DOSSIER : LES MUTILATIONS GENITALES EN AFRIQUE
AGM-Dossier Les mutilations génitales féminines (MGS) sont
un réel mal qui mine la vie des femmes dans la société africaine depuis bien de
génération. Selon l’UNICEF chaque année, elles sont un peu plus de 4millions de
filles âgées de moins de 15 ans qui, risques d’être victime de mutilation. L’UNFPA
affirme que cette pratique serait établie dans certaines communautés de 29 pays
d’Afrique. La pratique serait même pour certaines communautés une coutume
établi bien avant le christianisme et l’Islam ;
En Afrique de l’Ouest, l’on retrouve des types
de mutilations assez coutumières qui sont : l’excision, l’infibulation et le Sothiete (condylomes).
L’Excision
Elle consiste à faire
une ablation partielle d’une partie de tissu biologique. Le terme est
plus communément utilisé pour désigner les ablations du clitoris ou des petites
lèvres. Cela est l’une des formes de mutilations génitales féminines (MGF). L'excision
du clitoris seul, qu'elle concerne tout ou partie du capuchon ou du gland du
clitoris (la partie supérieure du clitoris) est appelée clitoridectomie.
@BBC |
La mutilation est illégale dans la plupart des
pays du monde. De nombreuses organisations militent pour son abolition
mondiale. Néanmoins, elle est toujours pratiquée en Afrique sous plusieurs
formes et qui diffèrent par l’étendue de l’ablation et les pratiques annexes. A
cet effet, une jeune fille Peulh du Sénégal témoigne son vécu lors d’une
cérémonie d’excision :
Plusieurs familles s’adonnent encore à cette pratique,
souvent peu consciente des conséquences que cela implique. Poussé par la
préservation de l’honneur familial, l’excision qui est devenue une tradition se
perpétue de génération en génération malgré les lois l’interdisant sur tout le continent.
Pour rappel, l’excision faisait à l’origine partie d’un rituel traditionnel de passage à l’âge adulte pour la jeune fille. A la veille de ses quinze ans (âge auquel elle était censée se marié) l’excision était un gage de purification pour son mari. Aujourd’hui, le rituel a perdu tout son sens culturel et traditionnel, il se fait plus tôt et plus pour les mêmes raisons. Les hommes exigent des femmes excisées pour contrôler leur sexualité. Aussi il existe une pression sociale obligeant les femmes à s'adonner aux MGF. Celles d'entre elles qui ne sont pas excisées ne peuvent pas participer à certaines activités coutumières et sont toujours considérées comme des enfants. Cela incite même certaines femmes adultes à se faire exciser.
L’infibulation
Cette pratique est
aussi une mutilation génitales consistant à une suturassions de la majeure
partie des grandes ou des petites lèvres de la vulve ne laissant qu’une petite
ouverture pour que l’urine et les menstruations puissent s’écouler. C’est par cette même envie de préserver
l’honneur familial que plusieurs familles livrent leurs filles à l’infibulation.
En effet, dans plusieurs pays d’Afrique, ce phénomène est associé à des valeurs
culturelles telles que la virginité et la vertu pour la femme. Elle doit être
pratiqué assez tôt et conservé jusqu’au mariage où elle sera partiellement
ouverte pour pratiquer l’acte sexuel puis davantage à l’accouchement. Dans un
cas pareil, une desinfibulation médicalisé est donc nécessaire.
L’idée derrière cette pratique est qu’« On
te coupe le clitoris pour que tu ne cherches pas un homme. On dit que si on te
le laisse, à partir de 15 ans, tu vas chercher un homme. En fermant le vagin,
on montre que la femme n'a jamais eu de rapport. Moi, on m'a infibulée à l'âge
de six ans. » Raconte une victime
Le sothiete (condylomes)
Ce type de mutilation
résulte l’ablation de verrues génitales sous la forme de petite masse au niveau
des organes génitaux. Une infection sexuellement transmissible (IST) assez
courante. Elle est due aux papillomavirus humains (HPV) un responsable de
lésions cancéreuses et précancéreuses.
Malgré l’ère moderne dans lequel on vit, les
soins médicalisés ne sont pas toujours priorisés devant nos pratiques ancestrales.
C’est le cas du condylome au Sénégal. Cette infection des parties génitales est
un cauchemar pour les jeunes filles. Dans la plupart des cas le ‘’Sothiete’’
est constaté au moment de la consommation du mariage. Ce petit bouton obstruant
l’hymen et rendant impossible la première pénétration est pour beaucoup de
femmes une source de douleurs et frustrations. Cette nuit, marqué par un
impossible coït vaginal se termine très souvent par une mutilation de la
matrone la plus proche du domicile. Celle-ci se charge simplement à l’aide
d’une lame tranchante de dégager le « Sothiete » en agrandissant
l’orifice vaginal par des incisions pour faciliter l’acte sexuel.
@mrmondialisation.com |
Ces mutilations souvent pratiquées dans des conditions
d’hygiènes insalubres et barbares ont des conséquences graves que les femmes sont amenées à traîner toute
leur vie. Aucune raison religieuse, sociale ou culturelle ne saurait justifier
ces pratiques quand on sait quelles sont leur impact dans la vie de la victime.
Plusieurs types de complication en résulte dont :
Plusieurs conséquences d’ordre sanitaire en
résultent tel que douleurs atroces, incontinence, saignements, difficultés
à l’accouchement, infertilité … qui peuvent conduire à la déscolarisation
des jeunes filles, à la détresse psychologique ou même à la mort.
Aujourd’hui, elles sont 200 millions à vivre avec
une forme de mutilation génitale féminine (MGF). Si les tendances actuelles se
poursuivent, 86 millions de filles supplémentaires âgées de 15 à 19 ans
risquent, elles aussi, de subir pareille pratique d'ici à 2030. Plusieurs
organismes internationaux se battent pour l’abolition de cette pratique et
mènent des campagnes afin d’informer les peuples reculés sur les dangers de
cette pratique. Des cycles de parrainage ont été mis en place afin de soutenir
l’éducation des jeunes filles en mettant l’accent sur leur droit. Concernant
les hommes des ateliers et des sensibilisations sont menés afin de les orientés
dans le rôle que le partenaire homme doit jouer dans le cadre de la lutte
contre ces pratiques. Au niveau des gouvernements, l’UNICEF s'efforce à les
persuader non seulement d'améliorer les lois, mais également de favoriser
l'intégration de la lutte contre les mutilations génitales féminines/excisions
dans les plans nationaux de développement et les documents de stratégie de
réduction de la pauvreté. Il semble bien, que toutes les mesures ont été prise
afin de lutter contre ces pratiques mais il s’avère que la pratique persiste.
Cette fois, pratiqué en milieu médicalisé, cette tendance alarmante prouve à
quel point, la bataille n’est toujours pas gagnée.
Princesse DIFFIRA
Journaliste stagiaire AGM
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