Les pays les plus pauvres « font les frais du réchauffement », dénonce Oxfam
L’organisation
Oxfam estime, dans un rapport publié lundi, que les personnes qui vivent dans
les pays les plus pauvres reçoivent environ 3 $ par an, soit moins d’un centime
par jour, pour se protéger des effets néfastes de la crise du climat. L’analyse
de l’organisation laisse penser que les 48 Etats les moins développés reçoivent
donc seulement entre 2,4 et 3,4 milliards $ de fonds annuellement pour
l’adaptation au changement climatique.
Le
rapport intitulé «Qui fait les frais du réchauffement ? « étudie la situation
de la Somalie et du Mozambique, où des millions de personnes souffrent déjà des
conséquences de longues sécheresses et de cyclones dévastateurs. Les dégâts
causés par deux cyclones en début d’année au Mozambique ont coûté 3,2 milliards
$ au pays, soit plus d’un cinquième de son produit intérieur brut (PIB).
«Les
gouvernements riches, qui avaient promis d’aider les nations pauvres à
s’adapter à la crise du climat, n’ont finalement pas été à la hauteur», dénonce
Winnie Byanyima, directrice générale d’Oxfam International. «Les nations les
plus pauvres et les plus endettées du monde sont celles qui ont le moins
contribué à cette crise. Ce sont pourtant elles qui en font les frais».
Des chiffres gonflés ?
Le
13 septembre dernier, les pays développés ont annoncé avoir versé 71 milliards
$ afin d’aider les nations plus pauvres à réduire leurs émissions et à
s’adapter, un chiffre qu’Oxfam soupçonne d’avoir été gonflé mais qui est de
toute façon bien loin de l’objectif fixé, avertit l’organisation.
L’année
dernière, la sécheresse qui a touché la Corne de l’Afrique a rendu plus de 15
millions de personnes tributaires de l’aide humanitaire en Somalie, en Éthiopie
et au Kenya. Les cyclones en Mozambique ont rendu 2,6 millions de personnes
vulnérables. Si des fonds substantiels étaient alloués à la lutte contre le
changement climatique chaque année, les pays pourraient limiter l’impact des
chocs climatiques, en diversifiant les cultures, en économisant l’eau ou encore
en investissant dans de meilleurs systèmes de suivi météorologique, souligne
encore Oxfam.
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