Le Mali éprouvé par de fortes pluies torrentielles accompagnées de grêles et de vents violents
AGM/Mali Dévoilé le lundi 9 août à Genève
(Suisse), le nouveau rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC) doit être analysé comme la dernière alerte avant
le chaos climatique. Et des sommités comme son Altesse le Prince Charles du
Royaume uni en sont conscientes et ne cessent d’interpeller les décideurs à
toutes les échelles.
Le rapport souligne une multiplication
des événements extrêmes, fonte des glaces, montée des océans, ces désordres à
grande échelle occasionnés par le réchauffement de la planète et propose des
mesures pour renverser la tendance dangereuse.
Yaya Sangaré |
Quelle
parallèle peut-on faire entre les résultats du rapport du GIEC à l’échelle
globale et la situation au Mali ?
« Nous connaîtrons des saisons chaudes
plus longues et des saisons froides plus courtes. », a prévenu M. Sékou
N’Faly Sissoko, de la direction nationale de Mali-météo et point focal du GIEC
au Mali. « Il y aura une intensification du cycle de l’eau, des inondations et
des sècheresses dans certaines régions. On enregistrera une mauvaise
répartition des pluies », a-t-il ajouté. Et de poursuivre, « des pluies intenses sont prévues sur les
hautes altitudes et des baisses projetées dans une grande partie des régions
subtropicales. Ceci pourrait sérieusement impacter le Mali, à cause de
l’extrême vulnérabilité du pays et la dépendance des systèmes de production des
facteurs naturels ».
En effet, les populations rurales
tirent leurs subsistances du secteur agricole (agriculture, élevage et pêche) qui
est fortement tributaire des caprices climatiques. Avec une économie à vocation
agro-sylvo-pastorale, une baisse de la pluviométrie avec ou sans une mauvaise
répartition des pluies aura des impacts sur la production agricole entraînant
la pauvreté et la famine dans le pays.
« Ces
aléas climatiques joueront sur la disponibilité de fourrage et la santé
animale. L’eau et le sol sont les premiers supports de la chaîne alimentaire
des écosystèmes qui, en retour par leur biomasse, alimentent le sol. La
dégradation de ces ressources, aggravée par un rythme de succession des
extrêmes climatiques entraîne la diminution des rendements agricoles, entraînant
la famine et la pauvreté. », a indiqué M. Sékou N’Faly Sissoko.
Il a aussi souligné que les différentes
études menées sur le changement climatique au Mali confirment les prévisions du
rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat
(GIEC). Ces études mettent en relief des défis climatiques auxquels le pays est
exposé comme les sécheresses, les inondations, les vents forts, les fortes
variations de températures…
Sékou N’Faly Sissoko |
Tout comme les secteurs clefs de
l’économie du pays comme la santé, les ressources en eau, les infrastructures,
l’industrie et les mines sont aussi exposées au changement climatique. Le
secteur primaire occupe plus de 80 % de la population active et représente plus
de 38,5 % du produit intérieur brut (PIB).
Ces phénomènes climatiques extrêmes ont
déjà entraîné un épuisement de la fertilité du sol et la couverture des forêts,
provoquant du coup une forte dégradation des terres.
Pour l’expert malien, « l’approche territoriale est indispensable
» pour réussir la mise en œuvre de la Contribution nationale déterminée (CDN)
qui est le document de référence pour chaque pays signataire de l’Accord de
Paris sur le changement climatique dont le Mali. Ils y ont consigné les
secteurs économiques dans lesquels chaque pays s’engage à diminuer ses
émissions de gaz à effet de serre. Ainsi au Mali, au cours des deux décennies,
le gouvernement du Mali a défini un certain nombre de politiques et stratégies
en matière de gestion des ressources naturelles qui prônent « une gestion participative et décentralisée
et une équité dans l’utilisation des ressources naturelles.»
Quant à la Politique nationale de
changement climatique, elle propose des actions qui visent, entre autres, à
veiller à l’augmentation du portefeuille de projets d’adaptation/atténuation
par région. Il est également indispensable de mener des actions de
sensibilisation et d’information sur les effets climatiques dans chaque région.
Et cela en fonction des spécificités climatiques, écologiques et
socio-économiques.
La mise en œuvre de ces activités
nécessite leur prise en compte dans les programmes de développement communaux.
Il est absolument vital que les gouvernements s’alignent sur un objectif à
1,5°C et revoient leurs plans en conséquence, notamment à l’occasion de la
COP26 qui se tiendra à Glasgow (Ecosse) en novembre prochain.
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