Editorial: « La valorisation des SEF est la seule alternative de développement durable »
Par Lébou NJOL |
Les écosystèmes forestiers tropicaux plus
particulièrement ceux africains sont caractérisés par une relative diversité et
de multiples fonctions (environnementale, économique, sociale et culturelle).
Ils hébergent une faune et flore diversifiées dont la plupart est endémique.
L’exploitation des ressources
ligneuses à des fins énergétiques est le principal type d’exploitation
forestière. Par exemple pour le Sénégal elle compte pour l’extraction d’environ
5.000.000 m3 de bois par an et les autres types d’exploitations sont : le bois
d’œuvre dont l’exploitation est estimée à 1.300.000 m3 par an ; la cueillette
de végétaux sauvages (cf. ONUDI, 2010 Descriptions forestière
et socioéconomique de la zone d’étude - forêts classées de Mahon et Bakor -).
Ces proportions peuvent être
inversées en faveur de l’exploitation du bois d’œuvre dans les pays dits
forestiers comme la Côte d’Ivoire, Le Cameroun, le Gabon pour n’en citer que
ceux-là.
Il y a un regain d’intérêt depuis
quelques années pour les produits forestiers non ligneux consommés bruts ou
surtout transformés. Ils sont souvent commercialisés dans les grands centres, et
constitue ainsi une filière économique principalement occupée par les couches
vulnérables tels les femmes et les jeunes en déperdition scolaires en milieu
rural.
Par ailleurs le déclin des écosystèmes forestiers a
entraîné une baisse de la productivité agricole et de la disponibilité en eau.
Ces effets sont exacerbés par les changements climatiques et il y a par
conséquent un besoin urgent d’encourager l’utilisation durable des services des
écosystèmes forestiers en vue de bénéficier de nouvelles retombées économiques.
De fortes relations existent entre l’état des
écosystèmes, les services qu’ils peuvent rendre et les conditions d’existence
des populations, en particulier, celles qui vivent dans la pauvreté. La
dégradation de la forêt a entraîné dans beaucoup de communautés locales, la
perte de l'accès à certains services de l'écosystème forestier qui sont vitaux
pour leur bien-être. Parmi ces services, le bois d’énergie que ces communautés
doivent maintenant acheter sur le marché à des prix chers et le fourrage pour
leur bétail.
Ainsi la valorisation des services des écosystèmes
forestiers (SEF) se pose comme une alternative sure de gestion durable des
ressources naturelles en général et des ressources forestières en particulier.
Selon le « Millenium Ecosystem Assessment » (MA
2005), la problématique de valorisation des services des écosystèmes se révèle
en ces termes (i) Environ
60% (15 sur 24) des services environnementaux (SE) d'origine
écosystémique étudiés dans le cadre de l'Evaluation des écosystèmes par le MA
sont en cours de dégradation ; (ii) les
changements provoqués au niveau des écosystèmes augmentent la
probabilité de changements du bien-être des populations ; (iii) la Disparité des effets
néfastes de la dégradation des services d'origine écosystémique entre
pauvres/riches et les iniquités constituent un facteur de pauvreté et de conflits
sociaux.
La réponse qui s’impose face à cette situation est (i) d’inverser la tendance actuelle de pillage des
ressources naturelles ; (ii) Valoriser les services SEF (iii) Créer et
opérationnaliser des marchés de paiement des SEF (PSEF).
En définitive la seule démarche qui vaille, exige la
tenue rigoureuse d’une comptabilité environnementale basée sur la détermination
de la valeur économique totale (VET) de chaque écosystème forestier spécifique.
D’où la nécessité impérieuse de miser sur la valorisation des SEF pour une
meilleure conservation de diversité biologique et des ressources naturelles en
général en vue d’un mieux-être de l’humanité dans une dynamique de
développement durable.
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