Gestion des eaux - Africa Green Magazine

Post Top Ad

Responsive Ads Here

Gestion des ressources en eau : pour des villes africaines durables et résilientes



LES POINTS MARQUANTS
  • La croissance des villes africaines atteint 3,9 % par an, taux le plus Ă©levĂ© au monde. Environ 320 millions d'Africains vivent en zone urbaine et ce nombre devrait passer Ă  654 millions d'ici 2030.
  • Des Ă©tudes prĂ©voient que dans les 25 prochaines annĂ©es, la demande en eau en Afrique sera quatre fois plus importante qu'aujourd'hui.
  • Les villes africaines peuvent gagner en viabilitĂ© si les responsables des politiques urbaines mettent en Å“uvre des approches de gestion intĂ©grĂ©e des ressources en eau en milieu urbain (IUWM).
L'Afrique s'urbanise Ă  un rythme plus soutenu que n'importe quelle autre rĂ©gion du globe. Elle doit adopter une approche plus intĂ©grĂ©e pour relever les dĂ©fis complexes que pose la gestion des rĂ©seaux d'alimentation en eau des villes du continent, qui se peuplent Ă  vitesse grand V, et les rendre rĂ©silientes et durablement viables en la matière. C'est ce qu'expose un rapport de la Banque mondiale prĂ©sentĂ© au Sommet AfricitĂ©s, organisĂ© cette annĂ©e Ă  Dakar, au SĂ©nĂ©gal. Ce rapport recense les enseignements tirĂ©s de l'expĂ©rience de 31 villes d'Afrique et d'ailleurs, et montre comment leur approche de gestion de l'eau les a conduites Ă  crĂ©er des solutions « maison » innovantes dont pourraient s'inspirer d'autres villes.

Le besoin pressant d’une nouvelle approche de gestion des ressources en eau
Le rapport de la Banque mondiale intitulĂ© « Le futur de l'eau dans les villes africaines: pourquoi gaspiller l'eau ? » vise Ă  modifier la manière dont les responsables des politiques envisagent la gestion, la planification et la conception de projets de rĂ©seaux d'alimentation en eau en milieu urbain.
Il avance que si les responsables des politiques urbaines adoptent des approches de gestion intégrée des ressources en eau en milieu urbain (IUWM), ils pourront relever les défis que pose la concurrence accrue pour l'eau avec les consommateurs en amont, améliorer la planification urbaine en comprenant les interactions entre l'eau et d'autres secteurs, et dans le contexte du changement climatique, acquérir des capacités de résilience dans un avenir incertain en comptant sur une plus grande diversité des sources d'eau.


« Il faut absolument relever le dĂ©fi de la gestion de l'eau en milieu urbain pour libĂ©rer le potentiel Ă©conomique des villes africaines et faire en sorte que les rĂ©sidents des villes aient une vie meilleure. Il faut comprendre les liens qui unissent l'eau aux autres secteurs et dĂ©velopper des modes de planification et d'exĂ©cution de projets novateurs. Certaines villes du continent commencent Ă  intĂ©grer la planification des ressources en eau Ă  leur stratĂ©gie de dĂ©veloppement.  »

Alexander Bakalian Directeur sectoriel de la Banque mondiale pour le développement et les services urbains dans la région Afrique.


La croissance des villes africaines atteint 3,9 % par an, taux le plus élevé au monde. Les systèmes existants de gestion des ressources en eau sont insuffisants pour faire face à la demande qu'entraîne la croissance urbaine. Des études prévoient que dans les 25 prochaines années, la demande en eau sera quatre fois plus importante qu'aujourd'hui. Ce taux de croissance anticipé est bien plus rapide que dans toute autre région du monde.
À l'heure actuelle, environ 320 millions d'Africains vivent en zone urbaine. Ce nombre devrait passer à 654 millions d'ici 2030. Conjuguées, la croissance démographique et la hausse des besoins en eau - réseaux municipaux, industrie, développement écologique - vont exercer de fortes pressions sur les ressources en eau, déjà fragiles.

