COTE D’IVOIRE : RMG va incinérer 329 tonnes de pesticides périmés
Le ministère ivoirien chargé de la Protection de
l’environnement vient de lancer les opérations d’incinération d’un stock de 329
tonnes de pesticides périmés. Considérés comme déchets dangereux par la
convention de Rotterdam sur les produits chimiques, les pesticides obsolètes
représentent un problème à la fois humain et environnemental en Côte d’Ivoire.
Près de 4 000 tonnes de pesticides sont frauduleusement introduites
chaque année dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.
RMG Côte d’Ivoire a du pain sur la planche. L’entreprise basée
à Abidjan qui opère le traitement et la destruction des déchets chimiques a été
choisie par les autorités ivoiriennes pour incinérer 329 tonnes de pesticides
obsolètes et déchets associés, collectés pendant quatre années dans 4071 dépôts
de pesticides à travers le pays. L’opération a été lancée le 23 juillet 2020 en
présence des membres du gouvernement. « Le lancement de cette opération témoigne de l’engagement du
gouvernement avec l’appui de la Banque mondiale de protéger l’environnement et
la santé des populations contre les effets négatifs des pesticides obsolètes », a déclaré Joseph Séka
Séka, le ministre ivoirien de l’Environnement et du Développement durable.
« Chaque année, près de 4 000 tonnes de pesticides frauduleux pénètrent le territoire ivoirien »
Un pesticide est un produit chimique utilisé dans
l’agriculture pour combattre les organismes considérés comme dangereux. Il
contribue de ce fait à améliorer le volume des productions agricoles. Mais
lorsque ce produit chimique est périmé, on parle alors de pesticide obsolète. A
ce stade, il contient des substances actives, toxiques pour l’homme et la
nature. La convention de Rotterdam sur les produits chimiques les considère
d’ailleurs comme déchets dangereux. Passant par les cellules végétales, ces
substances se retrouvent dans les assiettes, et peuvent engendrer des
pathologies telles que l’anémie, les troubles rénaux, les malaises
cardiovasculaires, et le cancer du cerveau.
Stockées à l’air libre ou dans des conteneurs percés, ces
substances peuvent également contaminer les sols. « Ils conduisent à
l’appauvrissement des sols par l’accumulation de leurs matières organiques dans
les composantes de la terre. La biodiversité se trouve également menacée,
notamment avec la pollution du sol, de l’air, de l’eau… » a indiqué Joseph Ipou,
malherbologue (spécialiste des « mauvaises herbes »
ou végétaux nuisibles) à l’université
Félix Houphouët-Boigny.
Les pesticides obsolètes ont beau être si dangereux, et
pourtant la Côte d’Ivoire en est constamment exposée. Selon le ministre
ivoirien de l’Environnement et de la Protection de la nature, environ 4 000 tonnes de pesticides
frauduleux entrent chaque année sur le territoire national. C’est donc pour réduire
l’impact sanitaire et écologique de cette fraude
qu’intervient l’opération d’incinération des pesticides obsolètes lancée à
Abidjan. Elle s’inscrit dans le cadre du Projet de gestion des pesticides
obsolètes (Progep-CI), lancé en 2016 pour une durée de 5 ans, et cofinancé par
le gouvernement ivoirien et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) à
hauteur de 10,8 millions de dollars.
AGM
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