Lagos au Nigéria - Africa Green Magazine

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Lagos au Nigéria

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L'Afrique à vivre : Lagos, mégalopole irrésistible

Plus petit État du Nigeria, Lagos est devenu en à peine 50 ans une capitale africaine qui fait rêver : dynamique, vivante, pleine d'opportunités, moderne et, surtout, très optimiste pour l'avenir.


Ce n'est que lorsque l'épaisse couche d'humidité et de pollution se dissipe enfin que Lagos affiche son immensité : depuis les airs, la mégalopole de quelque 22 millions d'habitants s'étale à l'infini. Rien, pas même l'océan Atlantique, ne semble pouvoir arrêter sa croissance exponentielle. Voilà pourquoi les Lagosiens aiment tant comparer leur ville à New York. Il est vrai qu'aucune cité en Afrique ne peut se prévaloir d'être à ce point identifiable ou reconnaissable au premier coup d'œil.

Lagos veut devenir le « Manhattan d'Afrique »

Tout comme « La grosse pomme », Lagos possède un accès direct vers le grand large. Son port Apada est l'un des plus importants d'Afrique de l'Ouest, ses gratte-ciel reflètent le pouvoir que procure l'argent, le Third Mainland Bridge est le plus long pont d'Afrique (13 km) : il relie le continent aux îles. Et voilà que Lagos affiche avec fierté ses quartiers phares Ikoyi, Victoria Island, Lekki, Banana island, CMS Lagos, Badagry Beach, etc. Ils abritent toujours plus de millionnaires. Mais surtout Lagos est considérée, au Nigeria, comme la terre de toutes les opportunités : chaque jour, des milliers d'habitants des autres régions viennent s'y installer en quête d'un avenir meilleur (chaque année, la population croît de près de 400 000 personnes). Là s'arrête toute comparaison, car Lagos, créée il y a tout juste 50 ans, est géographiquement le plus petit État du pays. Et c'est peut-être ce qui caractérise tant son image de ville complexe où un chaos savamment organisé permet à certains de tirer leur épingle du jeu.

Une ville à l'histoire récente

Le 27 mai 1967, cette ancienne colonie britannique devient un État fédéral. Lagos, qui vient du portugais et signifie lacs, constituée d'un ensemble d'îles dans la lagune du golfe du Bénin découverte par les Portugais au XVe siècle, en est la capitale. Imprégnée d'histoire, la ville a maintenu son statut de centre de civilisation au Nigeria, peuplée qu'elle est par les Yorubas, même après qu'Abuja eut été transformée en capitale fédérale. À cette époque, la « ville des lacs » ou Eko, comme la nomment les Yorubas, est une capitale tranquille, au bord d'une grande lagune verdoyante, où vivent un petit million d'habitants. De cette époque coloniale reste néanmoins une division très nette entre le « Lagos des pauvres » et le « Lagos des riches », matérialisé par le Mainland et les îles. Elles sont situées le long de la côte du golfe de Guinée, c'est l'endroit où vous trouverez des milliardaires classés par Forbes, les grandes sociétés, des magasins hors de prix, et le noyau historique. La partie continentale enclavée est moins riche et plus densément peuplée, avec des bâtiments à peine achevés avec toitures en tôle et habitations sur pilotis.

Broad Street is situated in Lagos Island. Avant et après.  ©  DRBroad Street is situated in Lagos Island. Avant et après. © DR
Il y a 15 ans à peine, Lekki n'était qu'un vaste marécage infesté de moustiques. Aujourd'hui, il absorbe une urbanisation galopante, une des plus rapides au monde. Un cabinet de conseil d'architecture estime que 72 000 habitants, quasiment tous de la classe supérieure, arrivent chaque année sur ce bras de mer humide.
Mais les Lagotiens font preuve d'une ingéniosité à toute épreuve pour pallier les défaillances d'un État souvent absent, notamment pendant les deux décennies de dictature militaire (1975-1999). Plus de terrains constructibles ? Les plus riches construisent des digues, assèchent les marécages ou ensablent l'océan pour construire le « Dubaï de l'Afrique ». Les plus pauvres se construisent des parcelles de terre sur la lagune avec des tonnes de déchets mélangés à du sable.

Lekki, quartier de la nouvelle bourgeoisie nigériane, est le théâtre d'une urbanisation galopante. ©  FlirckLekki, quartier de la nouvelle bourgeoisie nigériane, est le théâtre d'une urbanisation galopante. © Flirck
Et de nouveaux quartiers voient le jour. C'est le cas d'Eko-Atlantic, le plus grand projet immobilier en cours sur le continent africain. Ce projet veut relever le deuxième défi auquel Lagos est confronté – l'un est l'urbanisation et l'autre le changement climatique. À terme, l'île artificielle s'étendra sur 10 kilomètres carrés et accueillera près de 500 000 résidents et 300 000 visiteurs journaliers. Le chantier a commencé en 2008. Aujourd'hui, au milieu du sable, émergent les deux premiers immeubles et apparaissent des routes, des ponts, des lampadaires, et même des mini-palmiers tout juste plantés.

Lagos, entre embouteillages et insalubrité, une caricature ?

