ACTE 3 DE LA DECENTRALISATION ET GESTION DES RESSOURCES FORESTIERES AU SENEGAL
AGM-Sénégal L’Acte 3 de la décentralisation est une réforme dont
l’ambition est d’organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et
porteurs de développement durable. Cependant, elle demeure confrontée à
plusieurs défis parmi lesquels la faiblesse des ressources financières et
humaines dont disposent les collectivités territoriales, estime le géographe Maoundé
Baldé, spécialiste en administration et gestion des collectivités
territoriales. L’Acte 3 de la décentralisation, "quoiqu’on puisse dire, a
conféré aux citoyens ou à leurs élus plus de pouvoirs de décision", a
souligné le spécialiste en administration et gestion des collectivités
territoriales.
"Cette forme de décentralisation est souvent liée
au pluralisme politique et au gouvernement représentatif. Elle soutient
également la démocratie en donnant aux citoyens et/ou à leurs élus plus
d’influence dans la formulation et l’exécution de la politique d’une
administration", a-t-il indiqué.
« La collaboration entre la Direction des Eaux et
forêts, chasses et de la conservation des sols (DEFCCS) du Ministère de
l’Environnement et du Développement durable (MEDD) et les collectivités territoriales
dans le cadre de la gestion durable des ressources forestières est établie par
l’Acte 3 de la décentralisation qui confère des compétences transférées aux
communes et aux départements » selon le site VivAfrik. Ainsi, parmi
ces compétences, on peut citer le reboisement, la lutte contre les feux de
brousse, la délivrance des autorisations de défrichement et aussi la gestion
des forêts de terroirs. Dans le cadre de la gestion des forêts de terroirs, la
Direction des Eaux et Forêts apporte un appui technique aux collectivités
territoriales.
« La loi permet aux collectivités de gérer les
forêts communales par le biais d’un plan de gestion. Elles peuvent l’exécuter
elles-mêmes ou procéder à des protocoles de cogestion ou de concession pour les
mettre en œuvre » selon le capitaine Modou Thiam.
Par contre, la gestion des forêts classées est à la
charge du service des Eaux et Forêts. Le service forestier peut également
procéder à des principes de cogestion ou de concession pour les mettre en œuvre
avec les collectivités territoriales. Clarifiant que : « les
collectivités territoriales nous ont fait remarqué qu’on leur a transféré les
compétences sans pour autant leur transférer des moyens. Nous avons, avec le
code forestier de 2018, introduit de nouvelles dispositions parmi lesquelles,
un transfert de 40% des recettes domaniales qui retournent aux collectivités
territoriales ».
C’est dire qu’à chaque fois qu’on recouvre une taxe
dans une forêt pour l’exploitation d’une ressource donnée, les 40% retournent
aux collectivités territoriales concernées. Ceci, pour vous dire qu’on a mis
suffisamment de ressources issues de l’exploitation forestière à la disposition
des collectivités afin que ces institutions les ramènent à la forêt pour
qu’elle soit gérée de façon beaucoup plus durable et beaucoup plus
pérenne », a conclu M. Thiam.
Penda DJIGO / AGM
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