Quand la Chine fait main basse sur le marché mondial du lithium
L’empire du Milieu a soif de lithium. Pour s’assurer
sa place de leader mondial de la fabrication de batteries et de voitures
électriques, Pékin investit dans des mines à l’étranger.
En 2018, 1,2 million
de voitures
électriques et hybrides rechargeables ont été vendues en Chine (sur 23
millions de véhicules). Un bond de 60 % par rapport à 2017. Aujourd’hui, plus
d’une voiture électrique sur deux vendue dans le monde l’est sur le marché
chinois.
L'objectif chinois : endiguer la pollution
« Le pétrole est mort,
l’avenir appartient au lithium ! » proclame Sam Lee, directeur des ventes
chez ZD, entreprise chinoise. L’empire du Milieu a en effet annoncé en 2017 son
intention d’interdire la commercialisation de véhicules
à essence à l’horizon 2030-2040. L’objectif : endiguer la pollution,
mais aussi contrôler ce nouveau marché stratégique, qui va de l’extraction du
lithium à la production de batteries et de véhicules électriques.
Comme la Chine ne produit
que 7 % du lithium mondial, elle investit dans les mines étrangères. Tianqi et
Ganfeng, entreprises spécialisées dans la transformation de ce métal,
contrôlent un tiers de l’offre mondiale du lithium via leurs parts dans des
mines australiennes et chiliennes. Et 90 % du minerai extrait sur le salar
d’Uyuni, en Bolivie,
sont exportés vers la Chine. Le gouvernement bolivien a signé un accord avec
l’entreprise chinoise Xinjiang TBEA Group Co., Ltd. pour exploiter d’autres
salars, à Coipasa et à Pastos Grandes.
Pourquoi ne pas ré-ouvrir une mine de lithium au Portugal ?
En mai dernier, Pékin a annoncé
avoir mis au point un nouveau procédé d’extraction, beaucoup moins coûteux. Par
ailleurs, 70 % de son électricité dépendant encore du charbon,
la Chine soutient la révolution électrique en subventionnant largement le
secteur. Face à elle, l’Europe fait pâle figure : en 2018, la vente de voitures
électriques a augmenté de 43 % par rapport à 2017 mais reste très marginale. Et
le Vieux Continent dépend à 86 % des importations pour ses besoins en lithium.
Pour rattraper son retard, l’Union Européenne planche sur un « Airbus de
la batterie » et réfléchit à la réouverture de mines de lithium en Europe,
notamment au Portugal.
A.G.M
Source: geo.fr
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