans la tarification du carbone, en
veillant à ce qu’aucune nouvelle centrale au charbon ne soit installée d’ici
2020 et à la fin de l’octroi de milliards de dollars d’argent des contribuables
à des subventions aux combustibles fossiles destinées uniquement à stimuler les
ouragans, à propager les maladies tropicales et à aggraver les conflits »,
a dit M. Guterres.
Le
Secrétaire général de l’ONU s’est dit particulièrement préoccupé par l'impact
futur du nombre élevé de nouvelles centrales à charbon encore projetées dans
certaines parties du monde, « notamment dans plusieurs pays d'Asie de
l'Est, du Sud et du Sud-Est ».
Remerciant
les Etats de l’ASEAN pour leurs « contributions importantes » au
Sommet Action Climat organisé en septembre dernier à l’ONU, M. Guterres a dit
compter sur leur leadership pour que les Etats d’Asie du Sud-Est prennent les
mesures concrètes nécessaires pour faire face à l’urgence climatique mondiale.
Mais
l’action pour le climat ne doit pas reposer sur une seule ou quelques régions
du monde, a souligné le chef de l’ONU. « Dans le même temps, les pays
développés doivent respecter leur engagement de fournir 100 milliards de
dollars par an de sources publiques et privées d'ici 2020 pour aider les pays
en développement à atténuer et à s’adapter », a-t-il précisé.
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