Gabon : Des chimpanzés médecins ?!
AGM - Afin de soigner leurs blessures, les chimpanzés ont développé une ingénieuse idée : utiliser des insectes.
En effet, c’est au cours d’une
étude organisé autour du Projet Chimpanzé Ozouga que les chercheurs de
l’université d’Osnabrück ont eu à faire cette découverte exceptionnelle. Car à
l’échelle mondiale, c’est la première fois qu’un tel comportement est observé
chez cette espèce.
D’après les scientifiques, il s’agirait d’un
potentiel cas de médication « les animaux sont connus pour pratiquer
l’automédication, c’est-à-dire pour utiliser des parties de plantes ou des
substances non-nutritives pour combattre des agents pathogènes ou des
parasites. Cette pratique a été observée chez de nombreuses espèces animales,
notamment des insectes, des reptiles, des oiseaux et des mammifères » a
déclaré la biologiste cognitive de l’équipe de recherche, la Pr. Simone Pika.
En 2014 déjà, au cours d’une
étude mené par le Dr. Obiang Ella Gislain Wilfried dans le parc national
de Moukalaba-Doudou, les observations des chimpanzés indiquaient qu’ils
utilisaient des bâtons comme marteaux, élargisseurs et collecteurs pour
extraire le miel des ruches d’abeilles sans dard.
Ces espèces primates ont des
capacités cognitives remarquables «Nos deux plus proches parents vivant, les
chimpanzés et les bonobos par exemple, avalent des feuilles et des plantes aux
propriétés anthelminthiques (vermifuge) et mâchent des feuilles amères qui ont des
propriétés chimiques pour tuer des parasites intestinaux », explique la
professeur. Jusqu’à ce jour et ce malgré les décennies de recherches en Afrique
de l’Est et de l’Ouest aucune documentation témoignant de l’application externe
de matières animales sur des plaies ouvertes n’avait été enregistré.
Les chimpanzés présents sur le
territoire gabonais seraient-ils les précurseurs de cette espèce proche de
l’homme ?
Les professeurs en charge de
l’étude semblent stupéfaits mais déterminés à comprendre ce qu’ils ont
découvert :
« Nos observations
fournissent la première preuve que les chimpanzés capturent régulièrement des
insectes et les applique sur leurs plaies ouvertes. Nous souhaitons maintenant
étudier les conséquences bénéfiques et potentielles d’un comportement aussi
surprenant » explique le primatologue Dr. Tobias Deschner membre du groupe
d’étude.
« La précision des données
fournies par nos partenaires est une plus-value pour les missions qui nous sont
confiés. En comprenant mieux les comportements des chimpanzés, nous améliorons
la connaissance de leur écosystème et pourrons mieux protéger cette espèce en
danger » ajouta le secrétaire exécutif de l’Agence Nationale des Parcs Nationaux du Gabon (ANPN) Christian Tchemambela.
Alors que le pays compte un peu
plus de 30 000 individus de cette espèce, sa démarche s’inscrit désormais dans
la préservation de cette espèce protégée et de son habitat naturel.
PAMOUANDE Princesse
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