Les changements climatiques et les conflits risquent de déplacer plus d'un milliard de personnes dans le monde d'ici à 2050
Croissance
démographique, stress hydrique, insécurité alimentaire, sécheresses et inondations
ont fait près de 30 millions de déplacés en 2019. Mais ce n'est qu'un
avant-goût de ce qui attend la planète, selon un rapport de l'Intitute for
Economics and Peace, rendu public le 8 septembre 2020.
L'accroissement
rapide de la population, le manque d'accès à la nourriture et à l'eau et les
catastrophes naturelles risquent de faire plus d'un milliard de déplacés d'ici
à 2050, selon une analyse des risques écologiques mondiaux menée par l'Institute for
Economics and Peace (IEP), un groupe de réflexion indépendant. Ce rapport, rendu public le 8 septembre 2020, regroupe les
risques en deux catégories : le manque de nourriture, d'eau et
l'accroissement de la population dans l'une, les catastrophes naturelles comme
les cyclones, l'élévation du niveau de la mer et la hausse des températures dans
l'autre.
Dans ses
prévisions pour les 30 prochaines années, l'IEP prédit que 141 pays seront
exposés à au moins une menace écologique. Les 19 pays les plus menacés comptent
une population combinée de 2,1 milliards d'habitants, ou près de 25% de la
population mondiale.
1,2 milliard de déplacés d'ici 2050
Alors que
la population mondiale devrait atteindre les 10 milliards d'habitants d'ici
2050, générant une course aux ressources naturelles et alimentant les conflits,
le rapport estime que près de 1,2 milliard de personnes vivant dans les zones
vulnérables que sont l'Afrique subsaharienne, l'Asie centrale ou le
Moyen-Orient pourraient être contraintes d'émigrer.
Le
fondateur de l'IEP, Steve Killelea, estime qu'il y a déjà 60% d'eau douce
disponible de moins qu'il y a 50 ans. La demande en nourriture est par ailleurs
attendue en hausse de 50% dans les 30 prochaines années et les catastrophes
naturelles sont vouées à se multiplier en raison du réchauffement climatique.
Dans ce contexte, même des pays stables deviendraient vulnérables en 2050.
Les menaces écologiques et le changement climatique posent de sérieux défis à la paix mondiale. Au cours des 30 prochaines années, l'accès insuffisant à la nourriture et à l'eau ne fera qu'augmenter si la communauté internationale ne commence pas de coopérer de toute urgence.Steve Killelea de l'Institue for Economics and PeaceIEP/AFP
3,5
milliards de personnes pourraient souffrir d'insécurité alimentaire d'ici 2050,
soit 1,5 milliard de personnes de plus qu'aujourd'hui.
Vingt pays africains très vulnérables
Parmi les
pays africains les plus menacés, le rapport pointe le Mozambique, la Namibie,
Madagascar, le Tchad, l’Ethiopie, la Tanzanie, le Nigeria, l'Angola, le Burkina
Faso, l'Ouganda, le Mali, le Niger... qui souffrent déjà de pénuries de
ressources, de faibles niveaux de paix et de taux de pauvreté élevés.
Les cinq
pays où l'insécurité alimentaire est la plus élevée sont la Sierra Leone, le
Liberia, le Niger, le Malawi et le Lesotho. Plus de la moitié de la population
y vit dans l'incertitude d'avoir suffisamment de nourriture pour rester en
bonne santé.
Le manque
de résilience des pays exacerbera l'insécurité alimentaire et la compétition
pour les ressources, entraînant une augmentation des troubles civils et des
déplacements massifs, ainsi qu'une croissance des flux de réfugiés dans les
pays développés.
AGM
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