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Des résultats de la Cop 27 appréciés différemment par des experts négociateurs au Sénégal

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Des résultats de la Cop 27 appréciés différemment par des experts négociateurs au Sénégal



AGM - Sénégal    L’atelier de restitution des résultats de la Conférence des Parties COP27 organisé par l'Alliance Panafricaine PACJA Sénégal à Dakar le 25 Janvier dernier était un cadre d’échange entre les experts chargés de partager les points forts des négociations et les participants.


Lors des débats, des différences d’appréhensions ont pu être observées de par les positions maintenues par les uns et les autres par rapport aux négociations qui se sont déroulées à Sharm El-Sheikh.


Pour M. Mamadou D. Gueye, membre du groupe des négociateurs africains à la Cop 27, qui a étayé son propos sur le déroulé global des négociations, les décisions prises ne sont pas totalement favorables au continent. Il préconise de maintenir « la pression » sur les « partenaires en négociation » pour avoir gain de cause concernant le financement de l’atténuation et l’adaptation face aux changements climatiques.  


Par contre, Antoine Faye, expert et négociateur du COMNACC (commission nationale sur les changements climatiques) s’est dit « plus positif sur certains aspects » que son collègue, avant d’ajouter qu’« une négociation n’est pas d’obtenir tout ou bien de perdre tout. Du point de vue juridique ça peut sembler un peu dur, mais si on arrête de parler, les négociations seraient catastrophiques pour tout le monde » a déclaré l’expert à l’entame de sa présentation. Aussi, il est largement revenu sur les discussions portées sur la « finance climatique » à Sharm El-Sheikh. « Les finances étaient dans l’article 8 de la conférence des parties » « Questions relatives aux accords de financement répondant aux pertes et dommages liés aux effets néfastes du changement climatique, » Selon Antoine Faye, un c’est acquis.    


Pour l’expert, les enjeux des négociations impliquent une démarche inclusive. « Il ne faut pas que quelqu’un se sente exclut, tout le monde a le droit d’être informé.  L’enjeu principal des négociations est d’aboutir à une action climatique efficiente, efficace et juste » a-t-il dit.


Les négociations et la finance du climat

Aujourd’hui la question des finances cristallise tous les enjeux de l’adaptation et l’atténuation des changements climatiques. La finance climatique renvoie aux « ressources financières mobilisées pour financer les actions dans l’adaptation et l’atténuation aux effets du changement climatique » ou encore  « tout mouvement de fonds vers des activités qui réduisent les émissions de gaz à effet de serres (GES) ou aident la société à s’adapter aux changements climatiques » selon WRI (World Ressources Institute). Là-dessus, Antoine Faye, dira que « Les négociations y afférant ont toujours été la cheville ouvrière du reste du processus de l’accord » c’est-à-dire que les questions relatives aux finances climatiques restent donc éminemment importantes pour la mise en œuvre des décisions prises. L’enjeu même de la question financière, c’est que les pays du G20 qui contribuent à 80% des émissions de gaz à effet de serre puissent financer l’adaptation et l’atténuation des pays vulnérables selon le principe de responsabilité différencié. Selon le GIEC, si rien n’est fait, « l'Afrique subsaharienne pourrait perdre 12% de son PIB d'ici 2050 et 80% d'ici 2100 ».



La finance climatique revêt d’autres terminologies comme la finance durable, l’économie verte. Ce sont des systèmes de financements qui inscrivent la protection de l’environnement au cœur de leurs priorités (énergies renouvelables, moins de pollution etc.). En somme, les experts ont noté des progrès comme entre autres : 


ü  La création d’un Fonds d’indemnisation dédié de plus de 200 milliards d’euros sous le vocable de ‘bouclier global’ (Global Shield), qui soit complémentaire avec les fonds d’adaptation et les financements bilatéraux de l’aide au développement ;

ü  Une autre option proposée par l’ONU consiste à taxer des superprofits des industries des énergies fossiles.

Un Comité Transitoire a été établi pour réfléchir aux suites à donner.


Par contre, il déplore :

  • Le retard et le manque de moyens financiers ont été dénoncés de façon virulente lors de cette COP27  par la société civile ;
  • De nombreuses ONG comme OXFAM ou le WWF se sont familiarisées au fil des COP, avec les enjeux financiers et développent de plus précis  arguments ;
  • L’insuffisance des montants promis par rapport aux besoins d’atténuation et d’adaptation des pays vulnérables mais également l’absence d’additionnalité  ont été fustigées durant la COP27 ;
  • Le fait que jusqu’à 70 % des financements publics versés seraient, en réalité, des prêts prudemment octroyés aux pays en développement classés dans les revenus moyens plutôt qu’aux plus pauvres d’entre eux a été vivement dénoncé.

·     

Outre la conférence des parties, les experts ont édifié les participants sur  l’article 6 de l’accord de Paris relatif au CDN, le protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Les « dimensions genres » ont aussi constitué un pan important des débats lors de cet atelier de restitution, le RECODEF a eu son mot à dire par le billet de Mme Salimata Bâ à travers une présentation contenant vingt-sept (27) revendications sur six (6) thématiques dont entre autres :

  • Représentation – Leadership- Participation ;
  • Transition Juste et Equitable ;
  • Financement centré sur les droits humains : Accessible, Flexible, Spécifique ;
  • Agriculture et Régimes fonciers ;
  • Technologie ;
  • Intersectionnalité et articulation avec d’autres Programmes de travail. 


La prise en compte du genre s’avère extrêmement importante dans la mesure où les femmes sont considérées comme l’une des couches les plus vulnérables aux effets des changements climatiques. Selon le vice-président de l’alliance panafricaine pour la justice climatique, citant un rapport des nations unies, affirme qui affirme que le « changement climatique va créer 1 milliard 200 millions de pauvres dont 70% en Afrique principalement des femmes qui sont les plus vulnérables » d’où l’imminence de prendre en compte les doléances des femmes pour les futures négociations de la justice climatique.


A noter que la cérémonie d’ouverture des travaux de l’atelier de restitution a été lancée par la représentante du Ministère de l’environnement, du développement durable et de la Transition Écologique dont la Direction de l'Environnement et des Établissements Classés (DEEC) est le point focal de la Convention cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques. Aussi cette restitution n’a laissé aucune entité ou acteurs sur le quai, tous ont eu leur mot à dire pour les futures négociations en vue d’obtenir la justice climatique.


Alassane SOW

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