LES COLOBES BAIS : DES SINGES EN VOIES DE DISPARITION
AGM/ Parmi les
merveilles de la faune sauvage africaine, les primates constituent l’une des familles
les plus traqués. Si on entend régulièrement parler de « grands
singes » comme le gorille ou le chimpanzé, les colobes bais sont
beaucoup plus rares aux regards des médias. Pourtant parmi eux, les colobes
bais ou rouges sont des primates les plus anciens et les plus menacés
d’Afrique, ils deviennent l’une des espèces les moins connu du public et font
leur entrée dans le registre des animaux en voie de disparition de l’UICN.
Colobes bais de kirk |
Il est
nécessaire de dire que les colobes bais sont des primates arboricoles vivant
dans la forêt dense intertropicale africaine. L’Union Internationale pour la Conservation
de la nature (UICN) les comptes parmi les espèces les plus menacées
d’extinction. Ces singes sont très attachés à leur environnement, il faut dire
qu’ils se veulent être autonomes et surtout libre de leur besoin, tout le
contraire de la captivité dans laquelle l’homme voudrait les garder.
La principale
menace pour la survie de la majorité des primates est la dégradation de leur
milieu de vie. Celui-ci est très souvent composé d’un plateau de savanes
boisées, de galerie forestière le long des cours d’eau sur sa partie continentale
et de mangrove sur sa partie maritime.
La colonisation des forêts est
une condition sévère qui a permis la perte à grande échelle de cette espèce,
réduisant ainsi leur train de vie.
Aujourd’hui,
la conservation de colobes repose sur une bonne adaptation comportementale. La
plus ancienne est un accroissement de la consommation de fruits et d’aliments végétaux
nouveaux pour l’espèce tel que les graminées, des herbacées et des
graines, en dépit d’une physiologie de folivore (consommateur de feuilles des
arbres).
Selon la primatologue
Sabrina KRIEF «la principale cause de déforestation des forêts
tropicales où vivent les primates est l’agriculture intensive et l’élevage.
En Amérique, l’élevage et la culture du soja, en Asie du Sud Est la culture
de palmier à huile fait partie des causes principales de déforestation. En
Afrique, ces cultures et l’élevage sont moins fréquents, mais la forêt laisse place
à des monocultures de thé, de maïs, de cacao, de café qui empiètent sur
l’habitat des primates. Ce sont surtout ces cultures intensives induisant des
coupes rases et faisant usage de pesticides, qui pour répondre à la demande et
à la consommation mondiales. Aujourd’hui, anéantissent la biodiversité, et non pas
les petites exploitations familiales traditionnelles.
L’exploitation
forestière ou minière, et la construction d’infrastructures telles que les
routes sont aussi responsables de la fragmentation des habitats des primates et
les menacent. »
D’après
l’UICN, rien n’est encore dit de manière définitive sur la disparition des
colobes bais et rouge, car des chercheurs sont en investigation sur l’espèce
qui devient à ce jour de plus-en-plus rare dans les forêts africaines et
ailleurs. Sa dernière apparition remonte à mars 2015 dans le parc national de
Ntokou-Pikounda en République du Congo, alors que certains commençaient à
douter de leur existence. Ainsi, une meilleure gestion de nos forêts permettrait
une bonne gestion de nos différentes espèces.
KENGUE Cindy
Journaliste stagiaire AGM
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