Rapport Banque mondiale
En Côte-d’Ivoire « Plus de 50% des planteurs de cacao vivent en dessous du seuil de pauvreté »
Perspectives
économiques en Côte d’Ivoire:
« L’économie
ivoirienne se porte toujours bien mais doit s’adapter à une nouvelle réalité
dans le secteur du cacao »
Washington
11 juillet 2019 – L’économie ivoirienne continue de rester dynamique depuis le
début de l’année avec l’une des croissances les plus rapides du continent, qui
devrait atteindre 7,2 % en 2019, contre 7,4 % en 2018. C’est la conclusion
de la neuvième édition du rapport sur la situation économique en Côte d’Ivoire
publiée le 11 juillet 2019 par la Banque mondiale.
Cette bonne performance s’explique essentiellement par le retour du dynamisme du secteur privé qui avait ralenti en 2016 et 2017 et constitue à nouveau le principal moteur de croissance du pays.
Cette bonne performance s’explique essentiellement par le retour du dynamisme du secteur privé qui avait ralenti en 2016 et 2017 et constitue à nouveau le principal moteur de croissance du pays.
Intitulé Au
pays du cacao, comment transformer la Côte d’Ivoire, le rapport
souligne que les réformes entreprises par le gouvernement pour améliorer le
climat des affaires ont encouragé les entreprises à investir davantage en 2018.
L’étude
note toutefois que contrairement aux années 2012-2015, marquées par le dynamisme de l’ensemble du
secteur privé, la reprise actuelle se concentre principalement dans les
télécommunications, l’agroalimentaire et les bâtiments-travaux publics. Par
ailleurs, les contributions des secteurs externes et publics ont été moindres
en raison de la détérioration des termes de l’échange et de l’ajustement
budgétaire initié par les autorités.
«
À court et moyen termes, les perspectives restent solides avec, entre autres,
une inflation maîtrisée, un déficit public qui devrait se redresser et une
augmentation progressive des exportations », explique
Jacques Morisset, chef des programmes de la Banque mondiale en Côte d’Ivoire et
principal auteur du rapport. « Plusieurs risques pourraient
toutefois altérer ces prévisions, notamment ceux liés à la fragilité de la
conjoncture internationale et des marchés financiers et, aux élections
présidentielles de 2020 qui risquent d’inciter à la prudence des acteurs
économiques et des consommateurs. »
L’étude
invite le gouvernement à porter une attention particulière à la maîtrise de ses
comptes car bien que le déficit public ait diminué de 4,5 %
à 4 % du PIB entre 2017 et 2018, cet ajustement s’est principalement
traduit par des coupes budgétaires importantes, y compris la diminution des
investissements publics, plutôt que par une mobilisation plus forte des
recettes fiscales.
Partant
du constat que le modèle économique de la Côte d’Ivoire repose sur le secteur
agricole, notamment sur la filière cacao dont le pays est premier producteur
mondial, le rapport s’intéresse à ce secteur. Il brosse un état des lieux
inquiétant. Bien que les récoltes aient quadruplé depuis 1960 pour atteindre
plus de deux millions de tonnes en 2018, les conditions de vie des producteurs
ne se sont guère améliorées. En 2015, 54,9 % d’entre eux vivaient
en-dessous du seuil national de pauvreté. En outre, cette augmentation
de la production a été lourde de conséquences pour le patrimoine naturel de la
Côte d’Ivoire avec une diminution alarmante des forêts qui
n’occupent plus que 3 millions d’hectares contre 12 millions en 1960.
Selon
l’étude, ces défis représentent aussi une opportunité puisqu’ils donnent à la
Côte d’Ivoire l’occasion de repenser l’ensemble de la chaîne de valeur du cacao
pour transformer son économie. Elle propose trois axes d’intervention : miser
sur la technologie pour accroître les rendements et passer d’une croissance extensive
à intensive ; établir des mécanismes de traçabilité pour les acheteurs afin
de garantir un produit responsable ; et enfin, développer l’industrie
locale de transformation.
«
La Côte d’Ivoire a une opportunité unique d’améliorer les conditions de vie de
ses producteurs de cacao et créer des emplois le long de la chaîne de
transformation tout en restaurant son patrimoine naturel », souligne Coralie Gervers, directrice des
opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, la Guinée et
le Togo. « Il est urgent de moderniser la filière cacao et de faire
en sorte qu’elle devienne un véritable vecteur de croissance inclusive. »
COMMUNIQUÉ
DE PRESSE N° : 2019/109/AFR
La
Banque mondiale
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