« Toutes les villes africaines sont confrontées aux mêmes problèmes : urbanisation violente, gestion du foncier, pollution... Mais Lagos est une caricature. Ses défis sont tellement immenses qu'ils paraissent insurmontables », poursuit-il. L'île de Lagos, par exemple, ancien village de pêcheurs, désormais métropole composée de nombreuses infrastructures,de gratte-ciel et marchés modernes.

Station de minibus dans les rue de Lagos, Nigeria le 10 mai 2017. ©  Pius Utomi Ekpei/AFPStation de minibus dans les rue de Lagos, Nigeria le 10 mai 2017. © Pius Utomi Ekpei/AFP

Lagos offre une grande variété d'attractions – il y a beaucoup à voir et à faire dans cette ville. Juste pour que vous le sachiez, si vous n'aimez pas passer du temps dans la circulation, cherchez une ville beaucoup plus calme. Lagos est l'une des plus grandes villes au monde à ne pas disposer d'un système de métro. La plupart des gens se déplacent dans les minibus jaunes, appelés Danfos, dans des voitures privées, ou à l'arrière des taxis-motos, appelés Okadas. Résultats : de nombreux Lagosiens perdent plusieurs heures chaque jour dans les embouteillages. Une estimation affirme même qu'un automobiliste perd cinq ans de sa vie dans la circulation. Peu de place, donc, au vélo, malgré le nombre croissant d'usagers qui utilisent ce moyen pour circuler dans la ville. Les autorités municipales ont parlé depuis 2013 de pistes cyclables, mais elles n'ont jamais été construites !

Une ville entre traditions et modernité

Aso ebi est une robe uniforme traditionnellement portée au Nigeria et dans certaines cultures d'Afrique de l'Ouest comme indicateur de coopération et de solidarité lors des cérémonies. ©  PIUS UTOMI EKPEI / AFPIl est préférable de ne pas faire de plans concrets avec les Lagosiens un samedi. Si le dimanche à Bamako est jour de mariage, à Lagos, c'est le samedi. Mariage, concert, anniversaire, on appelle cela owambe, c'est-à-dire « c'est ici que se déroule la fête », car, techniquement, c'est une grande fête tenue dans un lieu public où se retrouvent familles et amis de différentes parties du pays et d'ailleurs pour célébrer des événements spéciaux tels que le mariage. Vous saurez facilement en repérer, car tous les invités
Aso ebi est une robe uniforme traditionnellement portée au Nigeria 
et dans certaines cultures d'Afrique de l'Ouest comme indicateur de coopération
 et de solidarité lors des cérémonies. © PIUS UTOMI EKPEI / AFP
s'habillent en uniforme (aso ebi traditionnel). À l'origine, c'était une tradition yoruba, mais les autres communautés du Nigeria ont également adopté l'esprit de ces fêtes géantes.




Prenez un des architectes les plus en vue du moment, une poignée des plus grands couturiers africains et le pape de la "new Africa cuisine", tout droit venu de Brooklyn: vous obtiendrez Alara, le concept-store le plus branché d'Afrique, en plein coeur de Lagos. ©  EMMANUEL AREWA / AFPSi on vous invite à une de ces fêtes, vous pourrez éventuellement faire un tour chez le concept-store Alara. Le bâtiment d'Alara est un imposant bloc ocre et noir dont les motifs carrés et ajourés sont un clin d'œil à l'adire, un textile traditionnel nigérian. Ses grandes baies vitrées laissent pénétrer partout la lumière crue de Lagos. C'est la première œuvre de cette envergure sur le sol africain de l'architecte britannique d'origine ghanéenne David Adjaye, qui vient de réaliser le Musée de l'histoire de la culture africaine-américaine de Washington. Sur le 
Prenez un des architectes les plus en vue du moment, une poignée des plus grands couturiers africains 
et le pape de la "new Africa cuisine", tout droit venu de Brooklyn: vous obtiendrez Alara, le concept-store 
le plus branché d'Afrique, en plein coeur de Lagos. © EMMANUEL AREWA / AFP

toit, on pourra bientôt déguster des expressos 100 % africains et, au rez-de-chaussée, un restaurant gastronomique doit bientôt ouvrir, dont la carte a été confiée au Sénégalais Pierre Thiam, l'un des grands noms de la cuisine africaine contemporaine, auteur de livres à succès et patron de plusieurs restaurants new-yorkais. Alara contribue depuis son ouverture, en 2016, à changer l'image de Lagos, tout comme Temple muse. Une vitrine de plus pour en faire la veritable capitale africaine de la mode qui s'expose lors de la Lagos Fashion Week et du Lagos Photo Festival. Et ce n'est pas tout, vous serez conquis par cette capitale aux multiples galeries d'art. Découvrez diverses œuvres d'artistes nigérians incroyablement talentueux, dont certains ont acquis une reconnaissance internationale. Avec l'augmentation du nombre de nouvelles galeries d'art à Lagos, tous les amateurs d'art auront l'occasion de voir une belle sélection d'œuvres d'artistes nigérians et internationaux contemporains établis et émergents.


L'industrie cinématographique nigériane rayonne à travers l'Afrique entière et son industrie musicale s'exporte mondialement et relaie ce gout pour le luxe. Lagos est une ville résolument festive et son monde de la nuit est très développé. Il se vend plus de champagne dans cette ville que dans toute l'Afrique du Sud et les dépenses des Lagotiens pour les mariages et autres célébrations sont souvent importantes.



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