L’approche IUWM en action
L'approche IUWM vise Ă  amĂ©liorer les rĂ©seaux urbains d'alimentation en eau en persuadant les responsables des politiques d’adopter une vision globale de toutes les Ă©tapes du cycle de vie de l'eau en milieu urbain.
« L'infrastructure de gestion de l'eau en milieu urbain sera diffĂ©rente demain. Elle tiendra compte de la raretĂ© et de la qualitĂ© de l'eau, et aura une vision entièrement diffĂ©rente de la production et de la consommation d'Ă©nergie, » explique Julia Bucknall, directrice sectorielle, unitĂ© de l'eau, Ă  la Banque mondiale.
L’approche IUWM incite Ă  se poser des questions importantes, parmi lesquelles :
Quel est l'impact de l'utilisation des sols et de l'irrigation en amont sur la disponibilité et la qualité de l'eau en aval ?
Les latrines Ă  fosse et les modes d'assainissement contaminent-ils l'eau souterraine ?
Des déchets solides encrassent-ils les bouches d'égout, favorisant les débordements ?
L'eau utilisĂ©e pour nettoyer les rues et les parcs doit-elle Ăªtre potable ?
La gestion de l'eau est-elle optimisée en fonction de ses usages - consommation, irrigation et fabrication ?
Bucknall note que « La plupart des villes d'Europe et d'AmĂ©rique du Nord devront Ăªtre repensĂ©es et reconstruites. Les villes africaines en dĂ©veloppement ont l'occasion d'Ăªtre bĂ¢ties dès le dĂ©part sur ce mode de gestion intĂ©grĂ©e. Cet effort nĂ©cessite un sens de l'engagement sans faille, mais les dirigeants africains sont nombreux Ă  comprendre les enjeux de cette nouvelle approche. Nous appuyons leur engagement avec enthousiasme. »

L'ouvrage met en avant les dĂ©marches fructueuses et cite des exemples de comment les villes africaines peuvent mettre en Å“uvre des approches d'IUWM donnant lieu Ă  des solutions innovantes. Par exemple :
Windhoek, Namibie - De fortes pressions s'exerçaient sur les ressources en eau de la ville. Désormais, 26 % de l'eau distribuée à Windhoek est issue du recyclage des eaux usées. Windhoek compte l'un des rares réseaux d'eau au monde qui recyclent et retraitent l'eau usée pour en faire une eau propre à la consommation.

Arua, Ouganda – Arua propose la mise sur pied d'un système de faible technicitĂ© afin de traiter les eaux usĂ©es aux abords de la ville, qui gagne en superficie. Ce système combinera des systèmes dĂ©centralisĂ©s de traitement des eaux usĂ©es (DEWATS) et un traitement par bio-filtration.

Nairobi, Kenya – Une approche intĂ©grĂ©e visant la rĂ©duction des fuites, une gestion amĂ©liorĂ©e de la demande en eau et de la rĂ©cupĂ©ration des eaux pluviales et des eaux de ruissellement, ainsi que le recyclage des eaux domestiques pourraient confĂ©rer davantage de souplesse et de rĂ©silience Ă  la ville.
Cette Ă©tude s'inscrit dans l'effort IUWM financĂ© au titre du Programme de partenariat pour l'eau (WPP), qui appuie l'Ă©laboration de cadres conceptuels, de lignes directrices de mise en Å“uvre, ainsi que de projets pilotes d’approches IUWM dans d'autres grandes villes, en AmĂ©rique latine, au CaraĂ¯bes, en Europe et en Asie centrale. Les enseignements tirĂ©s des projets pilotes ont suscitĂ© l'intĂ©rĂªt de plusieurs villes, comme Nairobi et Sao Paulo, lesquelles prĂ©voient utiliser les fonds de la Banque mondiale pour incorporer les principes IUWM Ă  leurs projets pilotes.



Publié par la Banque Mondiale

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Post Bottom Ad

Responsive Ads Here