AFRIQUE DE L’OUEST, GREENPEACE EXPOSE COMMENT DES GOUVERNEMENTS PERMETTENT LE PILLAGE DES OCEANS
En cette
période de covid-19, l'industrie de la
farine et de l'huile de poisson se développe en utilisant les stocks de
poissons locaux pour produire de la nourriture pour les animaux de compagnie,
les porcs et les poissons de l'industrie de l'aquaculture en Europe et en Asie,
au détriment des populations vulnérables d'Afrique de l'Ouest.
Selon le
rapport, c’est grâce au système d’identification automatique (AIS) utilisé pour
les navires dans le monde entier qu’il a été constaté que tous les navires
détectés au large des côtes sénégalaises portaient le nom de FU YUAN YU, mais avec des numéros différents.
Ces derniers pêchent nuitamment dans les zones exclusives (ZEE) alors qu’il était impossible de vérifier si
leurs licences avaient été obtenues dans le respect des règles et procédures en
vigueur.
Concernant
cette affaire de pillage, Mor Mbengue, membre de la Plate-forme des acteurs de
la pêche artisanale du Sénégal (Papas) de rappeler que depuis 2012, les
licences de pêche sont gelées par le gouvernement pour faire face à la
raréfaction des ressources halieutiques. Mais malgré cela, des bateaux
industriels, souvent chinois, continuent d’en obtenir et d’amasser des tonnes
de poissons dans les eaux sénégalaises. Ce manque de transparence aussi dénoncé
par l’ONG Greenpeace qui confirme que
des licences de pêches ont bien été attribuées le 17 avril à quatre bateaux
nommés Fu Yuan Yu, « en dépit des affirmations du ministère de la pêche selon
lesquelles aucune nouvelle licence n’avait été octroyée, excepté uniquement le
renouvellement des papiers des navires sénégalais.
Une
affirmation d’ailleurs rejetée par le ministère sénégalais des Pêches et de
l’Economie maritime. Ce dernier juge que les allégations de Greenpeace sont infondées
et lui reproche d’avoir déclaré que des licences de pêche ont été octroyées à
des navires étrangers par le Sénégal, et des usines de farine de poisson
installées dans le pays. Selon le communiqué du département ministériel
transmis à l’APS, le ministère des
Pêches et de l’Economie maritime a toujours apporté des éclairages, des
précisions et des démentis, à chaque fois que cela s’imposait, à l’endroit des
acteurs, de l’opinion publique nationale et internationale.
Le ministère
rétorque qu’aucun navire battant pavillon étranger ne peut, en l’état actuel de
la réglementation sénégalaise, obtenir une licence de pêche au Sénégal si ce
n’est sur la base d’un accord de pêche. Or, le Sénégal n’a d’accord de pêche
qu’avec l’Union européenne, la Gambie, le Cap-Vert, la Mauritanie, la
Guinée-Bissau et le Liberia.
Fatou
Niang, membre du Gaipes argumente que l’un des quatre bateaux qui a reçu sa
licence – le chinois Fu Yuan Yu 9889 – fait partie de la liste des
cinquante-deux bateaux refusés. Il a « obtenu sa licence deux semaines après
avoir reçu son acte de nationalité le 3 avril, acte indispensable faute
d’accord de pêche entre la Chine et le Sénégal. Il ne peut donc pas s’agir d’un
renouvellement, affirme-t-elle.
Autorisation
signée ou non, pour le pêcheur Mor Mbengue, le problème demeure : des bateaux
industriels étrangers continuent de puiser dans les fonds marins sénégalais
sans que l’on sache s’ils détiennent une licence valide. Selon Aliou Ba, conseiller
politique de Greenpeace Africa, les quatre navires épinglés par l’ONG ne sont
pas tous passés devant la Commission consultative d’attribution des licences de
pêche (CCAL), une étape pourtant obligatoire.
Les pécheurs
survivent grâce à la disponibilité, l’accessibilité et la capture de poisson.
C’est pourquoi l’ONG demande la fermeture immédiate des usines de farine de
poisson implantés en Afrique de l’ouest, la publication de la liste des bateaux péchant au Sénégal et
la reconnaissance de la profession femmes transformatrices de poissons.
Ainsi,
pour lui, les gouvernements d’Afrique de l’ouest doivent travailler ensemble
pour mieux gérer et sécuriser les stocks de poissons, indispensables à la
nutrition des populations de la région Ouest-Africain
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