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Climat: Le pôle Sud se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la Planète

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Climat: Le pôle Sud se réchauffe trois fois plus vite que le reste de la Planète


Une nouvelle étude se penche sur 60 ans de données météorologiques collectées en Antarctique et révèle des résultats étonnants. Contrairement à ce que nous pourrions croire, le continent glacé se réchauffe bel et bien, et ce, plus rapidement encore que le reste de la Planète.

Le climat est une machine complexe et sensible aux variations, la santé de chaque rouage déterminant celle de ceux qu'il fait tourner. Ainsi, des variations de température dans l'océan Pacifique peuvent avoir un effet drastique et insoupçonné sur les conditions climatiques en Antarctique. C'est l'inquiétant constant qu'a récemment fait une équipe internationale de chercheurs. En analysant 60 ans de données météorologiques, et grâce à l'implémentation de modèles informatiques, ces derniers ont fait tomber - avec horreur - une croyance partagée depuis des décennies par les scientifiques : celle que l'Antarctique refroidissait tandis que le reste du monde était assis sur une plaque chauffante.

Le pôle Sud se réchauffe

Si une augmentation de la température de l'air de surface (SAT) est indéniablement observable au niveau mondial, et ce, depuis le XIXe siècle, toutes les régions ne sont néanmoins pas égales. Les chercheurs estiment ainsi que, depuis les années 1970, la planète se réchaufferait de 0,15 à 0,2 °C par décennie en moyenne. Mais, en Antarctique, c'est un tout autre tableau qui est en train de se peindre. Longtemps masquée par des phénomènes climatiques naturels, l'augmentation de la SAT au pôle Sud vient d'être révélée dans toute son ampleur, affichant le chiffre alarmant de 0,6 °C supplémentaires par décennie au cours des 30 dernières années !

« Le pôle Sud se réchauffe à une vitesse incroyable, et ce changement est principalement alimenté par les tropiques », explique Kyle R.Clem, auteur principal de l'étude parue dans la revue Nature Climate. Enregistrées sur place depuis 1957, les températures aux pôles étaient jusqu'à présent apparues comme stables ou en déclin d'après les données. Les vents venus de l'ouest formaient une barrière protectrice autour du continent, empêchant l'air chaud d'y pénétrer. Néanmoins, vers la fin du XXe siècle, l'ennemi s'apprêtait à prendre d'assaut la forteresse de glace, non pas par les airs mais par les eaux.
La partie la plus au nord de la péninsule Antarctique. © Nasa, John Sonntag 

Un phénomène cyclique, mais pas seulement

L'Oscillation interdécennale du Pacifique (IPO) est un phénomène climatique cyclique s'étendant de l'hémisphère Nord à l'hémisphère Sud. Sur une période de 15 à 30 ans, l'océan Pacifique traverse deux phases : une positive caractérisée par des eaux plus chaudes que d'habitude aux tropiques et plus froides au nord ; et une négative présentant une inversion de ce motif. À la fin du siècle dernier, l'IPO est entré dans sa phase positive qui, par un effet boule de neige, entraîne un réchauffement de l'Antarctique. L'air se réchauffe au dessus des tropiques, causant une chute de pression extrême au-dessus de la mer d'Amundsen et de la mer de Weddell. Ce phénomène facilite à son tour le transport horizontal (ou advection) de l'air tiède en provenance de l'Atlantique sud vers l'intérieur du continent antarctique, une tendance observée depuis déjà deux décennies.

Bien que le réchauffement de l'Antarctique soit en partie imputable aux divers phénomènes climatiques qui viennent d'être évoqués, les chercheurs soulignent que l'activité humaine ne serait pas entièrement hors de cause dans cette affaire. « L'Antarctique intérieure est peut-être l'un des derniers endroits restants sur Terre où le signal anthropogénique n'est pas facile à extraire, du fait de cette variabilité extrême, poursuit Clem. Mais il est très, très peu probable d'obtenir une tendance de réchauffement aussi marquée sans une augmentation de la libération des gaz à effet de serre. » Actuellement, les glaces à l'intérieur de l'Antarctique ne sont pas directement menacées par ce changement, contrairement à celles de la côte. Mais elles pourraient bientôt le devenir.



AGM
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