En Afrique, près d’un décès sur cinq dû à la Covid est lié au diabète (OMS)
L’Organisation
mondiale de la santé (OMS) estime que 18,3 % des décès dus à la Covid-19 dans
la région Africaine sont liés au diabète, l’une des conditions qui, d’après des
études mondiales, augmentent le risque de forme sévère de la maladie et de
décès parmi les patients infectés par le virus.
«
Beaucoup trop de personnes ignorent si elles ont du diabète ou non. Les
personnes avec cette affection chronique souffrent doublement si elles sont
aussi infectées par la Covid-19 », a déclaré le Docteur Matshidiso Moeti,
Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique.
« Nous
devons changer cette situation en investissant dans la détection, la prévention
et le traitement précoces du diabète », a-t-elle ajouté.
L’analyse
par l’OMS de 14 pays africains, qui ont fourni des informations sur la Covid-19
et les comorbidités, a montré que le risque de complications ou de décès de la
Covid -19 parmi les gens diabétiques augmente avec l’âge, sachant que les
personnes de plus de soixante ans sont les plus à risque.
Le
diabète est une cause majeure de cécité, d’insuffisance rénale, d’attaques
cardiaques, d’AVC et de l’amputation d’un membre inférieur, mais beaucoup de
ces effets nocifs de la maladie peuvent être retardés ou même évités grâce à un
diagnostic et un traitement précoce. La maladie survient lorsque le pancréas ne
produit pas suffisamment d’insuline (diabète de type 1) ou lorsque le corps ne
peut pas utiliser efficacement l’insuline qu’il produit (type 2), qui est le
type de diabète le plus répandu.
Combattre la Covid-19 ne doit pas nous faire perdre de vue les autres défis sanitaires - Docteur Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique
Au cours
des trois dernières décennies, l’occurrence du diabète de type 2 a augmenté
drastiquement dans tous les pays du monde. Dans la région africaine, le nombre
de cas a été multiplié par six, passant de 4 millions de cas en 1980 à 25
millions en 2014. Avec environ 60 % des personnes vivant avec un diabète non
diagnostiqué, la région Africaine présente la plus forte proportion de
personnes ignorant leur condition. Une étude menée au Kenya a révélé que 60 %
des personnes diagnostiquées avec une affection chronique n’étaient pas sous
médication.
Au début
et au pic de la pandémie de la Covid-19, les services de santé dédiés au
diabète étaient particulièrement mis à mal. Seulement environ un tiers des pays
participants à une étude de l’OMS portant sur 41 pays d’Afrique sub-saharienne
ont indiqué que ces services étaient pleinement opérationnels.
«
Combattre la Covid-19 ne doit pas nous faire perdre de vue les autres défis
sanitaires. La journée mondiale du diabète est un moment clé pour attirer
l’attention sur cette maladie chronique, qui menace de plus en plus la vie
d’Africains », a déclaré le Docteur Moeti.
La
Journée mondiale du diabète est célébrée chaque année le 14 novembre
Dans
beaucoup de pays africains, l’accès à un équipement de base pour le diagnostic
et le suivi du diabète représente une difficulté importante, spécialement dans
les centres de santé publics éloignés. Sur le continent, l’approvisionnement en
insuline et en hypoglycémiants oraux pour le diabète reste limité, et les
agents de santé sont insuffisamment formés au diagnostic du diabète et aux
soins des patients.
Nous
assistons également, dans la région africaine, à une augmentation des facteurs
de risque de diabète tels que l’obésité. Un mode de vie de plus en plus
sédentaire et la consommation d’aliments riches en sucre, en graisses et en sel
favorisent l’obésité, qui concerne 2,5 % des adultes au Burundi et jusqu’à 26,9
% des adultes aux Seychelles.
L’OMS
collabore avec les pays afin de former davantage d’infirmiers et d’autres
agents de santé, ainsi que pour étendre l’accès aux services de prévention et
de soins par l’intermédiaire de l'Ensemble d'interventions essentielles de
l'Organisation mondiale de la santé contre les maladies non transmissibles pour
les soins de santé primaire dans les structures à faibles ressources.
Vingt-cinq pays ont adopté cet ensemble d’interventions et travaillent à la
décentralisation et l’amélioration de la détection précoce du diabète et des
soins des patients.
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