la vulnérabilité de la mangrove est un danger écologique : cas de la Somone
La
mangrove est un écosystème de marais maritime incluant un groupement de
végétaux spécifiques et ligneux, ne se développant que dans la zone de
balancement des marées. D’après Wetlands, la mangrove est un carrefour où
se rencontre l’eau douce, la terre et l’eau de mer. Elle constitue un
écosystème complexe et joue un rôle capital pour certaines espèces et offre des
services écosystémiques aux populations locales. Contribuant ainsi leur bien-être
socio-économique.
Ø Une
fonction biologique :
La
mangrove constitue une zone de frayère pour les ressources halieutiques
(poissons, crustacés, mollusques, algues, plancton…), les oiseaux (Pélicans,
Hérons, Cigognes…) les reptiles, mammifères, tortues marines entre autres.
Autrement dit, des lieux de reproduction par excellence. Ces ressources sont
des facteurs de stabilité sociale, de garantie d’emploi, de sécurité
alimentaire et de développement.
Ø Une
fonction physique :
La
mangrove est un milieu de séquestration de carbone huit fois beaucoup plus
importante que les arbres à l’intérieur du continent (Birdlife, 2013). Elle
joue également un rôle de protection des zones côtières contre les marais, par
la régulation des inondations, l’amortissement des vagues et l’atténuation de
la vitesse des vents.
Ø Une
fonction socio-économique
Les
ressources naturelles de la mangrove sont exploitées par les populations
côtières. Elles contribuent à l’amélioration des moyens d’existence pour les
riverains. Les activités de cet écosystème sont diverses parmi lesquelles nous
avons :
L’exploitation des ressources
halieutiques (la pêche, la transformation de fruits de
mers, la cueillette de mollusques et de crustacés) et le mareyage.
L’exploitation de coquillage :
Les coquilles sont souvent utilisées à la place du béton pour la construction
des bâtiments. Nous notons aussi la production de la chaux à partir du broyage
des coquilles des huitres.
L’exploitation de l’or blanc (sel) par
les femmes.
L’exploitation du bois comme bois de
chauffe et des plantes médicinales pour le traitement de
certaines maladies et matière premières pour la pharmacopée. Toujours parmi les
activités, il y a la chasse des
animaux sauvages pour la consommation.
En
plus, l’originalité du milieu favorise le
tourisme à travers la richesse ornithologique. Ces oiseaux offrent une
attractivité pour les écosystèmes de mangroves et jouent un rôle important.
cas de la Somone
La
Réserve Naturelle d’Intérêt Communautaire de la Somone (RNICS) est situé à 60
km au Sud de Dakar, entre le village de Ndiass et la ville de Mbour. Il est
limité à l’Ouest par l’océan atlantique et les rebords du massif de Ndiass, au
nord par ceux de la falaise de Thiès, à l’est et au sud par la plaine sableuse
qui va de Tasset à Ngaparou en passant par Nguékhokh. Sa superficie est évaluée
au environ de 700 hectares.[1] Elle comprend quatre
unités écologiques : la lagune, la mangrove, l’estran sableux, la vasière
et les tannes.
Carte de présentation de la RNICS (SAKHO, 2011) |
L’hydrodynamisme du bassin versant de la Somone se retrouve aujourd’hui sous l’influence des infrastructures urbaines. Face à une urbanisation galopante des villes de Dakar et Mbour les autorités étatiques sont obligées de désenclaver ces agglomérations.
En
effet, le projet de l’Etat du Sénégal a
entrepris un vaste programme visant à améliorer le niveau de service global des
communications par la construction d’infrastructures de transport de nouvelle
génération dont le Nouvel Aéroport International Blaise Diagne de Diass et
l’Autoroute à Péage entre Dakar -Diamniadio, Thiès et Mbour.
A cet effet, il est prévu de réaliser le
prolongement de l’Autoroute à Péage Dakar- Diamniadio par la construction des
axes Diamniadio-AIBD, AIBD-Thiès et AIBD- Mbour en vue d’assurer une meilleure
desserte de l’Aéroport International Blaise Diagne.[2] La réalisation de ces
travaux a entrainé une modification de certains paramètres physique du bassin
versant de la Somone notamment la modification des chenaux d’écoulement,
accentuant ainsi le phénomène d’érosion hydrique. Cette érosion intensive se
remarque par la présence des ravins et la dénudation de certaines parties de la
surface du bassin facteurs d’intensification de transport sédimentaire du
continent vers la lagune et source d’alimentation de la mangrove.
Outre,
les aménagements le long du littoral comme facteur de dégradation, il y a
l’ensablement des vasières, la salinité des eaux dû à la quantité importante du
flot par rapport à celle du jusant et à la baisse de la pluviométrie conjugué à
une forte évaporation.
Les
conséquences sont désastreuses tel que la diminution de l’étendue de la
mangrove, la diminution des ressources, les pertes de revenues, la perte des
fonctions de frayères, de niches écologiques et d’habitat.
Or,
la protection et la conservation de cet écosystème de mangrove, fait que
l’écotourisme est bien développé dans cette zone. Son importance est d’ailleurs
justifiée par son classement au site Ramsar.
Donc,
il est nécessaire de renforcer la gestion coordonnée de tous les acteurs autour
de la RNICS et de soutenir la recherche scientifique allant dans le sens d’un
développement écologiquement durable.
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