Le Fonds vert pour le climat approuve de nouveaux projets
La FAO
aide la Côte d’Ivoire, l’Arménie et la Colombie à obtenir des investissements
en faveur de projets agricoles destinés à réduire les émissions de gaz à effet
de serre
Le
Conseil du Fonds vert pour le climat a approuvé plusieurs nouveaux projets,
dont un proposé par la Côte d'Ivoire, qui devient ainsi le premier pays
africain à obtenir une aide financière de la part d'une entité internationale
avec l'aide de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et
l'agriculture. Parallèlement aux 11,8 millions de dollars approuvés pour la
Côte d'Ivoire par le Fonds vert pour le climat, plateforme mondiale unique en
son genre ayant pour mission d'investir dans un développement résilient face au
changement climatique et produisant peu d'émissions, deux autres projets menés
par la FAO en Arménie et en Colombie ont été approuvés pour un montant total de
58,5 millions de dollars, dont 10,5 millions de cofinancement.
«
L'approbation de ces projets montre que la FAO est un partenaire solide pour
les Membres qui cherchent à atteindre leurs objectifs climatiques au moyen de
stratégies axées sur la croissance inclusive en milieu rural», a déclaré Mme
Maria Helena Semedo, Directrice générale adjointe chargée du climat et des
ressources naturelles à la FAO.
«
L'Afrique a de nombreux besoins et énormément de potentiel dans ce domaine,
c'est pourquoi nous remercions le Fonds vert pour le climat d'avoir approuvé ce
projet et attendons avec intérêt de contribuer à sa mise en œuvre.»
La Côte d'Ivoire
Le
financement obtenu va permettre à la Côte d'Ivoire, dans le cadre de son projet
PROMIRE (promouvoir une production de cacao sans déforestation pour réduire les
émissions en Côte d'Ivoire), de transposer à plus grande échelle un projet
pilote mis en œuvre pour aider une coopérative locale de producteurs de cacao
biologique de La Mé à améliorer leur accès aux marchés du commerce équitable
tout en ralentissant la perte de couvert forestier. Dans sa version élargie, le
projet visera à instaurer des pratiques agroforestières émettant peu de carbone
sur 3 650 hectares, de façon à encourager 600 000 petits exploitants des
régions d'Agnéby-Tiassa, de La Mé et de Sud-Comoé, dans le sud-est du pays, à
opérer des changements dont ils tireront des avantages.
La Côte
d'Ivoire accuse un rythme de perte forestière parmi les plus rapides au monde
et, en dehors des parcs nationaux, il ne reste presque plus de forêt intacte
dans le pays. Près des deux tiers de la déforestation sont imputables à l'agriculture,
dont un tiers à la production de cacao - la situation est aggravée par le
défrichement effectué pour cultiver le cacao en plein soleil, stratégie
privilégiée par des petits exploitants mal organisés et qui ne disposent bien
souvent pas de droits fonciers sûrs, au détriment de la culture à l'ombre, qui
produit des rendements plus faibles à court terme mais constitue une pratique
qui est davantage respectueuse de la biodiversité, économe en eau et viable au
plan environnemental.
Sur le
terrain, le projet fait également une large place à la diversification de
l'utilisation des terres agricoles par l'incorporation, au-delà des cultures
commerciales, de cultures vivrières - telles que la banane plantain et le
manioc -, le réaménagement des plantations de café et la plantation d'arbres
destinés à d'autres utilisations.
Pour ce
qui est des partenariats, il sera fait appel à des investisseurs qui
manifestent un engagement plus fort en faveur de la durabilité, compte tenu, en
particulier, du fait que le secteur du cacao dans son ensemble risque
d'êtreconfronté à un fléchissement marqué de la production de l'un des plus
grands producteurs au monde si rien n'est fait pour atténuer le changement
climatique. Le projet de la Côte d'Ivoire est le premier projet de réduction
des émissions causées par le déboisement et la dégradation des forêts (REDD+)
approuvé en Afrique et à l'échelle mondiale selon la procédure d'approbation
simplifiée du Fonds.
Cette
nouvelle initiative devrait faire baisser les émissions de carbone de 5,5
millions de tonnes équivalent CO2 en 20 ans, soit une contribution majeure à
l'objectif que le pays s'est engagé à atteindre au titre de ses contributions déterminées au niveau national, à savoir
réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 28 pour cent d'ici à 2030. Cet
objectif est visé en lien avec un mécanisme REDD+ ambitieux que
le Gouvernement s'est déclaré résolu à mettre en œuvre avec l'assistance
technique de la FAO.
L'Arménie
Le
Conseil du Fonds vert pour le climat a approuvé un financement de 10 millions
d'USD en faveur d'un projet axé sur la croissance verte en milieu rural et la
résilience des forêts destiné à 207 communautés rurales des régions de Lorri et
de Syunik.
Le projet
prévoit différentes activités allant de la fourniture de fourneaux à bois à
faible consommation d'énergie - qui devraient réduire la consommation de bois
de 30 pour cent et faire reculer la pauvreté énergétique dans les zones
forestières - à la mise en place d'un vaste programme de plantation d'arbres
qui augmentera le couvert forestier du pays et fera progresser de 7 pour cent
au moins l'élimination du carbone imputable aux forêts.
Enfin, le
projet conduira à de nouvelles possibilités d'emploi pour les ménages ruraux
ainsi qu'à une réduction de la pollution de l'air intérieur qui permettront à
ces ménages, globalement, de mieux faire face aux chocs externes. Le projet est
également financé par l'Agence autrichienne pour le développement, la province
autonome de Bolzano (Italie), le Gouvernement arménien et le Fonds mondial pour
la nature (WWF) en Arménie.
La Colombie
En
Colombie, le Fonds vert pour le climat propose 28 millions d'USD au titre du
financement du programme REDD+ existant, qui a permis de réduire les émissions
de carbone de 31,5 millions de tonnes équivalent CO2 en 2015 et 2016. Faute de
marchés du carbone actifs, le Fonds verse des paiements pour une partie des
résultats obtenus. En utilisant les fonds reçus par l'intermédiaire du système
de paiements liés aux résultats, le projet stimulera la croissance économique
et le développement verts et améliorera la gouvernance durable et inclusive des
ressources naturelles.
Les
sommes obtenues seront essentiellement investies dans des projets faisant
intervenir les peuples autochtones et dans des initiatives locales en faveur
des forêts. L'atténuation du changement climatique est un pilier des activités
de la FAO; une action climatique efficace favorisera, d'une part, la résilience
des moyens d'existence et la réduction de la pauvreté au sein des populations
rurales vulnérables et, d'autre part, la conservation de l'environnement et de
la biodiversité.
Le mois
dernier, M. Qu Dongyu, Directeur général de la FAO, et M. Yannick Glemarec,
Directeur exécutif du Fonds vert pour le climat, se sont entretenus au sujet des stratégies à envisager pour
développer davantage leur collaboration au lendemain de la crise du COVID-19.
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