Un pétrolier vénézuélien endommagé fait craindre une "catastrophe environnementale"
Ancré
dans le golfe de Paria, entre les côtes vénézuéliennes et celles de
Trinité-et-Tobago, le Nabarima pourrait déverser 1,3 million de barils de brut
dans la mer, selon l'opposition vénézuélienne et des responsables du secteur
pétrolier.
Un pétrolier vénézuélien
endommagé menace de déverser 1,3 million de barils de brut qu'il contient dans
les eaux qui séparent le Venezuela et
Trinité-et-Tobago, affirment l'opposition vénézuélienne et des responsables du
secteur pétrolier, qui redoutent une "catastrophe environnementale".
Le
Nabarima est ancré dans le golfe de Paria, entre les côtes vénézuéliennes et
celles de Trinité-et-Tobago, depuis plusieurs mois. Sur une vidéo datée du 16
octobre et diffusée par l'ONG Fishermen
and Friends of the Sea, on peut voir le Nabarima, un navire destiné au
stockage d'hydrocarbures de 264 m de long, fortement incliné.
Selon
Eudis Girot, un responsable syndical du secteur pétrolier vénézuélien, le
Nabarima connaît de graves problèmes de maintenance depuis 2014. Mais, a-t-il
affirmé à l'AFP, ces problèmes "ont été ignorés" par PDVSA, la
compagnie pétrolière publique vénézuélienne.
La salle des machines inondée
Le 12
août, a poursuivi M. Girot, plusieurs employés de PDVSA avaient déjà rapporté
que le navire avait pris une inclinaison de 8%. De même source, la salle des
machines est inondée et les pompes de cale hors service.
"Si
le pétrole n'est pas transvasé, et quand bien même le Nabarima pourrait être
stabilisé, on risque en permanence une catastrophe environnementale", s'est
alarmé le député d'opposition Robert Alcala auprès de l'AFP.
Le
Nabarima appartient à Petrosucre, une entreprise détenue à 74% par PDVSA et à
26% par l'italien Eni.
Selon
Luis Stefanelli, un autre député d'opposition, deux embarcations, l'Icaro et
l'Inmaculada, auraient été envoyées sur zone par PDVSA pour tenter de décharger
le pétrole contenu dans le Nabarima, une mesure que le géant pétrolier
vénézuélien n'a ni confirmée, ni infirmée.
En
septembre, des défenseurs
de l'environnement avaient déjà alerté sur l'état de délabrement du
Nabarima. PDVSA avait réagi en qualifiant ces informations de "fake
news".
D'après
Eudis Girot, PDVSA et Eni affirment que les sanctions américaines à l'encontre
du Venezuela rendent difficiles les opérations de transvasement du pétrole du
Nabarima.
Les
écoulements incontrôlés de pétrole sont fréquents au Venezuela en raison du manque
d'entretien, voire de l'abandon, des infrastructures.
La
production, de loin la plus grande source de revenus du Venezuela, est passée
de 3,2 millions de barils par jour il y a douze ans à 400.000 barils par jour
aujourd'hui.
L'opposition
vénézuélienne et les analystes pointent du doigt la corruption et la gabegie
pour expliquer cet effondrement. Le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro
met en avant l'embargo américain sur le brut vénézuélien.
© 2020
AFP
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